38ème journée : Strasbourg - Lorient saison 2020/2021

Dimanche le 23/05 à 21h

dna a écrit:
Racing : au bout de la nuit, la lumière
À la faveur de son onzième succès de la saison acquis avec autorité à Nice (0-2), le Racing est maître de son destin pour valider son maintien en Ligue 1. À condition de ne pas perdre lors de la dernière journée, dimanche (21h) à la Meinau contre Lorient. S’il y parvient, il sera revenu de loin.
Dans le vestiaire strasbourgeois, l’intendant du Racing, le discret Guy Feigenbrugel, devrait peut-être passer en boucle l’air de Carmina Burana.
Les noctambules ou les insomniaques reconnaîtront cette cantate cynégétique qui annonçait le documentaire Histoires naturelles , ode télévisuelle aux activités de plein air exercées avec un appeau aux lèvres, une plume au chapeau et une cartouche dans la culasse.
Le rapport avec les hommes de Thierry Laurey ? Après avoir abordé cette fin de saison la fleur au fusil, ils se sont réveillés juste à temps et ont adopté la seule attitude qui vaille pour qui cherche à assurer son maintien, celle du bon chasseur.

Œil vif, tête froide, geste sûr, efficacité clinique : c’est avec ces qualités un temps égarées qu’ils ont mis les Aiglons niçois en cage. Il ne leur reste plus qu’à prendre les Merlus lorientais dans leurs filets, ce dimanche sur les bords du Krimmeri.
« On ne va pas miser sur le match nul, on va jouer »

Grâce au doublé “pagistral” de Ludovic Ajorque – avec 16 buts, le Réunionnais a dépassé Mickaël Pagis, qui était jusque-là le meilleur buteur du Racing sur un même exercice au XXIe siècle –, les Strasbourgeois ont définitivement évacué le spectre de la relégation directe. Nîmes a sagement rejoint Dijon dans la charrette pour la Ligue 2. Désormais, les Bleus n’ont même plus besoin de gagner pour s’éviter des prolongations en barrages avec le candidat de la division inférieure. Un nul, voire une défaite (lire ci-contre) , peut suffire à leur bonheur. Et même à celui des Morbihannais, en fonction des résultats de Brest et Nantes…

« Eh, quoi, vous voulez que l’on reste tous derrière à attendre, alors que vous nous reprochez parfois de ne pas être ambitieux ?, a questionné un Laurey à l’humeur maussade dans le succès. Non, on ne va pas miser sur le match nul, on va jouer. On sait que l’on doit prendre quelque chose. Un point, trois points, peu importe. »

Pour une équipe qui reste sur quatre revers de rang à la maison – Lens (1-2), Paris (1-4), Nantes (1-2), Montpellier (2-3) – et déjà dix en tout, à une unité de son triste record établi lors de la saison 1951-1952, mieux vaut ne pas trop s’enflammer quant aux perspectives d’un final en fanfare.

Car, comme le rappelait l’entraîneur du Racing avant le déplacement sur la Côte d’Azur, son équipe n’est jamais autant en difficulté que quand elle doit prendre le jeu à son compte.

Est-ce réellement un problème ? Plus à ce stade de la saison, est-on tenté de répondre. Le tout petit pourcentage de possession de balle (28%) n’a ainsi pas empêché les Alsaciens de déborder Nice par les côtés, les centres d’Anthony Caci et Frédéric Guilbert amenant les buts de l’indispensable “Ludo” Ajorque.

Pour le beau jeu, on attendra l’an prochain, si tout va bien. « Ce qui nous importe, c’est de prendre des points, parce que la situation dans le bas du classement est très serrée », a encore martelé Laurey, pas disposé à « grimper aux arbres » après le succès dominical.

Avant de se trouver un nouveau banc et un auditoire plus conciliant loin de Strasbourg, le technicien a donc encore un « travail à terminer ». Pas forcément avec ses idées, mais en appliquant ce qu’il lui a été demandé.

« Quand on commettait une erreur, l’adversaire nous punissait à chaque fois ces derniers temps, dit-il. Là, on a fait preuve de beaucoup plus de concentration et de rigueur. Et d’une certaine unité, puisqu’elle nous avait été réclamée… » La petite touche à fleuret moucheté est certainement destinée au président Marc Keller, très présent auprès de l’équipe depuis une semaine, lui qui avait lancé un appel en ce sens. Mais l’heure n’est plus à l’interprétation des mesquineries et taquineries.
Tout le monde est usé

Joueurs, staff, dirigeants et supporters, tout le monde est usé jusqu’à la corde par cette saison harassante qui avait débuté par une défaite à… Lorient (1-3). Neuf mois plus tard, il est grand temps de se séparer en laissant le club là où il était, à savoir en Ligue 1, avant de passer à autre chose.

« On va d’abord bien récupérer parce que les garçons ont bien donné de leur personne sur le terrain, puis préparer le match tranquillement, indique Laurey, qui devra composer sans Aholou (suspendu) pour cette dernière levée, ni peut-être Sels (Covid), voire Diallo (genou), même si l’état de santé du buteur sénégalais ne suscite « pas une grande inquiétude » aux dires du coach.

L’intendant Guy Feigenbrugel, lui, peut mettre la main sur Carmina Burana. Comme dans Histoires naturelles , après la traque et le sang de la nuit, la lumière revient toujours au petit matin.
Le scénario du dernier acte

Le Racing maintenu si…

❏ Il gagne contre Lorient

❏ Il fait match nul, quels que soient les autres résultats (grâce à sa différence de buts supérieure à celle des Lorientais)

❏ Il perd, Brest ou Nantes s’incline contre Paris ou Montpellier

Le Racing barragiste si…

❏ Il perd, Brest et Nantes font au minimum match nul (en cas d’égalité, les Canaris devanceraient les Racingmen à la différence de buts)

1/18

Avec 41 points après 37 journées, le Racing est statistiquement en bonne voie. Une seule des 18 dernières équipes affichant ce total de points à ce stade de la compétition, en comptant 3 points pour une victoire, a été reléguée à la fin de la saison : Bastia en 2004-05. Source : Opta

dna a écrit:
Racing : silence, on bosse !
Avant leur décisif 38e et dernier match de championnat dimanche (21h) à la Meinau contre Lorient, les Strasbourgeois ont décidé de prolonger le mutisme médiatique auquel ils s’astreignent, hors conférences de presse, depuis la réception de Montpellier.

Ce mardi matin, le responsable communication du Racing Jean-François Thermoz a contacté les journalistes en charge du suivi quotidien du club pour les informer que pour la 3e semaine d’affilée, les Bleus observeraient un mutisme médiatique total – hormis pour celui qui sera désigné au point-presse de vendredi – avant l’ultime rendez-vous 2020-2021, capital pour le maintien en Ligue 1, dimanche (21h) à la Meinau contre Lorient.
« Il n’y a qu’une chose à faire : se taire, bosser et aller chercher le maintien »

C’est assez rare pour être souligné : l’initiative, qui n’a rien d’un boycott, émane des joueurs. Les cadres l’ont prise avant la réception de Montpellier le 9 mai. Un choix qui n’a pas porté ses fruits face aux Héraultais (défaite 2-3), mais a produit son effet à Nice dimanche (succès 2-0), l’intervention du président Marc Keller en milieu de semaine passée n’étant pas non plus étrangère à « la prise de conscience » qu’évoquait le défenseur central Lamine Koné au stade de la Riviera.

« Si on parlait, ce serait pour dire quoi ? Qu’on doit se comporter comme des guerriers et tout donner sur le terrain ? Mais ça, tout le monde le sait, inutile de le rappeler, justifiait récemment l’un des éléments majeurs de l’effectif. Nous avons vécu une saison très difficile. Désormais, il n’y a qu’une chose à faire : se taire, bosser et aller chercher le maintien. »

Rappelons qu’un nul contre Lorient suffirait aux Racingmen pour se sauver (notre édition de ce lundi).
Sels ne jouera pas

Testé positif au coronavirus en fin de semaine dernière, le gardien titulaire Matz Sels ne sera pas disponible face aux Merlus : l’international belge n’aura pas fini d’observer l’isolement réglementaire de dix jours. Appelé à la rescousse à Nice, l’international japonais Eiji Kawashima gardera la cage bas-rhinoise pour son 24e match de la saison.
Aholou suspendu, Waris et Mothiba trop justes

Le Racing sera également privé du milieu défensif Jean-Eudes Aholou, suspendu pour une accumulation de cartons jaunes et absent de la reprise de l’entraînement pour raisons personnelles, de l’attaquant ghanéen – et ex-Lorientais – Majeed Waris, qui reprend tout juste la course après ses soucis d’adducteurs, et de l’avant-centre sud-africain Lebo Mothiba qui n’aura de fait pas joué cette saison après son opération du genou mi-août 2020.

Sans oublier le défenseur axial Mohamed Simakan, lui aussi opéré du genou le 18 janvier et qui poursuit sa rééducation dans un centre choisi par son futur club (à compter du 1er juillet), le RB Leipzig, auquel il a été cédé fin mars.

Restés en salle ce mardi, Habib Diallo, sorti à Nice à la 39e pour un coup sur le genou gauche, et Lamine Koné (courbatures) seront aptes.
Les Merlus voyagent à fond de cale

Si les Lorientais surfent sur une vague très porteuse au stade du Moustoir où ils viennent de s’imposer quatre fois de rang et récolter 25 points sur 30 lors de leurs dix dernières sorties (8 victoires, 1 nul 1-1 contre Nice et 1 revers 1-4 devant Lille), ils partagent avec Dijon le peu glorieux statut de pire équipe à l’extérieur (1 victoire, 6 nuls, 11 défaites, 9 points sur 54).

Le DFCO, lanterne rouge décrochée et reléguée, s’est même davantage imposé en déplacement (2 fois) que les joueurs de Christophe Pelissier (3-1 à Reims le 17 octobre). Ces derniers, qui n’ont donc plus gagné en terre adverse depuis sept mois, restent sur 14 matches sans victoire hors de leurs bases (6 nuls, 8 revers, 6 points sur 42).

Mais ils ont parfois manqué d’un soupçon de réussite, comme à Monaco le 14 février où ils ont été repris dans le temps additionnel après avoir mené deux fois (2-2, 90e +3), Nîmes le 24 février où ils se sont inclinés 1-0 sur un penalty à la 88e et Marseille le 17 avril où le nul leur a échappé à l’entame des arrêts de jeu (défaite 3-2, 90e ).
Lorient : un retour sur les chapeaux de roue

Au terme de la phase aller, le gardien alsacien Matthieu Dreyer, n°2 promu titulaire début 2021, mais retourné sur le banc fin avril, et ses coéquipiers ne comptaient que 12 points et occupaient la dernière place avec Nîmes qu’ils ne devançaient qu’à la différence de buts. Dans le sillage de leur duo offensif Terem Moffy (14 buts, 3 passes) et Yoane Wissa (10 buts, 4 passes), ils ont alors entamé une spectaculaire remontée. Sur le cycle retour, ils pointent, malgré leurs déboires en déplacement, au 5e rang derrière le carré d’as (Monaco, Lille, Paris et Lyon), avec 29 points (8 victoires, 5 nuls, 5 défaites).

Matthieu Dreyer, expert en maintien
Doublure de Paul Nardi après avoir assuré un fructueux intérim de quinze matches de janvier à mi-avril, Matthieu Dreyer ne jouera probablement pas ce dimanche à la Meinau. Mais le gardien alsacien des Merlus compte faire profiter le groupe lorientais de son vécu en termes de maintien.

Il le dit sans ambages, la 38e et dernière journée de championnat qui se profile ce dimanche, avec son lot d’incertitudes pour les six formations en quête de survie en Ligue 1, « n’est pas quelque chose qui (le) tracasse plus que cela ».
À 32 ans et une carrière essentiellement passée dans la peau de gardien n°2, Matthieu Dreyer n’a pourtant pas cumulé un nombre insensé de matches en Ligue 1 (*) pour banaliser l’enjeu de cette ultime journée. Mais ses différentes pérégrinations, à Troyes, Caen puis Amiens, l’ont amené à se forger une certaine expérience des luttes pour le maintien.
« Je me suis sauvé à la dernière minute au Parc des Princes. Le maintien, je sais ce que c’est »
« Le maintien, on sait qu’on peut le jouer jusqu’à la dernière minute de la dernière journée. C’est quelque chose que je connais bien, je l’ai vécu à Caen, à Amiens. Je me suis sauvé à la dernière minute au Parc des Princes, je sais ce que c’est », rappelle le gardien élevé au foot à Ernolsheim-sur-Bruche, mais qui n’a jamais pu porter le maillot du Racing (lire ci-dessous), à l’inverse de ses frères cadets Cyril et Nicolas.
Le sauvetage sur la pelouse du Paris SG, c’était le 20 mai 2017 avec Caen. Mené depuis la 13e minute de jeu après un but d’Adrien Rabiot, barragiste à quelque 20 minutes du coup de sifflet final (Lorient venait de repasser devant au goal-average en égalisant contre Bordeaux), le Stade Malherbe avait ravi la 17e place en arrachant le 1-1 dans les arrêts de jeu grâce à Ronny Rodelin (90e +1).
Ce maintien avec Caen lui avait permis de côtoyer une saison de plus Frédéric Guilbert et de découvrir Alexander Djiku, mais pas de gagner plus de temps de jeu. C’est donc avec Amiens, sans jouer la moindre minute en championnat, qu’il a vécu une nouvelle dernière journée décisive (un succès 2-1 contre la lanterne rouge guingampaise finalement inutile, puisque Caen, seule équipe qui pouvait doubler les Picards, avait perdu dans le même temps).
Matthieu Dreyer arrivera à la Meinau ce dimanche pour un rendez-vous qui peut permettre aux deux formations de se sauver en même temps (avec un nul si Brest et Nantes ne font pas mieux) ou d’envoyer l’autre en barrage (une victoire si ni Brest, ni Nantes ne s’inclinent). Un rendez-vous ô combien décisif qui ne stresse donc pas le gardien formé au FC Sochaux.
« On ne peut pas forcément dire que tout va se jouer sur ce match. Au final, si ça ne se passe pas bien pour une des deux équipes, il y aura la possibilité de se rattraper avec le barrage », évacue Matthieu Dreyer. « Mais l’objectif, c’est quand même de se maintenir. »
Mal embarqués à l’issue du cycle aller (19es avec 12 points et devant Nîmes au goal-average), les Merlus abordent cette dernière échéance avec peut-être un peu plus de relâchement qu’un Racing qui s’est sans doute cru, malgré lui, trop tôt à l’abri de la meute à ses trousses.

« Se dire qu’on est encore dans la course, ce n’est que du bonus »

« Se dire qu’on est encore dans la course, ce n’est que du bonus »

« C’est déjà pas mal d’être là quand on voit d’où on partait au mois de janvier. Se dire qu’on est encore dans la course, ce n’est que du bonus », pointe Matthieu Dreyer. « On a fait beaucoup d’efforts pour en arriver là et on va essayer de faire les derniers pour s’en sortir du mieux possible. »
Un effort auquel il a participé plus qu’il ne devait certainement l’imaginer, même s’il s’attendait « à ce que les doublures aient plus de temps de jeu cette saison avec le facteur Covid ». Mais si le virus a atteint Paul Nardi, le titulaire désigné, c’est une baisse des performances de ce dernier qui l’ont relégué sur le banc après un méchant 2-5 contre Monaco le 6 janvier au Moustoir.
Titulaire le match suivant (défaite 2-1 à Bordeaux), Matthieu Dreyer a disputé 15 matches durant un intérim fructueux (20 points engrangés sur la période), qui a permis à Lorient de sortir de la zone rouge grâce à des matches clés.
« Il n’y a pas vraiment eu un déclencheur, mais un ensemble de plusieurs choses », estime Matthieu Dreyer à l’évocation du redressement lorientais. « Il y a eu le match arraché à la dernière minute contre Dijon (3-2, but de Gravillon à la 90e +6, le 27 janvier), l’exploit contre le PSG (3-2, le 31 janvier), suivi des matches nuls à Monaco (2-2) ou à Rennes (1-1) qui ont été salvateurs et qui nous ont réveillés. Il y a peut-être eu une prise de conscience, des joueurs qui en ont fait un peu plus qu’en première partie de saison.
« Garder cette joie de faire du foot »
Matthieu Dreyer, lui, a rendu sa place à Paul Nardi après une défaite sur le fil au Vélodrome (3-2, but de Lirola à la 90e +1) le 17 avril, avec le sentiment du devoir accompli. « Il n’y a rien à redire sur mon bilan. Je suis arrivé en tant que n°2, je savais quel était mon rôle. Mais j’ai pu grandement aider l’équipe. J’apporte ce que je fais depuis le début : de la sérénité, de l’enthousiasme, parce qu’il faut garder cette joie de faire du foot. Il faut essayer de dédramatiser la situation », a-t-il appris depuis ses premiers pas en Ligue 1 en février 2009. Le Racing, dont les plans d’une fin de saison “pépère” ont été contrariés par un FC Lorient vainqueur quand lui faisait match nul à Marseille ou trébuchait à la Meinau contre Nantes, est prévenu : les Merlus arrivent « dans le même état d’esprit que depuis début janvier, en mode commando ».
« Le Racing reste sur une grosse victoire à Nice, où ce n’est jamais évident de gagner. Nous, on a fait le nécessaire en battant Metz. Après, il y a beaucoup de paramètres qui peuvent encore entrer en jeu que personne ne maîtrise à ce moment-là de la saison », conclut Matthieu Dreyer, en expert des renversements de dernière minute.
(*) 52 entre ses apparitions en Ligue 1 à Sochaux (20), Troyes (15), Caen (2) et Lorient (15).
dna

dna a écrit:
Un chat cornélien
Au Racing, l’heure est au silence radio, sûrement pour ne pas risquer de briser l’unité réclamée aux cadres de l’effectif par le président Marc Keller il y a dix jours.

Dès avant la venue de Montpellier le 9 mai, les joueurs avaient de toute façon décidé de ne plus s’exprimer hors conférences de presse encadrées.
Mais à n’en pas douter, les langues se délieront quand sonnera l’heure d’expliquer les raisons qui ont mené le club strasbourgeois au bord du précipice.

À la faveur de son succès à Nice vendredi dernier (2-0), le Racing ne s’est pas sauvé, mais a gardé son destin en main. Un nul dimanche (21h) à la Meinau contre Lorient lui assurerait un 4e maintien d’affilée, une défaite aussi pour peu que Paris s’impose à Brest ou Nantes s’incline contre Montpellier.

Sinon, les vacances seront repoussées d’une semaine, le temps d’un barrage aller-retour contre le vainqueur du Toulouse – Grenoble de ce vendredi.

Les causes de cet épilogue sur le fil du rasoir ont, au cours d’une usante saison 2020-2021 (« Qu’on assure le maintien et passe à autre chose », priait cette semaine un dirigeant haut placé), néanmoins déjà filtré, certaines depuis des mois, et apparaîtront bien un jour prochain dans ces colonnes.

Mais pour la presse régionale, les dévoiler juste avant une échéance capitale relève du cas de conscience, elle qui doit composer avec une variable d’ajustement à laquelle n’est pas soumise son homologue nationale : une présence quotidienne à la Meinau. Un choix cornélien à deux propositions manichéennes : qu’elle les livre en place publique et d’aucuns la taxeront aussitôt de trahison envers un club dont elle a besoin autant que l’inverse ; qu’elle les taise provisoirement au nom de l’intérêt collectif et les mêmes l’accuseront aussi vite de complaisance, voire de connivence malsaine, bref, de ne pas faire son boulot.

Moins par manque de courage que pour ne pas nuire à un Racing encore au 5e niveau national il y a moins d’une décennie, notre journal a choisi son camp et opté pour la deuxième posture.

Mais comme le dit si souvent son futur ex-coach Thierry Laurey, le temps vient toujours où « il faut appeler un chat, un chat ».

dna a écrit:
Meinau, morne plaine
C’est dans une Meinau vide et inhospitalière pour lui cette saison que le Racing va tenter d’assurer son maintien lors de l’ultime journée de Ligue 1, dimanche (21h) contre Lorient. Battre les Bretons serait merveilleux, ne pas perdre, amplement suffisant.
Cette saison, les supporters strasbourgeois n’ont pas trop besoin de se creuser les méninges pour se remémorer les succès des leurs à la Meinau. Et pour cause, il n’y en a eu que quatre : Dijon (1-0, 4e journée), Nîmes (5-0, 18e ), Saint-Étienne (1-0, 20e ) et Monaco (1-0, 28e ).
Le premier de la liste n’est pas resté gravé dans les mémoires, si ce n’est pour la tête rageuse et victorieuse du capitaine Mitrovic qui est parvenu en fin de match à libérer une équipe en plein doute et des coéquipiers tendus comme des arcs.
Jouer comme à l’extérieur

Le deuxième, glané le premier mercredi de janvier, a laissé penser que ce Racing-là n’était pas voué qu’à souffrir. Quand tout le monde y met de la bonne volonté, à l’image de Lala pour son dernier but avant son transfert à l’Olympiakos, ça peut sourire. Ceux qui ont regardé le match devant leur télé se souviennent peut-être même que Majeed Waris, auteur du 5e et dernier but de la soirée (sur penalty), a bel et bien porté le maillot du Racing cette saison.

Cela dit, ces deux succès ont été obtenus contre des équipes aujourd’hui déjà reléguées en Ligue 2, ce qui limite quand même un chouïa la portée de la performance.

Et pour ce qui est de celui contre les Verts de “Sainté”, alors décimés par le Covid, personne ne s’est relevé la nuit pour applaudir au penalty manqué de Boudebouz et au but libérateur d’Ajorque… Reste donc l’exploit contre Monaco. Un coup de canon retentissant, tiré par Guilbert dans les arrêts de jeu, qui a déstabilisé l’équipe princière alors irrésistible dans sa course au titre et installé le Racing le temps d’une journée à sa place la plus élevée au classement (14e ).

Mais ça, c’était le 3 mars. Et depuis cette soirée enjouée, la Meinau s’est transformée en morne plaine, où seuls les murs du vestiaire “visiteurs” ont tremblé aux vibrations des chants de victoire.

Tour à tour, Lensois (1-2), Parisiens (1-4), Nantais (1-2) et Montpelliérains (2-3) sont repartis avec les trois points. Une série qui porte à dix le nombre de revers domestiques, à une unité seulement du record historique établi voilà près de 70 ans (*).

En y ajoutant encore les quatre nuls, dont au moins un a laissé un goût amer – la remontada brestoise de février (lire ci-contre) –, on peut affirmer que le Racing ne sait plus se faire respecter chez lui. Avec la pandémie, l’habituel petit chaudron est devenu glacial et s’est ouvert à tous les vents.

« La Meinau sans public, ce n’est plus la même chose, affirme Matthieu Dreyer, le gardien alsacien de Lorient. Une année (en septembre 2018) , avec Amiens, on menait un à zéro à la mi-temps. Au retour des vestiaires, on s’était dit : “Mais on a changé de stade ?” tellement ils avaient mis le feu. Ça les avait transcendés et ils avaient gagné (3-1)...»

Son entraîneur, Christophe Pelissier, lui aussi passé de Picardie en Bretagne, est du même avis. « Une Meinau pleine, croyez-moi, ça pousse et ça fait gagner des points. L’absence de leur public, pour nous, c’est une chance, même si jouer dans un stade vide n’est jamais agréable. »

L’argument est recevable mais il ne doit pas constituer une excuse, à écouter Eiji Kawashima. « En vingt ans de carrière, je n’ai jamais vécu de situation comme ça, dans un stade vide, déplore le gardien nippon, qui sera titulaire en l’absence de Matz Sels, toujours à l’isolement à cause du Covid. On sait toute l’importance de l’ambiance ici. Mais on ne va pas ressasser ce qu’il s’est passé au cours de cette saison. Il nous reste un match à disputer, on va tout faire pour le gagner. »

Pour ne pas avoir à dépendre des autres et s’éviter des barrages à l’issue forcément incertaine, le Racing devra surtout tout mettre en œuvre pour ne pas le perdre. Ce que les hommes de Thierry Laurey avaient été incapables de faire fin avril contre Nantes, après avoir pourtant ouvert le score. Si le point du nul contre les Canaris avait pu être préservé, l’affaire serait entendue depuis un bail…
Pour que l’histoire se termine bien, le technicien du Racing a tracé la voie à suivre. « Il faudra faire moins d’erreurs, de celles qui sont assez grossières et que l’on a accumulées sur certains matches, insiste-t-il. Si on pouvait se comporter chez nous comme on le fait à l’extérieur, ce serait une bonne chose… »
Transformer la Meinau en Austerlitz et non en Waterloo
Loin de son stade, le club strasbourgeois « y va peut-être avec un plus de retenue », aux dires d’un Laurey sur le départ. À la maison, les Bleus se sentent « obligés de plus provoquer les choses », ce qui les pousse aussi « à plus s’exposer ».

Rien de tout cela ne doit se produire ce dimanche contre les Merlus de Lorient. Malgré l’absence de deux titulaires – Aholou (suspendu) et Koné (inflammation du genou) – et d’un remplaçant – Sissoko (Covid) – par rapport au match de Nice, le même schéma sera retenu. Avec l’espoir de transformer la Meinau en Austerlitz et non en Waterloo, comme ce fut le cas au stade Riviera une semaine plus tôt (0-2).

(*) Le Racing n’a fait pire à domicile sur un même exercice dans l’élite qu’à une seule occasion, c’était en 1951/52, avec 11 revers et une descente en 2e division à la clé.

dna a écrit:
Un dernier casse-tête
Déjà privé de Jean-Eudes Aholou (suspendu), le Racing devra se passer dimanche des services d’Ibrahima Sissoko (Covid) et de Lamine Koné (genou). Ça l’oblige à repenser l’assise de son jeu en l’absence de deux récupérateurs, le tout avec des ressources humaines limitées en défense.
La dernière fois que les hommes de Thierry Laurey ont pris des points à la Meinau, c’était le 3 mars dernier. Ce soir-là, ils affrontaient l’AS Monaco. Prêté par le club du Rocher, Jean-Eudes Aholou n’avait pu être aligné en raison d’un accord entre les deux clubs. C’est donc en tribune que le milieu récupérateur avait assisté au court mais précieux succès strasbourgeois (1-0) contre la formation à laquelle il est lié jusqu’en juin 2023.

Dimanche, Jean-Eudes Aholou sera de nouveau en civil dans les travées de la Meinau. Aucune clause cette fois ne lie le Racing et le FC Lorient. L’Ivoirien est suspendu, pour la troisième fois depuis son retour sur les bords du Krimmeri début octobre, en raison d’une accumulation de cartons jaunes.
Thierry Laurey va donc devoir plancher sur une solution pour pallier l’absence d’un des joueurs qu’il utilise le plus souvent (25 titularisations sur ses 26 matches de championnat cette saison).

Sept des onze derniers points avec une défense à cinq

Contre Monaco début mars, le technicien avait opté pour un retour à une défense à cinq, un schéma qui n’avait plus été utilisé depuis la 17e journée (défaite 4-0 au Parc après avoir tenu le 1-0 jusqu’à la 80e ). Face aux Monégasques, Alexander Djiku était monté d’un cran, jouant devant la défense au côté de Dimitri Liénard.

Si Thierry Laurey décide de reconduire un système à cinq défenseurs – qui a permis au Racing d’empocher sept de ses onze derniers points (*) –, il ne pourra pas calquer son onze de départ sur celui du 3 mars. En cause, le forfait de Lamine Koné, acté ce vendredi (inflammation du genou gauche).

L’entraîneur du Racing pourrait être tenté d’aligner le latéral gauche Lionel Carole dans la charnière centrale de la défense, ce qui avait bien fonctionné contre Monaco. En l’absence d’autres défenseurs de métier, on imagine mal Djiku jouer cette fois en récupérateur contre Lorient.

Une solution dans l’entrejeu était d’y placer Ibrahima Sissoko, le joueur le plus utilisé avec Adrien Thomasson (29 titularisations en 36 matches). Mais l’ancien du Stade brestois a été rattrapé à son tour par le Covid et va donc devoir passer son tour pour la première fois depuis… le succès contre Monaco.

Alors qu’on n’imagine pas un Liénard – titulaire depuis la victoire à Bordeaux (2-3, le 4 avril) – sortir de l’équipe, le dernier billet se jouerait certainement entre Jeanricner Bellegarde (24 titularisations en 35 capes) et Sanjin Prcic (3 titularisations pour 10 sorties de banc).

À moins que Thierry Laurey, qui n’a pas arrêté réellement un schéma de jeu préférentiel cette saison (**), prenne une autre option. « On aimerait qu’il y ait un système qui fonctionne bien, or chez nous, ce n’est pas le cas. On a fait des bons résultats et des moins bons dans différents systèmes », a-t-il synthétisé, rappelant qu’entre « les blessés, les suspendus, les covidés », le casse-tête a été loin d’être évident cette saison.

(*) 1-0 contre Monaco, 1-1 à Marseille, 2-0 à Nice (**) 8 matches avec une défense à cinq, 29 avec une défense à quatre (13 fois en 4-2-3-1, 13 en 4-4-2 losange, 2 en 4-4-2 à plat, 1 en 4-1-4-1)

Le Racing veut en finir, enfin !
Le Racing peut mettre un terme à sa saison ce dimanche en évitant de devoir passer par la case barrage les 27 et 30 mai. Pour cela, les Strasbourgeois ne doivent pas perdre contre des Lorientais pas vraiment mieux lotis.
Une finale… le mot est sans doute un peu pompeux pour qualifier la situation. S’il est à souhaiter pour le Racing que le match de ce dimanche soit le dernier, il y a encore un horizon possible au-delà de ces 90 minutes-là. Et on ne pense pas ici à une éventuelle prolongation ou à une série de tirs au but.
Ce Racing-Lorient n’enverra aucun des deux protagonistes au purgatoire, l’ascenseur direct pour la Ligue 2 étant déjà chargé. Un succès comblera l’une des deux formations, un nul peut arranger tout le monde. Dans le pire des cas, l’un des deux saura qu’il a rendez-vous avec Toulouse les 27 et 30 mai pour sauver sa place en barrage.
Palpitante “saison d’après”
S’ils veulent renouveler le bail du club pour la quatrième fois consécutive en Ligue 1, les hommes de Thierry Laurey ont un chemin direct à emprunter, qui consiste à ne pas perdre contre les Merlus. Passées ces 90 minutes dominicales – qui ont donc le sel d’une finale sans en avoir l’essence –, s’ils n’y sont pas parvenus, il faudra croiser les doigts pour que les résultats de cette 38e journée ne leur soient pas défavorables.

Mais si Brest perd (16e ) et Nantes (18e ) ne s’impose pas – respectivement contre le Paris SG (2e ) et contre Montpellier (8e ) –, le Racing s’en sortira malgré une onzième défaite cette saison dans une Meinau dépassionnée, vidée de son âme, son public contenu devant sa télé ou au mieux derrière les grilles pour quelques échanges fugaces avec les joueurs à leur descente de bus.

On le constate, le choix des possibles est encore vaste au moment de conclure la “saison d’après”. Un peu plus d’un an après un exercice 2019/2020 sapé par un virus meurtrier qui a mis à mal des pans entiers d’une vie qu’on rêve de retrouver normale, la Ligue 1 a accouché d’un de ses dénouements les plus palpitants.

Presque un paradoxe pour un football français privé de ses supporters et qui a vu ses rêves de richesse éparpillés façon puzzle quand la bulle Mediapro a explosé en plein vol. Cette Ligue 1 menacée d’écran noir fin décembre vaut-elle les milliards promis ? On ne le saura pas, mais ses clubs ont ficelé un scénario qui vaut son pesant de parts d’audience.

Elle a été rattrapée par la manche par son diffuseur historique, qui fera tinter ce dimanche la petite musique du multiplex dans les postes de ceux qui essaient encore de rester fidèles à un certain esprit. Thierry Laurey, lui, a rappelé vendredi, qu’il n’est « pas payé pour regarder le multiplex ». Ses employeurs tiqueraient forcément s’il restait rivé à son smartphone pour suivre ce qu’il se passe sur les neuf autres pelouses du championnat.

Qu’il se détache de la lutte à distance que vont se livrer Lille et le Paris SG pour le titre, Monaco et Lyon pour le dernier billet en Ligue des Champions, le point de vue peut se tenir. Et encore… le déplacement du LOSC à Angers, pour la dernière de Stéphane Moulin sur le banc du SCO, peut déterminer le classement final du Racing (*).

«On regardera les résultats à la fin »

Mais se défendre de se tenir informé de l’évolution des autres résultats tient au mieux de l’expression d’une profonde profession de foi. « Je ne vais pas faire une tactique, une stratégie, des changements uniquement parce qu’il y a un résultat qui ne correspond pas à ce qu’on veut. On sait ce qu’on doit faire. Est-ce qu’on va le réussir ? C’est autre chose… On regardera les résultats à la fin », a-t-il assuré vendredi.

On doute quand même fort que si la soirée venait à prendre une vilaine tournure, son déroulement ne lui vienne pas aux oreilles avant que Mme Frappart siffle la fin des hostilités. On peut se tromper, ce n’est peut-être qu’une histoire de perception, un décalage subtil qu’on ne saurait combler.

Si ses joueurs font le boulot, Thierry Laurey pourra avancer qu’il n’avait pas besoin qu’on lui évente le dénouement de la soirée. Victorieux dimanche dernier à Nice (0-2), les Racingmen se sont enlevés le poids d’être obligés de gagner pour éviter l’écueil des barrages. Un succès qui « a remis du cœur à l’ouvrage à tout le monde », et qui pourrait avoir des vertus cathartiques à écouter le coach.

« On avait surtout envie de se reprendre par rapport aux conditions à l’aller qui n’étaient pas tout à fait les meilleures pour nous quand même », a relevé Thierry Laurey. Le 29 août dernier, lors de la deuxième journée, alors qu’il récupérait quelques forces vives un mois après l’intrusion du virus dans le vestiaire, le Racing avait été à la peine pour sa première à domicile face aux Aiglons (0-2).

Six jours plus tôt, en ouverture du championnat, les Strasbourgeois avaient volé en éclats en seconde période sur la pelouse du promu lorientais (3-1). Alors ce dimanche, comme il y a sept jours à Nice, ils voudront rééquilibrer la balance, prouver qu’ils valent mieux que ce début de saison qui les plombe encore.

Ce dimanche, le Racing peut boucler la boucle. Et éviter une finale en aller-retour contre Toulouse pour qu’on tire, enfin, un trait sur une saison aussi éreintante qu’elle a été passionnante.

(*) Si le Racing s’impose, que Lille bat Angers pendant que Reims et Bordeaux se neutralisent, il terminera à la 12e place

dna a écrit:
Racing : et maintenant, on se maintient
Au dernier jour d'une saison harassante, le Racing a l'opportunité de tourner la page sans la froisser. Pour cela, il devra ne pas perdre contre Lorient, ce dimanche (21h) à la Meinau.
L'enjeu : éviter Toulouse !
En sortie de confinement, après un mois de pluie et de chagrin, se promener sur les bords de la Garonne pourrait s'avérer réjouissant.
Pas en Ligue 1, où le futur barragiste devra croiser le fer avec Toulouse - en Haute-Garonne dès jeudi, chez lui dimanche prochain - pour sauver sa place...
Qui acceptera de s'y coller ? Pour l'heure, c'est Nantes qui est à la place du con. Mais cinq autres équipes peuvent potentiellement se faire avoir, en fonction des résultats de cette dernière journée.
Un nul arrangeant ?

En cette année de Covid, rien ne tourne rond. Lorient est nul loin du Moustoir, le Racing fatigant à la Meinau. Pour autant, les deux équipes peuvent se maintenir dès ce dimanche. Si l'actuel barragiste, à savoir le FC Nantes, perd contre Montpellier, ce sera réglé. Si Brest s'incline à domicile contre le PSG, Lorientais et Alsaciens pourront se contenter d'un partage des points pour repartir en Ligue 1. Le RFA-Autriche de 1982 au Mundial espagnol, ça vous évoque des souvenirs ? N'en parlons pas...
Le groupe strasbourgeois: quelques absents

Par rapport au succès de dimanche dernier à Nice (0-2), Thierry Laurey devra composer sans deux titulaires: Aholou (suspendu) et Koné (blessé). A ces absences s'ajoutent le forfait de Sissoko (Covid) et du jeune Sahi (gastro).
Laurey et les promus : ça craint
L’entraîneur de Strasbourg Thierry Laurey a perdu 61% de ses matches contre des promus en Ligue 1 (11/18), plus haut pourcentage de défaites pour un coach ayant disputé au moins 15 rencontres du genre dans l’histoire du championnat.
Source : Opta
Un groupe de 21
L'équipe possible: Kawashima - Guilbert, Mitrovic (cap), Djiku, Carole, Caci - Thomasson, Bellegarde, Liénard - Diallo, Ajorque
Remplaçants: B. Kamara (g) - Aaneba, Elimbi,Prcic, Siby, Chahiri, Lebeau, Zohi, Saadi
Absents: Aholou (suspendu), Sissoko, Sels (Covid), Koné (genou), Simakan, Waris, Mothiba (blessés), Sahi (gastro)

Merlus frits mais pas cuits
Pour éviter de jouer les prolongations en barrages contre Toulouse, le promu lorientais sait qu’il vaudrait mieux repartir victorieux de la Meinau. Problème : les Bretons, devenus irrésistibles à domicile, ne savent pas voyager. Mais sur un match, sait-on jamais…
À Strasbourg, on aimerait bien que ces barrages se résument à une histoire de Breizh. Entre Nantes, Lorient et Brest, la Bretagne est en effet surreprésentée parmi les six candidats qui peuvent encore potentiellement finir à la place du con, à savoir la 18e , synonyme de double opposition – jeudi et dimanche – contre Toulouse, vainqueur des play-offs de Ligue 2 contre Grenoble (3-0).

À l’orée de la journée décisive, tout ce petit monde se tient dans un mouchoir de poche. Mais les Lorientais ont un handicap majeur par rapport à deux de leurs rivaux : à nombre de points équivalent (41), leur goal-average (-18) est nettement moins bon que celui du Racing (-9) et de Brest (-14).
En cas de défaite à la Meinau, voire de nul – si les Brestois tiennent tête au Paris SG, sait-on jamais –, la troupe de Christophe Pelissier restera donc derrière ce duo et risquerait de voir des Nantais en pleine bourre – opposés à la Beaujoire à Montpellier – lui filer sous le nez.

En résumé, pour rester maîtres de leur destin, les Merlus doivent gagner. Ils y parviennent très bien dans leur stade du Moustoir, avec dix succès. Mais loin de chez eux, c’est une autre histoire.
« Si on devait jouer à Lorient, je serais très inquiet »

Excepté le 17 octobre à Reims (1-3), les Morbihannais n’ont pas gagné à l’extérieur (6 nuls, 11 défaites). « Si on devait jouer à Lorient, je serais très inquiet, indique le coach du Racing Thierry Laurey. Mais ce n’est pas parce que leur classement est moins bon à l’extérieur qu’ils vont se présenter en victimes. J’ai vu leurs derniers matches, ils ne font pas que défendre. Si tu ne les tues pas, ils peuvent te planter sur la fin. »

À l’aller, le 23 août en ouverture de la saison, un Racing aux semelles lourdes à cause d’une préparation plombée par le Covid avait fini par sombrer corps et âme en rade de Lorient (0-1, puis 3-1).

À l’époque, le Nigérian Terem Moffi n’affolait pas encore les défenses de Ligue 1. L’avion de chasse passé par la Lituanie puis la Belgique (Courtrai), 14 buts au compteur dont un triplé contre Bordeaux, sera à surveiller comme le lait sur le feu.

Même si Moffi ne la jongle pas, il reste du monde pour affoler la défense dirigée par le capitaine Mitrovic. Yoane Wissa, buteur à l’aller qui a porté son total personnel à 10 réalisations, voire le latéral polyvalent Jérôme Hergault qui découvre l’élite à… 35 ans avec un appétit de junior, s’inscrivent tous dans le projet “maintien”.

« On voulait se donner les moyens d’être encore en vie et jouer un dernier match à Strasbourg avec notre destin en main, rappelle Pelissier. Avec 12  points le 27 janvier, il y avait très peu de chances d’y arriver. Ce groupe y a cru, il a cru à ce qu’on mettait en place depuis le début de saison. Sur la phase retour, on est cinquième. Maintenant, il faut qu’on valide ça dimanche. »

Au regard du classement, les Bretons viendront pour forcer leur nature. « Je pars du principe qu’il faut toujours aller chercher les choses soi-même, sans regarder les résultats des autres, ajoute l’entraîneur lorientais. On a bien battu Paris (3-2 le 31 janvier). Il faut arrêter avec les comptes d’apothicaires. Il n’y a qu’une chose à penser, c’est de faire une performance à Strasbourg, sans penser aux autres. »

À force d’être sur le grill, les Merlus sont bien frits, mais pas encore cuits. Au Racing de ne pas finir roti…
dna

Alsa'sports a écrit:
Strasbourg – Lorient, 14 ans après
Il faut remonter à septembre 2007 pour revoir le FC Lorient au stade de la Meinau. Pour le compte de la 7ème journée de Ligue 1, Fabrice Abriel et Christophe Jallet avec Christian Gourcuff aux manettes, étaient venus chercher un point (0-0) face au Racing de Jean-Marc Furlan. Devant 20.000 spectateurs, Kévin Gameiro, Wason Renteria ou encore Renaud Cohade n’avaient pu trouver la faille. Ce Strasbourg – Lorient de ce dimanche sera le 5ème du nom après également les victoires en 1998 (2-0/Rouxel, Martins), 1987 (6-0/Barraja, Reichert, Schaer, Liégeon, Etamé, Christen) et 1977 (5-0/Messer x4, Osim)

Alsa'sports a écrit:
Stéphanie Frappart au sifflet
Pour le match Strasbourg – Lorient de cette 38ème journée de Ligue 1, c’est Stéphanie Frappart qui a été désignée arbitre du match. Ce sera la troisième rencontre où elle dirigera les Strasbourgeois après la défaite à domicile face à Reims (0-1) et le match nul au vélodrome face à Marseille (1-1)

dna a écrit:
Le Racing rempile en Ligue 1
Tenu en échec par Lorient (1-1) ce dimanche à la Meinau, le Racing a assuré l’essentiel et valide son billet pour la prochaine saison de Ligue 1. Quinzième, le club strasbourgeois va certainement entamer un nouveau cycle.
Il y a eu cette image, une bonne heure avant le coup d’envoi de cette 38e et dernière journée, d’un Dimitri Liénard le poing tendu vers les supporters massés derrière les grilles de la Meinau. Comme quinze jours plus tôt, les plus irréductibles du peuple bleu sont venus haranguer les joueurs du Racing à leur descente du bus.

C’est tout ce qu’ils ont pu faire cette saison, les supporters, pour pousser leurs protégés. Ce dimanche, c’était l’ultime occasion de leur rappeler qu’ils étaient derrière eux pour aller chercher le résultat – un nul ou une victoire – nécessaire pour éviter de trembler les 27 et 30 mai en barrages contre Toulouse.
Le spectre de la désastreuse seconde période nantaise

Le soutien dispatché sur deux banderoles – « Unis pour vaincre » indiquait la première, à l’extérieur de la Meinau, «Des visages plein de rage pour finir sur une bonne note» demandait la seconde –, les fans ont laissé les Racingmen face à leur destin pour un dernier huis clos.

Aux joueurs de Thierry Laurey, on ne leur demandait pas nécessairement de la rage – ce qui n’est pas forcément le meilleur moyen de maîtriser ses nerfs – mais a minima d’être concentrés et appliqués pour limiter au maximum les erreurs qui leur ont coûté des points sur leur pelouse.

Sans la bande-son d’enregistrements qui tournait rarement à propos, les Racingmen se sont appliqués à d’abord museler des Lorientais devancés au goal-average au coup d’envoi et obligés, eux, de gagner pour ne pas dépendre des résultats de Canaris lancés dans une folle course au maintien depuis leur victoire à la Meinau le 25 avril (1-2).

Mais si ce n’est sur un coup franc lointain et rasant de Lemoine dévié en corner (11e ), les Merlus n’ont pas vraiment mis à mal un Racing qui n’a pas tardé à éclaircir son avenir.

Sur une première accélération, la défense morbihannaise a eu le tournis. En voulant tacler Ajorque, Morel a joué au billard avec son gardien. Une aubaine pour Diallo – à l’origine de la passe dans la surface pour Ajorque – pour marquer dans un but grand ouvert (18e ).

Le neuvième but cette saison du Sénégalais met le Racing sur orbite, qui, sans avoir à forcer son talent, se dirige vers le maintien. A la mi-temps, il est même douzième. Jamais cette saison il n’avait atteint cette hauteur-là au classement.

Mais on se rappelle aussi qu’en menant 1-0 à la mi-temps contre Nantes quatre semaines plus tôt, les Racingmen pensaient avoir fait un grand pas vers le maintien avant de se liquéfier au retour des vestiaires et de subir ce revers qui les a forcés à devoir se battre jusqu’à cette dernière journée.

Le spectre de cette désastreuse seconde période n’a pas manqué de ressurgir quand sur un coup franc excentré de Le Fée, Chalobah, oublié au point de penalty, a relancé les Merlus d’un plat du pied hors de portée de Kawashima (1-1, 55e ).

Une joie contenue

Alors que le Racing retrouve la 15e place qu’il occupait au coup d’envoi, Lorient refile à ce moment-là la place de barragiste à Brest, mené chez lui d’une courte tête par le Paris SG depuis la 37e.

Les résultats côté atlantique – où Montpellier donne plus que du fil à retordre au FC Nantes (1-2, 76e ) – font les affaires des hommes de Thierry Laurey.

Mais ils n’ont pas la maîtrise du jeu et restent à la merci de Lorientais décidés, eux, à se mettre à l’abri. On a connu mieux pour finir une saison dans la sérénité.

Mais au fil des minutes, ce nul semble satisfaire les Merlus. A la 90e minute, Liénard peut céder sa place à Prcic sous les applaudissements des rares suiveurs autorisés à prendre place à la Meinau.

Quelques instants plus tard, Mme Frappart siffle la fin de la partie. Une délivrance pour le Racing mais davantage pour les joueurs de Lorient qui jaillissent du banc pour fêter ce nul comme s’ils venaient de remporter un trophée.

Les Strasbourgeois, eux, ont une joie bien plus contenue au moment de rejoindre leur vestiaire. « On ne se sentait pas tant que ça en danger mais on était un peu déçu aussi parce qu’on voulait gagner et qu’on pouvait finir sur une douzième place, a reconnu Thierry Laurey. Il aurait fallu qu’on marque un but de plus. »

Ses joueurs laissent finalement le Racing à la 15e place de la Ligue 1, c’est bien le plus important pour pouvoir aborder un nouveau cycle. Avec ou sans Thierry Laurey ? L’intéressé a glissé vouloir s’offrir « quelques jours pour souffler » avant de faire le point avec ses dirigeants, même si son départ semble acté.

dna a écrit:
Diallo assure le service minimum
A défaut d’emballer la partie, le Racing s’est contenté de gérer son effort après l’ouverture du score d’Habib Diallo. Un service minimum qui fait le bonheur de tout le monde, Alsaciens comme Bretons qui repartiront donc cet été en Ligue 1.

Il ne fallait pas s’attendre à du football champagne pour cette dernière sortie de la saison. Mais le Racing, dans son schéma en 5-3-2 dans lequel il se sent en sécurité, a d’abord su faire preuve d’efficacité puis de lucidité quand les Lorientais ont égalisé. Personne ne lui en demandait plus, au demeurant.
Djiku termine sur une bonne note
Kawashima 5

En l’absence de Matz Sels, à l’isolement depuis dix jours à cause du Covid, le vétéran nippon a vécu sa 24e titularisation de la saison. Et il a fait le boulot, comme la semaine dernière à Nice. Peu sollicité en première période, si ce n’est sur quelques ballons aériens, le Samouraï Blue est impuissant sur la reprise de Chalobah (1-1, 55e ). Qu’importe, le gardien n°3 du début de saison a au final fait un très bon titulaire, le tout à 38 ans. Chapeau.
Guilbert 5

Le latéral droit a proprement fermé son couloir et s’est montré très entreprenant de l’autre côté du terrain. On le retrouve notamment sur l’ouverture du score de Diallo, puisque c’est lui qui est à l’origine de l’action (1-0, 18e ). Moins en vue par la suite, le joueur prêté par Aston Villa a rempli sa mission depuis janvier au relais de Kenny Lala. Reste à savoir si on le reverra à la rentrée (lire ci-dessous).
Djiku 6

Positionné à droite d’une ligne de trois axiaux, le patron de la défense alsacienne s’est essentiellement chargé du “cas” Terem Moffi, première gâchette lorientaise avec 14 réalisations. Et il s’est sobrement acquitté de sa tâche, l’attaquant nigérian étant placé sous l’éteignoir. Solide et rassurant, Djiku émarge en tête de notre classement des notes. Et c’est mérité au vu de sa progression.
Mitrovic 5

Au centre de la défense, le capitaine serbe n’a pas eu à trop s’employer contre des attaquants bretons guère dangereux. Aucune frayeur ni erreur. Parfait pour la conclusion d’une saison mouvementée et pas toujours facile pour lui.
Carole 5

En l’absence de Koné, victime d’une Inflammation au genou gauche, l’habituel latéral est venu compléter le trident défensif. Déjà utilisé avec succès à ce poste début mars contre Monaco (1-0), il entame sa soirée par le mauvais bout en étant rapidement averti pour avoir accroché Le Fée (10e ). Un handicap qui ne l’a pas fait gamberger, même si les Lorientais ont cherché à le faire expulser, sans succès. Une dernière réussie, donc, pour le défenseur arrivé en fin de contrat.
Caci 4

Dans son couloir gauche, “Titi” a paru assez serein, malgré la présence du remuant Le Fée dans les parages. Discret dans le premier acte, il se signale de la mauvaise manière en provoquant un coup franc sur Hergault le long de la ligne de sortie de but. Manque de chance, Le Fée offre le ballon d’égalisation à Chalobah (55e ). Une erreur sans conséquence, heureusement.
Thomasson 5

Comme à son habitude, le milieu offensif s’est démené entre les lignes pour gratter des ballons et les bonifier à l’adresse de ses attaquants. Une implication qui a été utile en première période, beaucoup moinsaprès le repos même s’il s’est battu jusqu’au bout.
Bellegarde 6

Et s’il avait enfin trouvé son poste, après avoir beaucoup navigué dans l’entrejeu alsacien ? Au relais d’un Aholou suspendu, “Jeanjean” a en tout cas fait bonne impression dans un rôle de sentinelle devant la défense, dans un registre plus basé sur la vélocité que la puissance. A revoir la saison prochaine…
Liénard 6

En mode diesel, “Dim” a d’abord commencé par tout louper dans les cinq premières minutes, avant de monter progressivement en puissance. Précieux dans la récupération et la percussion, il n’a pas ménagé ses efforts jusqu’au bout. Malgré l’absence de public, il a eu droit à sa standing ovation de la corbeille présidentielle quand il a été remplacé par PRCIC (90e ). Arrivé en fin de contrat, Liénard peut-il s’en aller ? On n’y croit pas un instant…
Diallo 5

Le buteur sénégalais avait disparu de la circulation depuis début avril et le succès à Bordeaux. Même s’il avait contribué dimanche dernier à l’ouverture du score d’Ajorque à Nice avant de quitter la pelouse en raison d’une gêne à un genou avant la pause, on ne l’avait plus vu marquer. Son neuvième et dernier but de la saison, d’une tête sur une balle en cloche (1-0, 18e ), suffit au bonheur des Alsaciens.
Ajorque 6

Associé à Diallo aux avant-postes, le Réunionnais a lourdement pesé sur la défense morbihannaise. Son tacle devant le gardien Nardi équivaut quasiment à une passe décisive, le ballon finissant sur la tête de son compère sénégalais (1-0, 18e ).

Pour boucler la saison en beauté, “Ludo” aurait aimé inscrire au moins son 17e but. Mais sa frappe du gauche était trop croisée aux abords de la surface (31e ) et sa tentative du droit, d’encore plus loin, non cadrée (65e ).

dna a écrit:
Le flacon, mais pas l’ivresse...
Maintenus en Ligue 1 lors de la dernière journée dimanche après leur match nul contre Lorient (1-1), les joueurs du Racing n’ont pas laissé apparaître une joie débordante au coup de sifflet final. Une attitude qui tranchait singulièrement avec celle de leurs adversaires.
Deux équipes, deux ambiances… Quand Mme Frappart a sifflé la fin d’un match devenu lénifiant au fil des minutes, une envolée de cris de joie a résonné dans la Meinau au moment où les remplaçants jaillissaient du banc lorientais pour se précipiter vers leurs onze coéquipiers encore sur le pré.

De quoi surprendre leur capitaine Fabien Lemoine. « J’ai vu les joueurs rentrer et je leur ai dit : « Vous êtes sûr les gars ? » Il reste toujours deux, trois minutes sur les autres terrains, je ne savais pas si c’était fini », a confessé l’ex-Stéphanois après un détour festif par le vestiaire, où il n’avait même pas eu le temps de s’assurer que Lille était vraiment champion de France.
Thierry Laurey « heureux que ça se soit bien terminé »

Du côté du Racing, pas la moindre effusion. Le scénario de la rencontre a sans aucun doute beaucoup plus joué avec les émotions des Merlus. Barragistes après l’ouverture du score strasbourgeoise par Diallo (18e ), les Lorientais sont sortis de l’ornière en égalisant après la pause (55e ). Le score n’a plus évolué. Et comme de l’autre côté de la France, Brest et surtout Nantes ont perdu - respectivement contre le Paris SG (0-2) et Montpellier (1-2, avec un billet pour les barrages en prime pour les Canaris), les Merlus ont pu fêter ce nul comme la plus belle des victoires.

« Se maintenir avec 42 points, déjà je trouve que c’est beaucoup. Mais ce soir (dimanche), même si on avait notre destin entre nos mains, on était obligé de faire un résultat, ce qui est quand même assez dingue », a rappelé Fabien Lemoine. « Le plaisir, c’est de se dire qu’on a maintenu le club en ayant 12 points à la trêve. Devoir chercher 30 points sur le cycle retour pour gagner le maintien, c’est quand même un exploit. »

Pendant que les Bretons prenaient leur vol retour qu’on imaginait festif et intense, les Strasbourgeois commençaient à vider leur vestiaire. Certains, en fin de contrat, avaient déjà préparé quelques cartons dès vendredi. Cela traduisait peut-être une certaine foi que le maintien du Racing ne passerait pas par la case barrages cette semaine contre Toulouse. Et cela explique sans doute qu’au coup de sifflet final, le soulagement d’être maintenu s’est mué en une joie particulièrement contenue.

« Personnellement, je ne voyais pas un gros risque , je pensais réellement qu’on n’était pas en danger », a ainsi dévoilé Thierry Laurey au moment de commenter la raison du manque d’allégresse dans les rangs strasbourgeois. « On est heureux que ça se soit bien terminé. L’objectif est atteint, c’est déjà ça. On aurait aimé terminer à une place un peu plus valorisante, on finit 15e , ce qui peut arriver pour un club comme le nôtre. »
Djiku et ses coéquipiers ont « exprimé leur joie dans le vestiaire »

Le coach du Racing regrettait aussi de ne pas avoir terminé cette saison sur une victoire. Après avoir laissé un peu de fraîcheur mentale dans le sprint final, le sentiment du simple devoir accompli a eu raison d’une soudaine explosion joyeuse. Les Strasbourgeois ont laissé cela à leurs adversaires du soir. « Les Lorientais savaient qu’au départ, ils étaient moins bien placés que nous. Donc, c’était vraiment un soulagement pour eux », a aussi admis le technicien à l’issue de son dernier match sur le banc du Racing.

Alexander Djiku justifiait aussi par le résultat pur de ce match le peu de bonheur qui en a découlé. « On voulait absolument gagner pour le dernier match, donc sur le terrain on était vraiment frustrés de ne pas l’avoir fait. On a exprimé notre joie dans le vestiaire », a-t-il assuré.

Après avoir vécu une saison difficile, les joueurs du Racing ont préféré tamiser leurs émotions dans l’intimité de leur vestiaire. « On a vécu une saison très difficile. Il y a des gars qui n’avaient jamais vécu un maintien. C’est dur, ça se joue au mental et ça forge un caractère », évoque le défenseur déjà passé par là avec Bastia et Caen. « Mais tout le monde a appris et je retiens l’état d’esprit dans les moments difficiles. On est restés unis et solidaires. »

Retournés sur la pelouse pour « faire une dernière photo pour clôturer le chapitre » avec les joueurs en fin de contrat, les Strasbourgeois vont pouvoir penser à autre chose dans les prochains jours. « On va profiter. C’était un maintien difficile à chercher. On a la tête un peu aux vacances et on va savourer. J’espère qu’on sera plus costauds la saison prochaine, surtout à la maison. Mais aujourd’hui, le club est maintenu, tous les Strasbourgeois sont contents et c’est le plus important », conclut Alexander Djiku.