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Un épisode neigeux « équivalent à celui de Noël 2010 »



S’il n’était pas tombé autant de neige en plaine d’Alsace depuis mars 2006, le météorologue Lionel Pfann rapproche plutôt l’épisode neigeux de ce jeudi à celui du 24 au 25 décembre 2010.

Après l’épisode neigeux qu’a vécu le Centre-Alsace ces jeudi et vendredi, les spéculations allaient bon train sur la dernière fois où le manteau blanc avait pris une telle épaisseur en plaine. Les chutes de neige de mars 2006 ont aussitôt été évoquées. Basé à Villé, le météorologue Lionel Pfann apporte son expertise. « Il faut dissocier deux choses : certes, il n’y a pas eu autant de neige en plaine d’Alsace depuis mars 2006, mais cet épisode était surtout centré sur le Haut-Rhin. Il y avait beaucoup moins de neige dans le Bas-Rhin. »
Le professionnel de la météo préfère rapprocher les chutes de neige de jeudi-vendredi à celles des 24 et 25 décembre 2010. « Il y a eu moins de neige en 2010 (22 cm à Villé contre 35 cette année), mais le phénomène avait touché toute la région », indique-t-il. Ces jeudi-vendredi, il est tombé, en moyenne, 15 à 20 cm de neige en plaine, 30 à 35 cm dans les vallées et 40 à 45 cm sur les hauteurs. « Il est rare qu’on dépasse les 10 cm en plaine », dit-il.
Cet épisode exceptionnel s’explique par la conjonction de deux facteurs : une perturbation très active venant de Belgique et poussée par un fond d’air froid arrivant de Scandinavie qui s’est retrouvée avec une masse d’air plus douce en provenance de l’ouest de la France. « Le phénomène s’est retrouvé bloqué au-dessus de l’Alsace », souligne Lionel Pfann. Si les chutes de neige se sont arrêtées en début de matinée du vendredi en Centre-Alsace, elles ont continué dans le Haut-Rhin jusqu’en fin de matinée.
De la neige dimanche matin
Sitôt la perturbation passée, le ciel s’est dégagé. Ce qui n’était pas sans conséquence sur la suite. « Avec un ciel dégagé et le manteau neigeux, on s’attend à des températures très basses dans la nuit de vendredi à samedi, probablement jusqu’à -10 degrés C°», annonce le météorologue. Avec, très probablement, un risque de gel sur les routes pour samedi matin. « Pour les communes, il est conseillé de dégager les routes et de saler avant vendredi soir et les températures très basses », dit-il.
Pour le week-end, il pourrait encore y avoir « un petit épisode neigeux dimanche matin, mais rien de comparable avec celui de jeudi ». Entre lundi et mercredi, les températures vont se radoucir, avec des maximales comprises entre 3 et 6 degrés. « Des températures proches des normales saisonnières », avance Lionel Pfann. Enfin, un coup de froid est prévu à partir de jeudi prochain.
Tout en n’occultant pas les problèmes générés par cet épisode (accidents, coupures de courant), le météorologue estime qu’« avoir un peu de neige, ça apporte de la féérie. Et cela permet de créer du relationnel, ce qui n’est pas vain en cette période de crise sanitaire. »
dna

dna a écrit:
Jusqu'à -17°C en Alsace : « C’est un peu les montagnes russes ! »
Après être descendu, pour la première fois depuis neuf ans, jusqu'à -17°C ce matin, à la station de Bâle-Mulhouse, le mercure devrait remonter sensiblement dans le courant de la semaine prochaine en Alsace, prévoit le bureau d'études alsacien Atmo-Risk.
Ce n’est pas qu’une impression : il n’avait pas fait aussi froid depuis longtemps en Alsace. Ce dimanche matin, en début de journée, le mercure a affiché jusqu'à -9°C à Mulhouse, -11,2°C à Strasbourg-Entzheim, -12,2°C à Colmar-Meyenheim, et même -17°C à la station de Bâle-Mulhouse, à 7h43 exactement, selon les relevés du site Info Climat.
Des fortes gelées avaient déjà eu lieu en février 2018 (-13°C), en janvier 2017 (-13,4°C) et en février 2013 (-15,4°C) mais il faut remonter à janvier 2012 pour retrouver des valeurs comparables sur cette station, relève Christophe Mertz, météorologue au bureau d’étude alsacien Atmo Risk. Le mercure était alors descendu jusqu’à -20°C.
« Ce qui est notable aussi, c’est que l’on ait eu aussi froid pendant quatre jours, surtout dans ce contexte où les épisodes de grand froid sont de plus en plus rares », poursuit le prévisionniste, qui voit désormais le redoux se profiler à l’horizon.

« C’est le dernier jour où l’on aura des valeurs comme ça, demain matin on aura encore des gelées mais beaucoup moins sévères, et lundi après-midi, on aura un dégel très franc, avec un net redoux par le sud-ouest », prévoit Christophe Mertz.

La semaine à venir devrait même voir, à nouveau, des températures un peu plus douces que la normale. « Mercredi 17 février, on dépassera les 10°C en cours de journée, ça fait un delta de 20°C par rapport aux valeurs de ce dimanche, conclut le météorologue. C’est un peu les montagnes russes ! »

Il y a deux ou trois jours on avait 28° Aujourd'hui il neige de gros flocons .

Il fait presque aussi chaud qu’en août dernier !
Des pâquerettes dans le jardin en plein mois de décembre ! Il fait exceptionnellement doux ces jours-ci. Ce matin à 11h il faisait 15°C à la station de Strasbourg-Entzheim (qui fait référence pour la météo alsacienne), « alors que la normale est à 5 ou 6°C », remarque Christophe Mertz, météorologue et fondateur de la société AtmoRisk , spécialisée dans les prévisions météo en Alsace.

Décidément, les anomalies météo se répètent cette année : l’été avait aussi été anormal, car très frais. À tel point que la comparaison avec cette fin décembre est surprenante : la température observée ce matin n’était pas très loin de celle observée au même endroit le 29 août dernier !

Cet ’’été’’ (on hésite encore à appeler comme ça ces mois de juillet-août absolument pourris), fraîcheur et précipitations étaient dues à un phénomène dit de goutte froide : nous étions dans une dépression atmosphérique (synonyme de temps instable et pluvieux) coincée entre deux anticyclones très chauds. Cet hiver, c’est le contraire : nous sommes dans « un anticyclone qui remonte d’Afrique du Nord, avec un air exceptionnellement doux venu du Maroc. C’est normalement un phénomène qui se produit en été », explique Christophe Mertz.
Une ’’canicule d’hiver’’
« On peut considérer que c’est une ’’canicule d’hiver’’. Les écarts de températures avec les normales saisonnières (10 à 12°C de plus) sont équivalents à un 38°C mesuré à Strasbourg-Entzheim en été », commente le météorologue.
Des périodes d’extrême douceur comparables ont déjà été observées : le 31 décembre 2017 il a fait jusqu’à 15,2°C à la station de Strasbourg et 16,1°C à celle de Bâle-Mulhouse. Le record absolu pour un mois de décembre à Strasbourg remonte au 19 décembre 1965 avec 18,3°C, et il est encore plus élevé Bâle-Mulhouse avec 19,9°C le 16 décembre 1989.
Les records sont lointains, mais « on observe que ces phénomènes se produisent de plus en plus régulièrement. Prises isolément, ces masses d’air plus chaudes que la normale ne sont pas des marqueurs du changement climatique, mais la tendance à leur multiplication en est un », poursuit Christophe Mertz.
Cette douceur devrait perdurer jusqu’au 5 janvier, avant un rafraîchissement, ajoute le prévisionniste. Mais on « ne peut en tirer aucune conclusion sur la suite de l’hiver », prévient-il.
dna

Le septième mois de décembre le plus doux depuis 1960
Avec une moyenne de 4,2°, décembre 2021 dans le secteur de Saverne est le septième mois de décembre le plus doux depuis 1960. Jusqu’en 1999, seul celui de 1974 avait été plus doux et de seulement 0,2°.

En moyenne, la température de décembre tourne autour de 2°, avec des records de -3° en 1969, -2,8° en 1962, mais 7° en 2015. Le minimum absolu de -3,9° atteint cette année est le sixième le plus doux (les cinq précédents datent tous d’après 2011). En moyenne, on atteint plutôt -8°, avec cependant des records de -16° en 1973 et 2009, mais pas moins de -1,1° en 2011.

Seulement six jours de gel
Le maximum absolu de 13,8° est également trop doux (moyenne : 12,5°; records : 19° en décembre 1989 mais pas plus de 4° en décembre 1969). À noter que les 12,9° atteints durant la nuit du 29 au 30 décembre sont un record absolu.

Seulement six jours de gel ont été observés, soit le troisième total le plus faible après les cinq jours en 2015 et les trois jours en 2011 (moyenne : 17 ; records : 29 en 1963 et 1968).

La neige a été présente durant trois jours (moyenne : 6 ; records : 20 en 1981, 19 en 2010 mais pas un flocon à 5 reprises). Cette neige a formé (brièvement) une couche durant deux jours (moyenne : 6 ; records : 31 en 1969, 28 en 2010 mais pas de neige au sol à 13 reprises). La hauteur maximale de cette couche de neige a atteint 5 cm.. pendant 1 heure ! En moyenne, c’est 8 cm, et les records sont de 36 cm en 1981 et rien à 13 reprises. Le total de neige cumulée s’établit à 11 cm, il était de 107 cm en 2010.

Vingt jours de pluie
Décembre 2021 a été bien humide avec 20 jours de pluie (moyenne : 12 ; records : 24 en 1974 et seulement 1 en 1960, 2 en 1963, 3 en 1972). Le total des précipitations s’établit à 90 mm (dont 9 mm sous forme de neige). La moyenne depuis 1993 est de 94 mm et les records sont de 221 mm en 2010 (dont 85 mm sous forme de neige) et de 8 mm en 2016.

La quantité maximale de précipitations en 24 heures a été de 15,6 mm le 28 décembre, la rafale maximale de vent a atteint 64,4 km/h le 28 décembre également, et la pression atmosphérique a varié entre 993 hPa le 10 et 1 038 hPa le 17 décembre.
dna