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L'Alsace et son Histoire

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Message  Torchis Mer 8 Jan - 19:59

L'histoire de l'Alsace est complexe et passionnante. La région s'est toujours trouvée entre deux pays, entre la France et l'Allemagne. A travers les siècles, ces deux nations voisines se sont souvent appliquées à posséder la région qui a eu une grande importance stratégique grâce à sa situation géographique. Cette circonstance conduisait à une histoire très mouvementée pour les Alsaciens qui ont dû changer de nationalité cinq fois depuis la guerre de Trente Ans.

Le peuple alsacien est donc remarquable par ses capacités à créer, réagir, encaisser et à rester optimiste lorsque tout va mal.
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Message  delta Jeu 9 Jan - 11:48

UNE HISTOIRE MOUVEMENTEE

L'Alsace dispose d'un patrimoine historique impressionnant ! Châteaux forts, ligne Maginot, fortifications, églises, vestiges de la première et deuxième guerre mondiale...

De 58 av. JC à 750

Tout commence en 58 avant Jésus-Christ date à laquelle les Romains font entrer l'Alsace dans l'Histoire.
Au Ve siècle, les Alamans envahissent l'Alsace ; ils sont bientôt remplacés par les Mérovingiens qui réorganisent la région avec le concours de l'Eglise.
Vers 625-630, la dénomination Alsace apparaît, c'est alors un duché qui se dissout vers 740-750. Sa séparation en 2 parties correspond aux départements actuels.
Cathédrale de StrasbourgDu IXe au XVe siècle

En 842, les Serments de Strasbourg, rédigés en tudesque (vieil allemand) et en roman (vieux français), sont à la base de la division de l'Europe de Charlemagne.

Au XIe siècle, les empereurs ottoniens créent l'Empire Germanique dont l'Alsace est un centre important.
De 1048 à 1054 : Léon IX, pape alsacien modernise l'Eglise.

Au XIIe siècle, les Hohenstaufen assoient leur pouvoir impérial à partir de l'Alsace, y fondent des villes dont Haguenau est une capitale.

Au XIVe siècle, les villes deviennent libres et 10 d'entre elles créent une union en 1354 : la Décapole. L'art gothique, dont la Cathédrale de Strasbourg est le joyau, reflète la prospérité de la région. L'agriculture et le commerce profitent de l'axe rhénan et de la liaison avec l'Italie (St Gothard).
Au XVe siècle, l'Alsace est un foyer intellectuel favorisé par l'imprimerie dont elle vit les premiers essais.
Du XVIe au XIXe siècle

La région est le creuset de l'Humanisme et de la Réforme, les thèses de Luther ont un grand succès et provoquent en 1525 la révolte des paysans, qui est durement réprimée.
La Renaissance en Alsace, s'affirme au travers de l'architecture qui modèle les villes avec de magnifiques édifices publics et maisons bourgeoises. Le Retable d'Issenheim de Grünewald, marque le passage vers la Renaissance avec une virtuosité picturale remarquable.

La prospérité est brutalement interrompue par la Guerre de Trente Ans. L'Alsace est ravagée. La paix de 1648 provoque l'intégration progressive de la province dans le Royaume de France.
Strasbourg est prise par Louis XIV en 1681, le Rhin devient Frontière. La reconstruction et la reconquête religieuse par l'Eglise catholique donnent un nouvel élan. C'est la floraison du baroque et du classicisme, influences française et allemande s'alliant dans des édifices religieux et profanes. C'est l'âge d'or de la facture d'orgue qui a légué un patrimoine unique.

La Révolution de 1789 achève l'intégration dans la Nation. Lors de l'époque napoléonienne, l'Alsace est un grand pourvoyeur d'hommes et de subsistances aux armées.
Après 1815 et une occupation, la région subit une grave crise économique. La bourgeoisie d'affaires modernise et adapte l'économie pour sortir de la récession vers 1850 grâce à l'essor industriel. La modernisation de l'économie et des villes se poursuit...
Depuis 1871, l'Alsace et le nord de la Lorraine forment une terre d'Empire Germanique.

Rendue à la France en 1918, l'Alsace bénéficie d'un régime particulier et notamment des lois sociales allemandes. L'industrie d'abord florissante subit la crise économique (1930), puis pâtit des prémices de la Deuxième Guerre Mondiale.

De 1940 à 1944/45, la région subit le joug nazi.

En 1949, Le Conseil de l'Europe rejoint la première organisation européenne, la Commission Centrale pour la Navigation du Rhin, à Strasbourg. Le Parlement Européen y tient ses cessions et la Cour Européenne des Droits de l'Homme y a son siège. Strasbourg est, avec Genève, la seule ville à abriter des institutions internationales sans être capitale d'Etat.

1979 : Le Parlement Européen, élu au suffrage universel, s’installe à Strasbourg. Il vient s’ajouter à la Cour Européenne des Droits de l’Homme, au Centre Européen de la Jeunesse, à la chaîne de télévision ARTE, à l'Eurocorps et à l’Assemblée des régions d’Europe… L’Alsace se place ainsi au cœur de l’Europe.

1994 - 1999 : Construction du nouveau Parlement Européen.

ALSACE TOURISME.
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Message  Torchis Mar 14 Jan - 19:36

Antérieurement à 10 000 avant J.C., l'Alsace n'est pas le foyer d'un habitat et d'une culture originelles, bien qu'on ait trouvé de multiples traces d'occupation remontant à environ 100 000 ans avant notre ère (Achenheim, Hangenbieten...). C'est un territoire de chasse fréquenté par des tribus nomades.


A partir de 8 000, au Néolithique, peuplée par vagues successives venant d'Europe Centrale, la région développe une civilisation originale marquée par des rites d'inhumation particuliers et des productions céramiques qui donnent leur nom à ces civilisations:

- celle de la céramique Rubanée (8 000-5 000)
- celle de la Céramique Poinçonnée (7 000-5 000),
- celle de Michelsberg (4 500-2 000),
- celle de Roessen (3 500-2 200).


Entre 2 200 et 1 800, deux nouveaux courants de peuplement traversent le pays, non sans l'influencer: les Ibères venant d'Espagne (céramique Campaniforme) et les Nord-Européens (Céramique Cordée).

Débouchant du plateau Souabe vers 1 500, les Protoceltes s'installent en Alsace, avant de se répandre vers le Midi et l'Occident.

Ces nouveaux arrivants travaillent le bronze et enterrent leurs morts dans des Tumuli, espèces de tertres surmontant les tombes et renfermant souvent des objets et parures funéraires (Forêt de Haguenau).

Pasteurs nomades, les Protoceltes s'installent dans la forêt de Haguenau, mais aussi sur les collines Vosgiennes (Site de Hohlandsbourg, Bannholz de Gresswiller) et vers 1 300 autour de Colmar, Eguisheim, Riedisheim et Mulhouse, préparant le passage d'autres tribus vers la France méridionale.

Le gros remue-ménage qui secoue l'Europe Centrale et Orientale vers 1 200 amène dans le pays de nouveaux envahisseurs, les peuples dits des "Champs d'Urnes".

Ils font partie du monde Celte et se singularisent par une céramique spécifique, des techniques nouvelles de métallurgie, et des rites d'inhumation spéciaux : les morts sont incinérés, et leurs cendres, mises en urnes, sont enterrées dans des nécropoles à tombes plates.

Ces peuplades colonisent d'abord la forêt de Haguenau puis le Kochersberg avant de descendre vers le sud et l'ouest. Ces peuples sont des agriculteurs et s'installent dans des villages en dur que commandent sur les hauteurs des places fortes, lieux d'échanges et d'artisanat: ainsi Altitona (Mont Sainte Odile), Frankenbourg, Hohlandsbourg, Moenschberg (Mulhouse), Altkirch...

Enfin, ces peuples intensifient des échanges commerciaux, principalement avec l'Italie par les cols alpins, ce qui ouvre le pays aux influences méditerranéennes.

Vers 70 avant Jésus Christ, la situation est menaçante: venant de Germanie, le chef Arioviste pénètre en Alsace à la tête d'une fédération de tribus suèves, appelé par les Séquanes et les Arvernes en lutte contre les Eduens. Il vainc les Eduens, s'installe dans le pays et réclame une partie du territoire Séquane. Séquanes et Eduens se réconcilient et décident de rejeter Arioviste de l'autre côté du fleuve. Ils sont défaits à Admagetobriga (Magstatt ?).

Rome, qui regarde du côté de la Gaule, s'émeut et contient par négociation Arioviste à la Porte de Bourgogne. Mais vers 58 les Germains Harudes passent le Rhin et poussent Arioviste à s'engager dans la vallée de la Saône. Le druide Eduen Diviciacus en appelle à César, qui ne se fait pas prier. Gagnant du temps, il négocie d'abord avec Arioviste, puis brusque les choses en s'emparant de Visontio (Besançon), remonte vers l'Alsace et rencontre Arioviste, lui signifiant la volonté de Rome d'étendre son protectorat sur la Gaule. La négociation échoue et les armes parlent.

La bataille décisive a lieu en 58 avant notre ère, début septembre, entre les actuelles villes de Wittelsheim et de Cernay, sur l’Ochsenfeld. César avec l'aide de Crassus finit par écraser les Suèves. Arioviste s'échappe et traverse le Rhin à Cambete (Kembs). L'Alsace est livrée aux Romains. Les Suèves chassés, les autres confédérés germaniques sont fixés définitivement le long du Rhin: Triboques autour de Brumath, Raurarques en Haute Alsace. Ces tribus seront utilisées pour occuper et défendre les territoires frontaliers. Déjà se dessine dans le pays une étonnante mosaïque de peuplement: Celtes Médiomatriques et Séquanes, Triboques, Raurarques, Germains, auxquels s’ajoutent le premiers colons Romains.

Pour les Romains, l’occupation de la frontière du Rhin est une étape pour la conquête de la Germanie. Aussi, à partir de -12 Nero Claudius Drusus, général d’Auguste, érige des forts le long du Rhin, bases de défense et points de départ des futures expéditions. Il y en a 150 de la Westphalie à Bâle, dont une bonne dizaine en Alsace: Basileia (Bâle), Arialbinium (Bourgfelden), Cambete (Kembs), Stabula (Bantzenheim-est), Mons Brisiacus (Vieux Brisach), Olino (Biesheim-Kunheim), Argentorate (Strasbourg), Castellum Drusi (Drusenheim), Saletio (Seltz), Concordia (Altenstadt-Wissembourg).

A Argentorate, le castrum sert à l’Ala Petriana, aile de cavalerie. Une première tentative de conquête de la Germanie échouera lamentablement lorsque Varus est défait par le germain Arminius dans la forêt du Teutobourg en l’an 9 de notre ère.

La conquête de la Germanie est entreprise à partir de 73 par Cornelius Clemens qui décide de créer un grand axe routier joignant Argentorate, la Rhétie et l'Helvétie par Offenbourg et la Forêt Noire. Cette route donne à l'Alsace une position privilégiée entre les provinces danubiennes de l'Empire et les provinces militaires rhénanes créées en 90: la Germania Superiora allant de l'Helvétie à Mayence (englobant l'Alsace) et la Germania Inferiora allant de Mayence à la Hollande.

Après la conquête, les Romains défendent la Germanie par un rempart continu de plusieurs centaines de kilomètres de long, le Limes. L'Alsace est séparée de la frontière par un glacis de 50 à 100 km de large. Argentorate devient centre de ravitaillement, de santé et d'administration. Vers 75, la Légion VIII Augusta, venant de Perse, s'installe à Argentorate. Elle va construire la double amenée d'eau en conduits de céramique Kuttolsheim - Argentorate, grâce à ses ateliers de poterie de Koenigshoffen.

En 96 Nerva assassine Domitien et se proclame empereur. Le Nord Est de la Gaule, allié à la Légion XXI se soulève. Argentorate, Helvetus (Ehl), Saletio, Saverne et Brumath sont détruits. Nommé empereur en 98, Trajan impose la paix et mène une politique de conciliation entre l’armée et le sénat. S'ouvre alors une période de paix et de prospérité. En 130 Oppius Severus fait ériger une nouvelle enceinte en pierre et aménage le port d'Argentorate.

Il y aura à la fin du IIè siècle deux époques troublées. Elles sont dues, sous les règnes de Marc Aurèle (161-180) et de Commode (180-193) à des incursions de Germains, à des guerres civiles et à des troubles chez les Séquanes. Le castrum d'Argentorate subit un siège en 186. La mort de Commode déclenche une révolte générale. Septime Sévère triomphe; Argentorate est repris en main et rénové et l'Alsace connaît à nouveau une période de grande prospérité.

En 235, L'assassinat d'Alexandre Sévère par les légions germaniques entraîne la révolte de l'Alsace, mais la Légion VIII est écrasée par les mutins germains: Argentorate, Ehl, Saletio et Saverne sont totalement détruits. Ame du complot contre Alexandre, Maximin le Thrace, arrivé au pouvoir, lance de victorieuses offensives contre le danger Alaman qui se précise. Il est supplanté en 238 par deux empereurs sénatoriaux dont Pupien, célèbre à cause de la tête monumentale trouvée à Eckbolsheim (Musée archéologique de Strasbourg). S’ouvre à la tête de l’empire une période de relative anarchie.

En 244, une première incursion de Barbares ravage le nord de l'Alsace et détruit Saletio. Entre 258 et 260, Francs et Alamans franchissent le limes de Rhétie et ravagent le Haut Rhin. Vers 275, la menace se généralise sur toute l'Alsace. La Légion VIII est transférée en Angleterre. Mais à Rome, l’anarchie cesse et la situation va rapidement se rétablir.

Bien qu'il y ait encore des incursions alamanes en 298 puis en 313, le redressement militaire commence dès 285 sous Dioclétien (285-305). Sous Constantin (306-337) le camp d'Argentorate est reconstruit et fortifié; on ajoute une muraille à la cité, ce qui permet de recevoir la population civile. Partout dans le pays l'activité économique reprend avec la sécurité revenue.

A Rome l'usurpation de Décence en 350 provoque la guerre civile et le départ pour l'Italie de nombreuses troupes du front rhénan. Profitant de la situation, une coalition de Francs et d'Alamans aux ordres de Chnodonar passe le Rhin et écrase les troupes de Décence à Bingen en 352. La région entre Rhin et Moselle est envahie, les coalisés s'installent et déportent en masse les populations gallo-romaines pour cultiver les terres à leur place. Les villes sont démantelées et laissées à l'abandon. Beaucoup d'habitants fuient et se réfugient dans les montagnes. En 355, Cologne tombe.

Constance II (337-361) appelle son cousin Julien pour redresser une situation qui paraît sans espoir. En 356, une première expédition permet à Julien de battre les Alamans au sud de Brumath. Prudent, il se replie sur Saverne qu'il fortifie. L'année suivante, deux armées romaines, l'une venant d'Augst commandée par Barbation, l'autre venant de Lorraine avec Julien, tentent de prendre la Alamans en tenaille. Mais Barbation est mis en déroute près de Bâle. Tout repose sur Julien. En août, il marche sur Argentorate. Les deux armées se rencontrent entre Mundolsheim et Hausbergen. Longtemps indécise, la bataille tourne à l'avantage des Romains et de leurs auxiliaires Gaulois. Chnodonar est pris en envoyé à Rome où il meurt en prison.

La victoire de Julien redonne espoir aux Gallo-romains, d'autant qu'une série d'incursions en Germanie ramène nombre de déportés. Des Germains restent et deviennent soldats-paysans. Julien (qui sera empereur de 361 à 363) et ses successeurs organisent la défense. Le castrum d'Argentorate est reconstruit et fortifié par une double enceinte. Dans le Haut Rhin, près de Colmar, est érigé l'important fort d'Argentovaria-Horbourg. En 377, Gratien repousse une invasion alamane du côté d'Argentovaria, passe le Rhin et mène la dernière campagne romaine en Germanie. Mais à partir de 383 de nouvelles guerres civiles affaiblissent l'Empire, dégarnissant les frontières.

Entre 386 et 406, la pression des tribus germaniques est de plus en plus pressante sur la frontière naturelle du Rhin. La masse des "Barbares" est impossible à arrêter. Le 31 décembre 406 une véritable trombe ethnique (Vandales, Suèves, Alains, Burgondes) passe le Rhin à Bingen et déferle sur la Gaule en une invasion incessante qui va durer des dizaines d’années, d’autres peuplades venant s’ajouter au premier flot (Goths, Ostrogoths, Wisigoths…). Les Alamans s'installent en Alsace.

Pour tenter de colmater les brèches du système défensif romain, un commandement, le Comes Argentoratensis est créé à Strasbourg, comportant Argentorate, Saletio et Olino. En 443 Aetius réussit à freiner le déferlement des Burgondes en Alsace en les transférant en Bourgogne. Mais en 451 arrivent les plus redoutables des envahisseurs, les Huns d'Attila: au printemps d'abord, de Bâle à Argentorate, ils ravagent tout le pays et détruisent les principaux centres de défense. Ils repassent à l'automne après leur défaite des Champs Catalauniques en prenant le chemin inverse. C’est le coup de grâce pour l’Alsace romaine : les Romains abandonnent définitivement l'Alsace. Une nouvelle page de l'Histoire commence.

Les Alamans, plus nombreux que les autochtones, s'installent d'abord en plaine où la germanisation est rapide: le parler germanique se substitue à la langue celtique et romane, sauf dans les vallées de Villé, Lièpvre, Lapoutroie. Ainsi Argentorate devient Strateburg. Peu à peu les Alamans pénètrent le Sundgau et les vallées vosgiennes.


Source : http://www.alsace.lib-expression.fr/histoire/histoire.php


Dernière édition par Torchis le Mar 14 Jan - 19:56, édité 1 fois
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Message  Torchis Mar 14 Jan - 19:41

Dans cette période chaotique, les Alamans ne restent pas longtemps maîtres du pays : En 486 le Franc Clovis s'empare du Nord de l'Alsace en battant les Alamans à Tolbiac (Wissembourg? Kochersberg? Cologne ?); les Francs, désormais maîtres d’une partie de la Gaule et des deux rives du Rhin s'installent dans le reste de l'Alsace sauf dans le Sundgau (Remplacement des noms alamans en "ingen" par les noms francs en "heim"). Sans doute pendant un ou deux siècles, Alamans, Francs et Gallo-romains vécurent côte à côte avec leurs coutumes et lois propres avant de s’assimiler lentement.

L'une des tâches de la royauté franque est d'unifier leurs conquêtes, ce en christianisant le pays. Au milieu du VIè, l'évêché de Strasbourg est réorganisé avec à sa tête le franc Arbogast qui reçoit en Haute Alsace du roi Dagobert la région de Rouffach, le "Haut Mundat". Le sud de la région (« Sundgau ») constitue avec la région de Porrentruy l’évêché de Bâle. L'oeuvre de christianisation est poursuivie par Florent et surtout Ansoald qui assiste au concile de Paris en 614. On érige des églises rurales et des monastères (Burnkirche d’Illfurth, églises d’Avolsheim…), on multiplie les paroisses. Dès les VIè-VIIè on vénère Martin de Tours, Etienne, Jean Baptiste, Pierre... Dans le Sundgau oeuvrent les moines Irlandais et Ecossais, et dans le reste du pays les moines Bénédictins.

Le nom Alesaciones et Alesacius apparaît pour la première fois dans la chronique dite de Frégédaire en 625. L'origine du nom est très discutée. Trois thèses sont en présence:

- Alsace viendrait du germanique Ali (Autre) et saz (établi): les Alamans d'outre-Rhin auraient qualifié ainsi les Alamans "Etablis autre part", c'est à dire "Outre Rhin"... Thèse peu convaincante.

- Alsace viendrait du celte alisa (= Falaise, cf. Alésia): les Alsaciens seraient ceux établis au pied de la "Falaise" des Vosges. Thèse très peu convaincante, car César et les auteurs romains auraient mentionné le nom Alsace.

- Alsace = pays de l'Ill (Elsgau, Elsau...). L'Elsgau est sise à l'ouest de sources de l'Ill et actée dès le VIIIè. C'est la thèse la plus convaincante, mais elle est rejetée par les linguistes.

Après le règne Dagobert (629-639), le dernier à avoir réussi à maintenir l’unité du royaume mérovingien, la puissance des rois francs s'affaiblit : 4 ensembles se dessinent : Aquitaine, Bourgogne, Neustrie et Austrasie, à laquelle l'Alsace est intégrée. Ainsi se constitue vers 640 le Duché d'Alsace, créé par les rois francs pour assurer sur le Rhin la sécurité face au duché d'Alémanie, puissant et indépendant. Sundgau et Nordgau sont fusionnés sous l'autorité d'un seul duc, d'un seul administrateur royal (Domesticus) et d'un seul évêque, les trois résidant à Strasbourg.

Gondoin (645-655) et Boniface (655-673), les deux premiers ducs d'Alsace ne sont que des fonctionnaires royaux. Boniface fonde vers 660 l'abbaye de Wissembourg et peu après celle de Munster. Le défrichement des Vosges commence.

Adalric est le plus célèbre des ducs d'Alsace. Nommé en 673 par le roi d’Austrasie Childéric II puis confirmé par Thierry III, protégé par le puissant maire du Palais Pépin d’Herstal (père de Pépin le Bref), il profite des désordres du royaume pour installer son pouvoir. Il possède toute l'Alsace et le Sorngau (Jura Bernois). Il administre le duché avec une relative sagesse à partir de ses villae de Marlenheim-Kirchheim, Stratiburc, Ebersheim, Seltz ou encore Obernai, sa résidence favorite. Il fonde l'abbaye de Hohenbourg et la donne à sa fille Odile. Il rend le duché héréditaire. A sa mort, vers 693 son fils Adalbert (693-722) lui succède.

Adalbert construit la résidence royale de Koenigshoffen et les abbayes de Honau et de Saint Etienne de Strasbourg dont il confie la direction à sa fille Attale. Son fils Liutfried (722-740) christianise vraiment le pays en imposant la règle bénédictine. La réforme est accomplie par Pirmin venu de la Reichenau. Soutenus par Charles Martel, Liutfried et l'évêque de Strasbourg réforment Marmoutier, Honau, Neuwiller, Surbourg. Ils fondent Murbach en 727, centre intellectuel de première importance en Alsace. A la suite de Pirmin, Heddo, évêque de Strasbourg (734-760) s'occupe des paroisses et commence la construction d'une nouvelle cathédrale.

La nouvelle dynastie carolingienne, sous l'impulsion de son illustre empereur Charlemagne (771-814) inaugure une ère de paix et de prospérité dont profite l'Alsace, partagée en deux "Pagi", le Nordgau et le Sundgau, le Landgraben («Fossé du pays») faisant frontière. Il y a deux évêchés : celui de Bâle qui dépend de l’archevêché de Besançon, et celui de Strasbourg qui comprend une partie de la rive droite du Rhin et dépend de l’archevêché de Mayence.

Charlemagne ordonne de constituer des écoles et des centres d'études dans les monastères. Des bibliothèques se constituent par copiage. L’abbaye de Murbach est au coeur de cette renaissance. Le monastère possède une Bible et plus de 300 manuscrits comprenant des oeuvres des pères de l'Eglise et des écrivains romains. C'est énorme pour l'époque.

L'Alsace est une terre prospère: l'agriculture s'y développe: le vin de Sigolsheim est réputé dans tout l'empire et le commerce est important (blé, vin). Strasbourg possède un port et un atelier de monnaie. La ville compte 3 000 âmes et est placée sous l'autorité de l'évêque qui se charge aussi de l'activité économique. Charlemagne vient à Brumath en 772 et à Sélestat en 775.

Certains Alsaciens jouissent de la confiance de l'Empereur: Eric de Strasbourg est comte de Frioul; Hugues, comte de Tours est ambassadeur de Byzance en 811, chef d'expédition contre les Bretons et les Sarrasins. Il épouse Irmengarde, fille de Lothaire I. Le fils de Hugues, Liutfried, est légat auprès du pape; un autre de ses fils est comte de Paris et de Vienne. Il est probable qu'il y eut des liens entre la descendance d'Adalric et les grandes familles d'Europe, Capétiens, Saxons, Hohenstaufen, Habsbourg…

Dès le règne de Louis le Pieux (814-840), fils de Charlemagne, l'Alsace joue un rôle actif. C'est près de Colmar, au «Rothfeld» (champ du mensonge), le 30 juin 833, que Louis est trahi par ses 3 fils, Lothaire, roi de Lombardie, Pépin, roi d’Aquitaine et Louis, roi de Bavière, en présence du Pape Grégoire IV : Louis, qui avait eu ses trois files d’un premier mariage, voulait en effet associer au trône son quatrième fils, le futur Charles le Chauve, né de son second mariage avec Judith de Bavière, ce que refusèrent les trois autres. Louis est enfermé à Kircheim-Marlenheim dans la villa royale en attendant la sentence d’une Diète réunie à Aix. La Diète le rétablira dans ses droits et ses fils se soumettront.

A sa mort en 840, le conflit éclate entre ses fils Lothaire, Charles le Chauve et Louis le Germanique qui veulent se partager l'héritage paternel selon la tradition (Pépin étant mort en 837). La succession se passe mal et un affrontement à lieu en juin 841 à Fontenoy en Puisaye, entre les armées coalisées de Charles et Louis et celle de Lothaire qui bat en retraite. A Strasbourg, Louis, roi de Bavière et Charles, roi de Neustrie scellent leur alliance contre Lothaire le 14 février 842 par le fameux serment, le plus ancien document en langue française et tudesque. En 843, au traité de Verdun, les trois frères arrivent à un accord et l'Alsace est laissée à la Lotharingie, portion incongrue s’étendant de la Frise à la Provence et à l’Italie du Nord, et «coincée» entre la Francie et la Germanie.

Cette Lotharingie ne tarde pas à exciter la convoitise des rois de la Francie occidentale (France) et orientale (Germanie), d’autant plus qu’à la mort de Lothaire en 855, son royaume est partagé en trois (Italie, Frise et Lotharingie), l’Alsace revenant à Lothaire II. Pendant plus de 70 ans, ils s'en disputent la propriété : ainsi à la mort de Lothaire en 869, Charles le Chauve se fait nommer roi de Lotharingie, au grand dam de Louis qui lui adresse un ultimatum… L’affaire se règle en août 870 par le traité de Meersen qui consacre la disparition de la Lotharingie et donne l'Alsace à Louis le Germanique, hormis les cantons de Saales, du Climont, de Sainte Marie aux Mines, d’Echery, d’Andlau, de Wasselonne, de Hohengoeft…

En 911 cependant, à la mort de Louis II l’Enfant, roi de Germanie et dernier carolingien « germanique », Charles III «le Simple» occupe la Lorraine et l’Alsace du Nord, incendiant Strasbourg. Conrad I de Germanie réagit et reprend l’Alsace, obligeant l’évêque de Strasbourg Othbert, partisan du roi de France, à fuir, alors que la ville s’était ralliée à la cause saxonne.

Charles III ne tarde pas à se brouiller avec l'aristocratie lorraine et son princeps Giselbert, ce qui amène l'intervention du roi de Germanie Henri Ier l'Oiseleur, successeur de Conrad et fils de Charles le Gros (lui-même fils de Lothaire qui fut roi de France de 884 à 887). Les deux rois signent un traité à Bonn en 923, au terme duquel l’Alsace est intégrée pour plus de 7 siècles à l’empire germanique.

Epargnée par les Normands, l'Alsace subit à plusieurs reprises les raids des terribles Hongrois. En 917 ils saccagent Bâle et ravagent l'Alsace. En 926 ils traversent le Rhin et dévastent tout le pays, massacrant 7 moines de Murbach (Lieu dit du Mordfeld), avant de refluer vers la Franche Comté. Ils auront ruiné les abbayes de Murbach, Hohenbourg, Niedermünster, Andlau et Eschau, sans compter de nombreuses églises et villages de campagne et de prieurés isolés.

L'Alsace est livrée à elle-même, le roi Henri I s'en désintéresse. Les maîtres réels du pays sont les comtes du Nordgau et du Sundgau qui tentent de se rendre indépendants et quelques familles puissantes qui offrent aux plus faibles leur protection en échange de leur obéissance et de leurs services. Le système féodal s'installe peu à peu...

Avec Otton le Grand (932-973), la situation change. Il contrecarre les visées du roi de France puis vainc une coalition de princes alsaciens menée par évêque de Strasbourg... Il s'agit pour Otton de consolider et de jalonner les routes des cols (Grisons, Grand St Bernard...) de points d'appui sûrs. Cette politique est incompatible avec l'indépendance des comtes d'Alsace. Aussi en 952 le comte Gontran est accusé de haute trahison et ses biens confisqués. En 960 l'abbaye de Payerne, fondée par Adélaïde, la femme d'Otton, est dotée en Alsace.

Pour consolider leur puissance, les Otton s'appuient sur l'Eglise en faisant des évêques de vrais fonctionnaires d'Empire. Otton II accorde en 982 à l'évêque Erchambaud (965-991) le titre de Burgrave (comte) et la possession de l'atelier monétaire royal de Strasbourg et d'autres droits qui font de l'évêque le prince temporel le plus puissant du pays, et un inconditionnel de la cause ottonienne. L'évêque Uton III assiste au couronnement d'Otton I (950-965) en 962; Erchambaud guerroie avec Otton II en Italie contre les Arabes et les Byzantins...

Grâce au retour de l'ordre se fait un timide renouveau intellectuel: après Payerne, Adélaïde fonde un prieuré qui sera à l'origine de la ville de Colmar puis l'abbaye d'Altorf qui s'attaque au défrichement de la vallée de la Bruche, et surtout l'abbaye de Seltz en 911 où elle est inhumée. De cette époque date la rédaction de la vie de saints: Odile, Amand, Arbogast... Erchambaud enrichit la bibliothèque épiscopale, commande à Gérald, un de ses clercs, de composer des épopées germaniques (Le Waltharius) et fait réaliser un Evangéliaire de 148 feuillets.

Le système féodal se développe lentement en Alsace, car les Otton s'efforcent de maintenir la révocabilité des hauts fonctionnaires, ducs et comtes, pour limiter leur puissance.

Cependant, les grandes lignes de la féodalité se mettent en place: déjà les terres sont partagées entre les puissants: le plus grand propriétaire est le roi. Son domaine comprend une grande partie des terres entre la Zorn et la région de Colmar, les forêts des Vosges et des plaines. Sur les grands domaines défrichés s'élèvent les villae royales: Koenigshoffen, Kircheim, Erstein, Brumath, Kintzheim, Colmar, Illzach...

L'évêque possède des terres de part et d'autre de Strasbourg, le long des deux rives du Rhin, autour de Saverne, Molsheim et Rouffach. Les abbayes, une vingtaine en Alsace ainsi qu'une trentaine d'abbayes non alsaciennes possèdent toutes leurs domaines. Souvent elles se partagent les terres d'un même village: Sigolsheim appartient à 7 abbés; l'abbaye de Seltz possède des terres en Suisse, dans le Palatinat et en Franconie. L'abbaye de Wissembourg possède des terres en Seille, le Mundat de Wissembourg (200 km2), au Palatinat, en Bade Wurtemberg et sur le Danube: 22 000 ha de terres défrichées et 74 églises, soit presque autant que l'abbaye de Saint Germain des Prés. Murbach a des possessions plus groupées, surtout dans le Haut Rhin. Marmoutier étend ses avoirs dans la "Marche de Marmoutier" (150 km2), en Lorraine, dans le Haut Rhin: quelques 5 000 ha de terres arables. Seigneurs, comtes et ducs possèdent des biens, beaucoup moins étendus.


La terre est cultivée grâce au système des villae, grands domaines des nobles ou des abbayes. A la tête de la villa, le maire ou villicus, chargé de l'administration, de la direction des travaux et de la récolte des impôts. Chaque villa a deux sortes de terres:

- la réserve, possession du seigneur ou de l'abbaye, exploitée par les ouvriers agricoles non libres et les paysans libres soumis aux "corvées" (Jours de travaux) ;
- les tenures ou manses des paysans qui payent les impôts et effectuent les corvées sur les réserves.

La seigneurie vit sur elle-même et exige de ses sujets des produits agricoles (céréales, vin, cervoise, pain, bois...) mais aussi des objets fabriqués (Vêtement, outils, tuiles, charpentes...). Les échanges extérieurs sont réduits au minimum. Cette société du Haut Moyen Age est entièrement rurale et le reste jusqu'au XIIè. Même Strasbourg n'est qu'un gros bourg agricole.

La renaissance ottonienne s'accompagne du premier frémissement précurseur de l'art roman. Un nouvel art de construire des édifices publics, particulièrement religieux apparaît, qui s'inspire des méthodes de construction de la Rome antique.

Le chantier le plus significatif en Alsace de cette période de transition est l'édifice "Ottonien" de Strasbourg, première grande cathédrale malheureusement détruite par des incendies successifs : la première fois en 1002 elle est incendiée par le duc Hermann II de Souabe, pour se venger du soutien apporté par l’évêque Wernher (1001-1028) à la candidature au trône impérial de Henri II (1002-1024), alors que lui-même était candidat ; la seconde en 1007, suite à un violent orage…

Il reste de cette période, outre l'église d'Eschau, un véritable chef d'œuvre de l’art ottonien: l'octogone d'Ottmarsheim, imitation de la chapelle Palatine d'Aix la Chapelle.


Source : http://www.alsace.lib-expression.fr/histoire/histoire.php


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Message  Torchis Mar 14 Jan - 19:45

Troisième fils du Comte Hugues IV d’Eguisheim et de Helwige de Dabo, le jeune Bruno est envoyé à Toul dès l’âge de 5 ans auprès de l’évêque Berthold, pour y accomplir ses études. Il se lance dans la carrière ecclésiastique et combat pour la réforme de l’Eglise qui s’élève contre le trafic des dignités et le relâchement des moeurs des clercs. D’abord chanoine du chapitre de Toul puis chapelain à la cour impériale de son cousin Conrad II, il est nommé par l’empereur évêque de Toul en 1026.

En août 1048, avec l'appui de l'empereur Henri III, il est nommé pape par une assemblée de prélats de l’Empire réunis à Worms. Il part à Rome ou la foule l’acclame, et le 12 février 1049 monte sur le trône et prend le nom de Léon IX. Il effectue immédiatement un voyage en Allemagne pour affermir et rehausser le prestige de la papauté.

Il passe en Alsace, fait adopter la «trève de Dieu» et consacre les églises d'Ottmarsheim, Andlau, Altorf, Mont Sainte Odile, Eguisheim, Strasbourg, Ottmarsheim, Oelenberg...

Il sera un grand pape, mais il donnera sa confiance à des hommes dont l'intransigeance va déclencher deux moments sombres de l'histoire de l'Eglise: la rupture avec l'Eglise d'Orient et la querelle des Investitures initiée par son conseiller Hiltebrant, le futur Grégoire VII (1073-1085).

En 1073, Grégoire VII interdit au roi de confier aux évêques la dignité épiscopale par crosse et anneau, et le prive donc de son autorité. En réponse, le roi Henri IV le dépose, mettant le feu aux poudres.

En Alsace, c'est la division: Les évêques de Strasbourg (Werner II, Otton) et de Bâle (Bourcard de Fenis) tiennent pour l'empereur (ils iront à Canossa avec lui, mais garderont la ligne pro impériale); le chapitre, toujours prêt à contrer les pouvoirs épiscopaux, se range du côté de la papauté; les princes laïcs se divisent entre tenants du pape, comme les Eguisheim-Dabo et tenants de l'empereur comme Frédéric de Büren, fondateur de la famille des Hohenstaufen et époux de... Hildegarde d'Eguisheim-Dabo. Son frère Otton, nommé à l'évêché de Strasbourg fait assassiner lors d'une audience Hugues VII d'Eguisheim le 4 septembre 1089...

L'un des plus ardents défenseurs de la cause papale est Manegold de Lautenbach (Né en 1035), abbé de Marbach qui contre l'empereur soutien la thèse de la souveraineté populaire dans son célèbre "Livre à Gebhard"; ce qui lui vaut l'exil. A la fin du siècle la cause papale fait d'importants progrès. La querelle sera close en 1122 par le concordat de Worms qui confie le pouvoir spirituel sur l'évêque au Pape, et le temporel à l'empereur.

Pour faire contrepoids à la puissance des Eguisheim en Alsace, Henri IV nomme au duché de Souabe et d'Alsace un de ses amis, Frédéric de Büren, dit Frédéric l'Ancien, de la famille des Staufen. Frédéric édifie vers 1080 le premier château de la famille, le futur Haut Koenigsbourg.

Son fils Frédéric le Borgne (1080-1147) reçoit à son tour le duché de Souabe et d'Alsace. Il fait de Haguenau une de ses villes favorites et y édifie un château. La puissance de la dynastie en Alsace fait de plus en plus ombrage aux grands et inquiète les nobles... L'Alsace devient pour les Hohenstaufen un véritable tremplin vers le pouvoir impérial.

A Partir de 1100, le système féodal est installé en Alsace. Profitant des innombrables querelles, particulièrement celle des investitures qui consacre l'affaiblissement impérial, de petits dynastes locaux, au gré d'alliances et de contre alliances s'approprient des domaines qu'ils contrôlent et défendent en y édifiant des châteaux. Châteaux qu'ils confient à des vassaux (ministériaux ou avoués lorsqu'il s'agit de possessions ecclésiastiques), démultipliant ainsi le pouvoir et créant des situations inextricables de petites révoltes, insoumissions, trahisons, luttes d'influences...


Les Eguisheim-Dabo sont la plus puissante des familles nobles d'Alsace à cette époque. Ils possèdent la région de Colmar et acquièrent le comté de Dabo. Partisans du Pape, ils sont mêlés à toutes le luttes, s'opposant à la puissance des évêques de Strasbourg et des Hohenstaufen.

Les comtes de Ferrette possèdent une grande partie du Sundgau. Par alliance, ils verront leurs titres passer aux Habsbourg. Les Ribeaupierre sont une famille citée dès avant 1000 : leur domaine, la région de Ribeauvillé au départ, s'agrandit fin XIIIè de la seigneurie de Hohnack (Vallée supérieure de Kaysersberg, Lapoutroie, Orbey, Le Bonhomme, Labaroche).

Les Lichtenberg possèdent les régions de Bouxwiller, Niederbronn et Woerth, le Hattgau, Brumath et Westhoffen. La famille donne trois évêques au diocèse.

Les Fleckenstein possèdent la région de Lembach, Soultz sous Forêts et Roeschwog.

Il y a enfin une foule de petites seigneuries laïques: Landsberg, Ratsammhausen, Andlau, Berckheim, Ochsenstein, Hattstatt, Géroldseck, Morimont...


L'évêque de Strasbourg est de loin le personnage le plus puissant. Il possède la région de Saverne et de Molsheim, la vallée de la Bruche, les régions de Benfeld, Erstein, Dambach et Marckolsheim, ainsi que le Mundat supérieur en Haute Alsace (Rouffach et sa région).

Le Chapitre de la cathédrale possède la seigneurie de Frankenbourg et quelques villages du Val de Villé. S'y ajouteront les bailliages de Boersch et d'Erstein.

Il y a enfin les vastes domaines ecclésiastiques des abbayes de Wissembourg, Marmoutier, Munster, Murbach, Lucelle, ainsi que les grands domaines des villes: Strasbourg, Haguenau, Wissembourg, Obernai, Sélestat et Rosheim.


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Message  Torchis Mar 14 Jan - 19:50

A partir de 1130, l'Alsace se couvre d'édifices, particulièrement religieux mais aussi militaires, caractérisés par une nouvelle technique de construction dans laquelle la voûte en pierre tend à remplacer les plafonds en bois, trop souvent victimes du feu. Cet art se caractérise par la massivité des bâtiments, un éclairage intérieur faible, la voûte en pierre et tout un système de jeu de forces architectoniques: murs épais, contreforts massifs, façades puissantes, décor simple composé de bandes lombardes et de lésènes...

C'est l'art roman, introduit en Alsace avec un siècle de retard par rapport à la France ou à l'Italie, retard qui présente l'avantage de conjuguer les influences françaises, italiennes et rhénanes dans quelques édifices remarquables qui parsèment le pays et ont survécu aux vicissitudes de l'histoire de la région: Le prieuré de Feldbach, St Léger de Guebwiller, l'abbaye de Murbach et son superbe chevet plat, Lautenbach, Gueberschwihr et son splendide clocher, Sigolsheim, Sainte Foy de Sélestat, Andlau et son magnifique porche sculpté, Saints Pierre et Paul de Rosheim, Marmoutier et sa remarquable façade... ainsi que de nombreuses parties d'autres édifices religieux, cloîtres, sculptures, décors ou pièces d'orfèvrerie (Cloître d’Eschau reconstitué dans le musée de l’œuvre Notre Dame de Strasbourg, chevet de Neuwiller les Saverne ou de Pfaffenheim, porche de Lautenbach, crype de la cathédrale de Strasbourg...)

Avec l'avènement de Conrad III en 1138, la dynastie des Hohenstaufen accède au trône impérial germanique. Elle s'y maintient jusqu'en 1250, hormis les 3 années de règne d'Otton IV de Brunswick (1209-1212).

Cette période marque l'apogée du Moyen Age en Alsace. On y assiste à la naissance de toutes les grandes villes (Sauf celle de Guebwiller, plus tardive). Littérature et architecture produisent maints chefs d'oeuvre. L'Eglise, bien que fermement attachée à ses intérêts temporels, est animée d'un souffle créateur grâce à la naissance d'ordres nouveaux.

Cette brillante époque est inspirée, animée et appuyée par les Hohenstaufen. Conrad III (1138-1152) s'en vient plusieurs fois en Alsace, notamment à Strasbourg. En 1146 il entraîne l'évêque Buckard (1141-1162) dans la seconde croisade qui échouera lamentablement.

En 1152 accède au trône impérial Frédéric I Hohenstaufen, dit "Barberousse", neveu de Conrad et fils de Frédéric le Borgne: son règne marque profondément la région.

Le Hohenstaufen possède en Alsace des biens personnels étendus: la forêt de Haguenau, la région de Sélestat entre le Haut Koenigsbourg et le Mont Saint Odile (25 villages); des droits d'avoué sur les abbayes de Walbourg, Neubourg, Andlau, St Thomas de Strasbourg; des domaines à Mulhouse et dans les vallées de Munster et Kaysersberg. A quoi s'ajoutent les domaines royaux du Kochersberg et de Marlenheim et les abbayes royales de Murbach, Munster, Erstein, Seltz et Wissembourg. Enfin il a l'appui des évêques que, malgré le Concordat de Worms, il sait habilement faire élire. Le plus soumis sera Rodolphe (1163-1179) qui reconnaît 3 antipapes avant d'être déposé par Alexandre III, puis réconcilié.

Aucun grand événement politique ne marque en Alsace le règne de Frédéric, si ce n'est la croisade organisée suite à la reprise de Jérusalem par Salah Addin en 1187, et lors de laquelle l'Empereur trouvera la mort par noyade en 1190. A cette croisade participe l'évêque de Strasbourg Henri de Hasenbourg (1180-1190) avec 500 de ses chevaliers.

L'Empereur séjourne 7 fois en Alsace et plus particulièrement à Haguenau, sa résidence préférée. Haguenau est la seule ville alsacienne de l'époque à bénéficier d'une charte urbaine et dépasse Strasbourg en importance. Frédéric décide d'agrandir le château érigé par son père. Le nouveau bâtiment s'étend le long de la Moder derrière une enceinte. Il est édifié entre 1172 et 1180. La chapelle palatine compte trois étages en grès rose. Dans la chapelle supérieure sont déposés le trésor royal et les insignes royaux, ainsi que la sainte lance, un morceau et un clou de la vraie croix et la couronne d'Otton le Grand (Musée de Vienne). Dans la cour se succèdent les logis des ministériaux et des officiers, ainsi que le palais impérial attenant à la chapelle. De tout cela, il ne reste rien aujourd'hui.

Abbesse de Hohenbourg en 1167, Herrade de Landsberg est avec l'abbesse Relindis la maîtresse d'oeuvre d'un manuscrit destiné à la formation des nonnes du couvent. C'est le célèbre manuscrit illustré de l'Hortus Deliciarum, magnifique reflet de la vie quotidienne et des connaissances du XIIè, dont l'original a malheureusement été détruit lors de l'incendie de la Bibliothèque de Strasbourg, bombardée en août 1870 par les Prussiens.

Les dessins et illustrations de l'Hortus en font des documents précieux pour connaître la civilisation matérielle de l'époque. Jérôme Bosch reprendra le titre de l'ouvrage de Herrade pour son fabuleux et visionnaire tableau du Jardin des délices.

Fils de Frédéric I, Henri VI, pendant son court règne (1190-1198), séjourne à Strasbourg et Haguenau. Il aura le temps de faire condamner à Haguenau son royal prisonnier, Richard Cœur de Lion à une forte rançon pour «attitude hostile à l’égard de l’Empire»… Sa mort prématurée déchaîne les rivalités pour le trône impérial et ambitions territoriales en Alsace.

Dès 1198, il y a deux candidats au trône: Philippe de Souabe-Hohenstaufen et Otton de Brunswick que le pape Innocent III, l'évêque de Strasbourg Conrad de Hunebourg et le comte d'Eguisheim reconnaissent. Philippe se venge, dévaste l'Alsace en 1200 et s'en rend maître. Son assassinat en 1208 entraîne la reconnaissance d'Otton. Reprenant la politique d'hégémonie germanique sur l'Italie, ce dernier finit par se brouiller avec Innocent III qui suscite contre lui le jeune roi de Sicile, Frédéric, fils d'Henri VI, âgé de 16 ans.

Le "Gamin d'Apulie" traverse Italie et Alpes, s'en vient sur le Rhin en 1212, rallie à sa cause toute l'Allemagne du Sud. L'échec d'Otton en 1214 à Bouvines contre Philippe Auguste le discrédite et Frédéric II n'a aucun mal à se faire reconnaître roi.

Le chef d'oeuvre de la littérature alsacienne du Moyen Age est sans conteste le "Tristan" de Gottfried de Strasbourg. L'auteur, très peu connu, est probablement un laïc instruit, en relation avec la noblesse, qui meurt vers 1210.

Le Tristan de Gottfried n'est pas encore traduit en français à ce jour. La version originelle du Tristan est sans doute née en Bretagne vers 1150 et est reprise par tous les trouvères d'Europe.

Le poème de Gottfried comporte quelques 20 000 vers et est inachevé. Il est tant admiré qu'Ulric de Türheim et Henri de Freiberg l'achèveront entre 1230 et 1290, mais sans le bonheur de leur maître. Le style est prolixe, mais l'analyse psychologique remarquablement fine. Ce qui distingue le Tristan des Minnesang, c'est la violence et la sincérité de la passion, le sentiment, tout nouveau, de la nature, le réalisme et la complexité des personnages (Trahison de Tristan et ruse d'Isolde...)

Le Tristan de Gottfried marque le sommet de la littérature courtoise alsacienne qui va céder le pas aux romans de chevalerie et à la littérature bourgeoise.

A Strasbourg débute en 1176, suite à un dernier incendie de la cathédrale ottonienne érigée par Werner, l'édification du mur est du transept, transept achevé en 1200 avec le portail de l'Adoration des Mages.

Cette étape marque les débuts du style gothique, nouvel art de construire, dans la voûte d'ogives du transept et le prodigieux pilier du jugement, dit des Anges réalisé par un atelier venu d'Ile de France.

Une école d'inspiration chartraine réalise ensuite le portail sud avec ses deux rosaces. A partir de 1210, ce nouveau style s'impose et entre en Alsace dans sa phase classique.

Ambitieux, cruel, philosophe et poète, remarquable politique, plus italien qu’allemand, Frédéric II , «Stupor mundi», est très lié à l'Islam, possédant une garde personnelle musulmane ainsi qu'un... harem. Malgré ses déboires avec la Papauté et une croisade grand-guignolesque, il garde un prestige énorme dans toute la Germanie.

Il porte à l'Alsace "La plus chère de mes possessions familiales" une affection toute particulière. Il y réside souvent entre 1212 et 1220 et y revient en 1235 et 1236. Cela n'empêche pas la guerre de sévir en Alsace entre 1225 et 1235 à cause de la succession des Eguisheim-Dabo. L'évêque de Strasbourg, Berthold de Teck (1223-1245) se révolte contre l'Empereur: Henri VII, fils de Frédéric et régent d'Allemagne est obligé d'assiéger Strasbourg.

Mais à son tour, en 1234, Henri VII se révolte contre son père, entraînant les nobles d'Alsace. L'Empereur apparaît sur le Rhin en 1135 et la révolte tourne court. Berthold tombe en disgrâce et la ville de Strasbourg est placée sous immédiateté de l’empire, ce qui soulage les habitants…

Frédéric II repart en Italie en 1237. Sa politique italienne va l'opposer au pape Innocent IV en une lutte féroce dont il sortira totalement affaibli. En 1245 il est déchu du trône par Innocent IV. Berthold de Teck reprend la lutte, suivi par son successeur Henri de Stahleck (1245-1260): l'évêque reprend beaucoup de fiefs impériaux et participe à l'élection de l'anti-roi Henri Raspe en 1246. Avant même la mort de Frédéric II en 1250, la puissance des Hohenstaufen est réduite à néant en Alsace.

La grande oeuvre de Frédéric est la création des villes, villes dont il a remarqué la puissance et l'influence en Italie. Pour réaliser son projet, il s'appuie sur Albin Woelflin, "Schultheiss" de Haguenau, homme dévoué et énergique.

Pendant 20 ans, le bailli Woelflin sera en Alsace un véritable vice-roi. Il créé de nombreuses villes malgré bien des difficultés, car le roi n'est souvent pas le seul propriétaire de l'emplacement. Ainsi naissent Sélestat (1217), Molsheim (1219), Colmar (1220), Mulhouse (1222), Delle (1225), Munster (1236), Obernai (1238). En 1235, Woelflin est destitué par l'empereur, jugé trop cupide (il mourra en prion, étranglé, dit-on, par sa propre épouse en 1237).

Mais Woelflin a donné l'impulsion et d'autres seigneurs créent à leur tour des villes: Sainte Croix en Plaine, Rhinau, Saverne et Soultz par les évêques de Strasbourg, Altkirch par le comte de Ferrette, Seltz par le Margrave de Bade... L'intention des seigneurs fondateurs est avant toute économique: l'augmentation de leur profit et de leur puissance personnelle. Mais les "Cives" ou bourgeois souhaitent prendre en main eux-mêmes la destinée de leur cité, d'autant plus qu'il y détiennent la puissance économique et financière. Il en résulte partout des tractations ou des conflits.

A Strasbourg, l'apparition du conseil municipal est signalée pour la première fois en 1200; à Colmar, c'est en 1225, à Mulhouse en 1226, à Rouffach en 1241. Suivent Saverne, Kaysersberg et Obernai. A Strasbourg, les désaccords entre l'évêque seigneur de la ville et les bourgeois sont permanents. La ville demeure au seigneur évêque jusqu'en 1262.

Au XIIIè, les Franciscains et les Dominicains ouvrent une nouvelle ère monastique: leur idéal de pauvreté, leur zèle religieux tranche avec la richesse terrienne des ordres anciens et leur attire la ferveur populaire. Avant la mort de François d'Assise en 1226, les Franciscains créent un établissement à Haguenau (1222) ainsi qu'une école et un pèlerinage à Notre Dame à Goersdorf. Suivent Colmar, Sélestat, Kaysersberg, Rouffach, Mulhouse, Thann, Luppach, Schauenberg. Les Clarisses, pendant féminin des Franciscains, s'établissent à Strasbourg, Mulhouse et Alspach où elles remplacent les Bénédictins.

Au même moment, les Dominicains s'installent à Strasbourg en 1224, trois ans après la mort du fondateur, puis à Wissembourg, Haguenau, Sélestat et Colmar. A Colmar, des femmes affiliées à l'ordre fondent Unterlinden en 1245; d'autres, les Dominicaines de Sainte Catherine fondent le couvent des "Catherinettes". Deux couvents de moniales se créent à Guebwiller et une autre à Schoensteinbach (Nord de Mulhouse). Enfin les Antonites, ordre à caractère charitable, fondent des maisons à Strasbourg en 1277 et à Issenheim à la fin du XIIIè. Ils y accueillent les malades atteints du "Feu de St Antoine", du "Mal des Ardents" ou de maladies de la peau.

Lorsque meurt Gertrude le 30 mars 1225, dernière héritière de la lignée des Eguisheim-Dabo, tous les grands d'Alsace se jettent sur héritage: l'évêque de Metz, le duc de Lorraine, le comte de Linange dernier époux de la défunte, le comte le Ferrette...

Le plus cupide d'entre eux est Berthold de Teck, évêque de Strasbourg, qui s'attribue une part substantielle du comté et sort véritablement très puissant de l'affaire après avoir mis les comtes de Ferrette à raison : le lundi de Pentecôte 8 juin 1228, les armées de Berthold et de son bailli le Comte Albrecht de Habsbourg affrontent celles du Comte Frédéric II de Ferrette associé au Comte Egenone de Fribourg. La bataille à lieu entre Blodelsheim et Hirtzfelden et le Comte de Ferrette est vaincu. Selon les chroniqueurs de l'époque, la bataille fit de nombreux morts.

Les ambitions épiscopales vont désormais ne connaître plus de bornes...

A partir de 1240, l'art gothique, art de la verticalité et de la lumière, Bible de pierre, s'épanouit et produit en Alsace quelques chefs d'œuvre au premier rang desquels se place la Cathédrale Notre Dame de Strasbourg.

A partir de 1240 débute la construction de la haute nef et des collatéraux à sept travées et sur une élévation à trois étages, épanouissement du gothique rayonnant. En 1277, Conrad de Lichtenberg lance l’édification de la façade occidentale, confiée au maître Erwin de Steinbach qui réalise les deux premiers étages de la façade. En 1365 maître Gerlach achève les deux tours jusqu’à l’actuelle plate-forme. Michel de Fribourg comble le vide entre les deux tours par un énorme remplage, sorte de tour centrale. Ulrich d’Ensingen pose sur le tour nord une superbe flèche que Jean Hültz de Cologne n’achèvera qu’en 1439 portant l’édifice à la hauteur de 142m.

D'autres édifices gothiques fleurissent partout dans le pays: Saint Martin de Colmar, le cloître d'Unterlinden, Saint Florent de Niederhaslach, St Georges de Sélestat, l'abbatiale de Wissembourg, Notre Dame de Rouffach... Sans compter maints édifices civils (Koifhus de Colmar) ou militaires (Château de Kintzheim...).

Cette période s'achève en Alsace avec la création d'une autre chef d'oeuvre dans le style du gothique flamboyant: Saint Thiébaud de Thann (1332-1516).


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Message  Torchis Mar 14 Jan - 20:01

Après l'effondrement de la dynastie Hohenstaufen, le Saint Empire entre dans une période trouble marquée par la dispute pour le pouvoir, notamment entre Guillaume de Hollande(1247-1256), Richard de Cornouailles (1257-1271), beau frère de Frédéric II et Alphonse de Castille. L'Alsace est abandonnée à l'appétit des grands et des seigneurs brigands ainsi qu'aux ambitions des évêques Strasbourg.

L'évêque Walter de Géroldseck (1260-1263) tente de se constituer un domaine entre Rouffach et Strasbourg. Orgueilleux, ambitieux et batailleur, il provoque les villes d’Alsace ainsi que la bourgeoisie de sa propre cité. Il entend rétablir ses droits temporels absolus de comte. Il impose à Mulhouse un prévôt épiscopal, mais échoue devant Colmar bien défendue par Jean Roesselmann allié à Rodolphe de Habsbourg, le nouvel homme fort de la région; ce même Rodolphe qui soutient la sédition des bourgeois de Strasbourg contre leur évêque.

La politique guerrière de l’évêque irrite de plus en plus la bourgeoisie de la ville qui veut la paix et l'indépendance politique. Les multiples guerres de l'évêque mettent en danger l'équilibre économique de la cité. Aussi les frictions sont-elles de plus en plus nombreuses entre l'évêque et ses sujets strasbourgeois.

Ceux-ci trouvent un puissant allié en Rodolphe de Habsbourg, bailli d'Alsace. Finalement, ce sont les armes qui parlent: Le 8 mars 1262 la milice strasbourgeoise écrase la noblesse de la ville aux ordres de l'évêque Walter de Gérolseck à Hausbergen.

Cette victoire rend la ville indépendante. Strasbourg acquiert définitivement sa liberté et peut commencer sa propre expansion. C'est la naissance de la future "République" qui va vivre plus de 600 ans. Après la défaite, l'évêque abandonne aux bourgeois l'élection du conseil, des droits sur les communaux, le tribunal, le droit d'alliance, et il confirme le privilèges impériaux... il en mourra de rage, dit-on, quelque temps après, à 32 ans... Dans le même temps, les bourgeois de Mulhouse investissent le château du prévôt épiscopal après un siège de 12 semaines.

Plus tard, les bourgeois acquièrent d'autres droits: pacage, douane, monnaie... Peu à peu la ville s'élève au rang de ville libre ne payant plus d'impôts à l'Empire et ne prêtant plus fidélité au souverain.

A la mort du dernier des Hohenstaufen, Conrad V en octobre 1268, le duché de Souabe disparaît pour toujours et l'Alsace est d'immédiateté d'empire, dépendant donc directement du trône impérial

Rodolphe de Habsbourg est nommé Landgrave du pays et se montre excellent administrateur des biens de sa famille dans le Haut Rhin, le Breisgau et la Suisse septentrionale.

Il est élu empereur en 1273, mais refuse de se rendre à Rome pour y recevoir la couronne impériale. Le Habsbourg tente de mettre bon ordre en Alsace par la création d'un Grand Bailliage Impérial à Haguenau, chargé de l'administration des biens impériaux. Mais jamais le Reichslandvogt n'arrivera à exercer une influence déterminante. Il en va de même pour le Landgraviat de Haute Alsace: occupés par leurs visées autrichiennes et impériales, les Habsbourg le délaissent complètement et se contentent d'installer un bailli à Ensisheim. Le Landgraviat de Basse Alsace est accordé aux comtes de Werde (Werth) qui résident à Matzenheim. Leurs héritiers, comtes d'Oettingen, le vendent à l'Evêque de Strasbourg en 1359; ce dernier gardera le titre de Landgrave jusqu'à l'époque française. Mais ce n'est qu'un titre.

Dans ce pays très morcelé qu'est l'Alsace surgissent bien des causes de conflits. Les chroniques sont remplies de batailles, pillages, massacres de tout ordre.

Pour parer aux dangers, les puissances locales s'allient et se soutiennent mutuellement en formant alliances ou ligues.

Les alliances les plus célèbres sont les "Landfriedens-Bündnisse" (Ligues de la paix publique). La première est créée en 1278. A partir de 1301 elles couvrent tout le pays.

Villes, évêques, grands baillis et archiducs de Habsbourg y adhèrent. L'objectif premier est d'établir et de maintenir la Paix, la sécurité des routes, la protection des paysans et des commerçants.

Sur plusieurs points, ces ligues sont pleinement justifiées.

A la mort de Rodolphe de Habsbourg, Adolphe de Nassau est élu empereur, ce que conteste Albert de Habsbourg.

Aussitôt les rivalités se déchaînent et l'Alsace est divisée entre les partisans de Nassau et ceux de Habsbourg.

En 1298 Adolphe de Nassau est tué à la bataille du Donnersberg et Albert devient empereur. Il sera lui-même assassiné en 1308 par son propre neveu.

Grâce aux groupements artisanaux, l'esprit démocratique souffle sur les villes d'Alsace à la fin du Moyen Age. Nobles et familles patriciennes ont encore le pouvoir au début du XIVè. Mais leurs luttes intestines les affaiblissent. En revanche les artisans, soumis aux impôts, constituent le gros des forces armées et deviennent conscients de leur pouvoir. A Strasbourg, le premier soulèvement à lieu en 1308. Les nobles triomphent, mais continuent à se montrer incapables de gouverner la cité. Le 20 mai 1332 éclate le "Geschölle", rixe entre les nobles Zorn et Müllenheim. Les corporations interviennent et imposent un nouveau conseil dans lequel chaque corporation est représentée. C'est l'heure de bourgeois.

A Haguenau l'empereur Louis de Bavière (1328-1346) accorde en 1332 la majorité du conseil aux corporations, évitant ainsi de sanglants affrontements. A Mulhouse, trois soulèvements (1340, 1350, 1354) échouent, mais aboutiront beaucoup plus tard. A Colmar, les luttes entre Rouges (partisans des Habsbourg) et Noirs (Partisans des Bavière) mettent le désordre à son comble en 1331. En 1360 un conseil de bourgeois est instauré.

Peu à peu, le mouvement corporatif gagne toutes les cités d'Alsace. Mi XIVè débute l’âge d'or des villes, les structures politiques se stabilisant rapidement. A partir de 1350 les villes perfectionnent leurs institutions. La population augmente considérablement au XIIIè puis sa croissance ralentit, car l'accès à la bourgeoisie est rendu plus difficile par les Magistrats des cités. Strasbourg a entre 16 et 18 000 âmes, Colmar 7 à 8 000, Haguenau et Sélestat 5 à 6 000, les autres cités étant bien plus petites.

Jeanne de Ferrette, seule fille d'Ulric II de Ferrette et héritière du comté, épouse Albert d'Autriche, un Habsbourg. Le comté de Ferrette, soit tout le sud de la Haute Alsace ainsi que le comté de Montbéliard (en 1350) passe à la puissante famille des Habsbourg, et le restera jusqu'en 1648.

Avec ce mariage disparaît la puissante famille comtale des Ferrette dont les possessions s'étendirent de Délémont en Suisse jusque vers Colmar.

Les Ferrette, très querelleurs, se heurtèrent souvent aux évêques de Bâle et finirent dans ces luttes par perdre peu à peu tout leur pouvoir.

La ville de Strasbourg est gouvernée par un Ammeister, quatre Stettmeister et un Conseil dans lequel les chefs des corporations ont la majorité des voix. Les affaires politiques relèvent de la Chambre des Vingt et Uns (Affaires importantes), de la Chambre des Quinze (Affaires extérieures) et de la Chambre des Treize (Tribunal). Enfin le collège des 300 Echevins donne son avis dans les cas exceptionnels.

Ainsi, le caractère démocratique primitif diminue au profit d'une nouvelle aristocratie du travail et de l'argent. La ville s'agrandit et s'embellit: les enceintes s'élargissent, englobant les faubourgs et se renforçant de tours (Porte de l'Hôpital, Ponts couverts...) De nombreux édifices sont construits: Pfalz en 1321 (Place Gutenberg), Pfennigturm (Réserves monétaires) en 1414, Kaufhaus (Douane) en 1358, Chancellerie... sans compter de nombreux édifices religieux et de belles maisons bourgeoises ou nobiliaires.

Les troupes de la ligue de la paix publique ont fort à faire: depuis quelque temps des seigneurs désargentés et ruinés se sont fait brigands de grand chemin, menaçant le commerce et l'économie de la région. Décision est prise de mettre fin à ces agissements; le premier grand château à être assiégé est celui de Schwanau, près de Benfeld, en 1333: pour le prendre, il faut que les milices le bombardent... de matières fécales.

D'autres châteaux suivront comme Hohenstein (1334), Ramstein (1335), Froensbourg (1348), Rotenbourg (1368), Ochsenstein (1382).

Face aux menaces pesant sur l'immunité et les privilèges d'empire, les villes impériales d'Alsace jugent utile de s'unir. Une première alliance, en 1336, une seconde en 1342 se concrétisent en 1354 par la création d'une ligue de dix villes impériales d'Alsace, instituée par l'Empereur Charles IV lui-même. C'est la Décapole. Elle regroupe Wissembourg, Haguenau, Rosheim, Obernai, Sélestat, Colmar, Turckheim, Kaysersberg, Munster et Mulhouse. Lorsque cette dernière adhèrera à la confédération helvétique en 1515, elle sera remplacée par Landau.

Ces villes promettent de se porter mutuelle assistance en cas de conflit ou de difficultés et de garantir leurs privilèges et franchises. Au début du XVè, la Décapole est solidement établie pour une durée indéterminée. A la tête de la ligue se trouve Haguenau; les délégués se réunissent à Sélestat pour y débattre des questions les plus diverses. Malgré bien des difficultés (Dissolution en 1378 et reconstitution en 1379, donation en gage par l'empereur du Grand Bailliage...), la Décapole saura se faire respecter jusqu'à l'époque française.


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Message  Torchis Mar 14 Jan - 20:03

La plus désastreuse des calamités qui frappent l'Alsace au Moyen Age est sans aucun doute la succession d'épidémies inaugurée par la peste bubonique en 1316. Plus terrible est la "Mort Noire" de 1348-1349. Elle vient de Suisse et atteint le Sundgau au printemps pour sévir dans tout le pays, atteignant le Nord en automne. La mortalité atteint 40 pour mille. Suivent les épidémies de 1358, 1365, 1381, 1426 et 1433.

La peste s'accompagne de manifestations religieuses, celles des Flagellants. Destinée à éloigner la colère divine elle rencontre un vif succès, même parmi les bourgeois. Mais peu à peu, la secte rencontre l'hostilité des classes aisées qui doivent nourrir et loger ses membres. L'évêque et le clergé combattent le mouvement qui est finalement interdit.

Accusés d'empoisonner les puits pour semer la mort noire, les Juifs sont des victimes toutes désignées. Dès la mi janvier des seigneurs se réunissent à Benfeld et décident de l'extermination: les massacres ont lieu à Strasbourg (contre l’avis du magistrat), Wissembourg, Obernai, Benfeld, Sélestat, Oberhergheim, Colmar, Soultz, faisant des milliers de victimes.A Strasbourg même, le 14 février 1349 environ 900 juifs meurent sur le bûcher.

Il faudra des interventions répétées de l'empereur Charles IV (qui tire beaucoup de revenus des Juifs) pour faire cesser le massacre. Après quelques années, les Juifs sont autorisés à revenir, surtout à Haguenau où ils jouissent d'une protection de l'Empereur.

Le 18 octobre 1356 un fort tremblement de terre secoue toute la vallée du Rhin. Bâle et le Sundgau sont durement touchés, ainsi que de nombreux villages et châteaux: Landskron, Morimont, Wildenstein, Ramstein... A Bâle le séisme fait une centaine de victimes.

Pendant les trêves de la Guerre de Cent Ans en France, les armées de mercenaires sans solde se laissent aisément entraîner vers les pays voisins. En juillet 1365 ces mercenaires pénètrent une première fois en Alsace par le col de Saverne. Ils ravagent le pays entre Saverne et Strasbourg et assiègent la ville. Il faut l'intervention de l'empereur Charles IV pour les éloigner par la porte de Bourgogne.

Les Routiers reviennent à l'automne 1375, aux ordres d'Enguerrant de Coucy, gendre d'Edouard III d'Angleterre, qui voulait soi-disant récupérer l’héritage de Léopold II d’Autriche dont il se revendiquait l’héritier.Ils ravagent la région d'Andlau, de Strasbourg, d'Erstein, de Colmar, vont guerroyer en Suisse où ils sont battus en décembre, avant de revenir dans le Sundgau en janvier 1376 et de se retirer à la fin du mois en France.

Depuis plus d'un siècle, les Habsbourg font face à la résistance opiniâtre des villes Suisses, décidées à acquérir leur liberté. A la tête de la révolte, les Lucernois. En décembre 1385 ils prennent la cité habsbourgeoise de Rottenburg et détruisent la château de Wolhusen. Le duc Léopold de Habsbourg décide d'en finir. Il mobilise toute la chevalerie d'Allemagne du Sud, d'Alsace et de la Suisse fidèle aux Habsbourg. La chevalerie Alsacienne d'obédience autrichienne se joint au duc, soit environ 200 lances.

La rencontre à lieu le 9 juillet 1386 à Sempach, à 25 Km de Lucerne, sur un terrain accidenté et malaisé pour la cavalerie. C'est un désastre: la cavalerie autrichienne se brise contre les agiles bûcherons suisses et l'affaire tourne au massacre: Léopold et tué et avec lui des centaines de chevaliers autrichiens... La fine fleur de la chevalerie alsacienne, soit 60 nobles, disparaît dans la tourmente: il n'est pas une famille qui ne soit touchée: Ochsenstein, Morimont, Géroldseck, Andlau, Müllenheim, Waldner, Reinach, Ottenheim, Tierstein, Dicka...

En 1388 Strasbourg construit un pont de bois franchissant le Rhin en reliant entre elles les différentes îles que forme le fleuve à cet endroit.

Ce pont, long de plus d'un kilomètre, est déclaré d'utilité publique par l'empereur Wenceslas, ce qui permet à la ville de prélever un droit de péage.

Ce péage suscite bien des convoitises et en 1392 toute une coalition de nobles et de villes Alsaciennes et Badoises se ligue contre la ville avec le soutien de l'Empereur. Strasbourg tient bon et fait échec à toutes les actions militaires.

Finalement en février 1393 Wenceslas lève le ban de l'Empire qu'il avait décrété contre la ville et la reconnaît dans son droit.

Le 25 février plus de 12 000 mercenaires "Armagnacs", surnommées "Schinder" (Ecorcheurs) ou "Arme Gecken": déboulent dans la plaine d'Alsace du col de Saverne, venus de France, désoeuvrés par la fin de la Guerre de Cent Ans. Pendant 40 jours, ils ravagent le pays, de Steinbourg à Altkirch et repartent par la porte de Bourgogne.

En 1444 ils sont de retour. Ils sont plus de 25 000 chevaux. Ils s'en prennent aux Suisses. Commandés par le Dauphin (le futur Louis XI) sur appel des Habsbourg, ils écrasent les Suisses à la bataille de St Jacques, mais mal en point eux-mêmes, se rabattent sur l'Alsace qu'ils mettent à sac. Au siège de Dambach la Ville, le futur Louis XI est blessé d'un carreau d'arbalète. Ils prennent et occupent 17 places fortes en Alsace: Altkirch, Ste Croix en Plaine, Châtenois, Niedernai, Wangen, Marlenheim... Après négociations, ils évacuent finalement le pays en mars 1445.


Ces invasions mettent en lumière l'incapacité de l'Alsace à se défendre elle-même et discréditent le pouvoir impérial qui n'a pas réagi. Seules les villes, derrière leurs puissants remparts, ont échappé à la ruine générale.



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Message  Torchis Mar 14 Jan - 20:10

Martin Schongauer, "Le Beau Martin" d'après ses contemporains est formé à l'école de Rogier Van der Weyden et du maître E.S. Il ouvre un atelier à Colmar vers 1470. Il crée la "Vierge au Buisson de Roses" et son atelier produit de nombreux tableaux: Retable des Dominicains de Colmar, Retable des Antonites d'Issenheim, Saintes familles et Nativité...

Parallèlement, Schongauer pratique la Gravure et en fait une branche majeure de l'art: il devient le plus grand graveur de la seconde moitié du XVè au nord des Alpes et exerce une énorme influence (on connaît 114 de ses gravures signées MS). A la fin de sa vie, il se rend à Brisach (Fresque du Jugement dernier). Il meurt de la peste.

Un de ses élèves, Urbain Huter (1471-1501) créé le cycle des fresques du cloître des Dominicains de Colmar vers 1490, et peut-être le retable des Catherinettes de Colmar (Actuellement à Bühl); avec Hans Burgkmair (1473-1531) et Heinrich Lützelmann, ils forment l'école Rhénane.

Maître verrier réputé, Pierre Hemmel, natif d'Andlau, créé des vitraux pour tout le bassin rhénan et la région d'Innsbruck.

Influencé par l'école Haut-rhinoise (Maître ES, Schongauer), il travaille à Walbourg (1461), Saint Guillaume de Strasbourg (1462) Sainte Madeleine de Strasbourg (1482), Saint Pierre le Vieux de Strasbourg (1470), Saverne, Obernai, Lautenbach, Vieux Thann, Kaysersberg, Wissembourg.

Son atelier exporte des vitraux (N.D. de Munich, Nuremberg, Salzbourg) et des verriers alsaciens travaillent dès 1480 à la cathédrale de Séville.

Le milieu du XVè siècle ouvre pour l'Alsace une période brillante, sans conteste la plus brillante de son histoire. Malgré quelques épisodes dramatiques comme la tragédie de 1525, l'Alsace participe totalement au grand mouvement de remise en cause et de progrès que symbolisent la Renaissance et l'Humanisme.

Période brillante: commerce et agriculture se portent bien. Le vin d'Alsace se taille une réputation occidentale; draps, étoffes, aliments, métaux circulent; la bourgeoisie des villes se porte plus que bien; la vie culturelle est des plus fécondes: c'est Mentelin et Gutenberg, pionniers de l'imprimerie à Strasbourg, ce sont les artistes connus et reconnus partout: Hans Baldung Grien, Martin Schongauer, Hans Bongard, Pierre Hemmel d'Andlau et l'immense Mathis Nithard Grünewald...

Ce sont les intellectuels, penseurs et pédagogues dont le grand Erasme fera l'hommage: l'école de Sélestat et ses humanistes, Jérôme Guebwiller, Jacques Wimpfeling, Martin Bucer, Beatus Rhenanus... C'est la « Nef des Fous » de Sébastien Brandt, symbole de la fécondité de l'époque; c'est Jean Geiler, le grand imprécateur; c'est la contestation de l'ordre ecclésial qui, à la suite de Luther transforme profondément le paysage religieux alsacien avec les Zell, Capito, Bucer... Ce sont hôtels de ville, palais, douanes, hôtels particuliers qui parsèment le pays...

C'est aussi, hélas, dans cette véritable révolution culturelle et cette remise en question, la sombre inquiétude des lendemains que trahit cette oeuvre médiévale majeure, le retable d'Issenheim.

Né a Sélestat, notaire épiscopal et bourgeois de Strasbourg, cet humaniste travaille avec Gutenberg et créé la première imprimerie à Strasbourg vers 1449 - 1450.

On lui doit l'impression d'une Bible en latin, d'une seconde en allemand et de 42 autres ouvrages.

Il est enterré à l'entrée du choeur de la cathédrale de Strasbourg.

Mulhouse signe un traité d'assistance avec la confédération helvétique, en butte à l'hostilité de certains nobles de Haute Alsace (Pierre de Réguisheim, seigneur de Haut-Hattstatt et de Haut-Eguisheim, Jean de Lüpfen, seigneur de Haut-Landsbourg, ainsi que plus de 20 seigneurs du Sundgau) et devant la tiédeur des villes de la Décapole à lui porter assistance.

En 1515, Mulhouse adhère à la confédération helvétique. Elle est remplacée par Landau au sein de la Décapole.

La ville restera dans la confédération helvétique jusqu'à la Révolution française. Cette situation lui sera très favorable au XVIIIè, car elle pourra développer une industrie florissante, n'étant pas sujette au monopole royal qui s'exerçait en France.

Charles le Téméraire, Grand Duc d'Occident, aurait aimé s'emparer de l'Alsace-Lorraine pour réunir ses possessions Bourguignonnes à celles des Flandres. Déjà fin XIVè, le mariage entre Léopold de Habsbourg et Catherine de Bourgogne avait failli faire entrer la Haute Alsace dans le giron bourguignon. Mais en 1411, Catherine est éloignée par Frédéric, successeur de Léopold.

En 1469, à Saint Omer, l'archiduc, qui a besoin urgent de trésorerie engage à Charles toutes ses possessions alsaciennes contre 80 000 florins. Le Téméraire nomme bailli de Haute Alsace Pierre de Hagenbach, un noble Sundgauvien. Pierre se montre ferme et énergique et fait lourdement sentir sa poigne. Très vite, il est détesté.

Une "Ligue inférieure" se constitue, avec Sigismond, le Duc de Lorraine, la Confédération helvétique, les Villes d'Alsace. Derrière la ligue, Louis XI... Le pays se soulève. D'Hagenbach est pris en 1474 par les bourgeois de Brisach. Il est condamné à mort et exécuté à l'épée. Le Duc fait payer ce crime en ravageant la Haute Alsace, mais les 80 000 florins engagés par Sigismond sont remboursés par les Villes d'Alsace. Vaincu à Morat et Grandson en 1476, le Duc va perdre la vie à Nancy en 1477.

Charles le Téméraire, Grand Duc d'Occident, aurait aimé s'emparer de l'Alsace-Lorraine pour réunir ses possessions Bourguignonnes à celles des Flandres. Déjà fin XIVè, le mariage entre Léopold de Habsbourg et Catherine de Bourgogne avait failli faire entrer la Haute Alsace dans le giron bourguignon. Mais en 1411, Catherine est éloignée par Frédéric, successeur de Léopold.

Né à Würtzbourg, Maître Mathis, peintre de l'époque gothique tardive, est un des plus grands coloristes du Moyen Age. Il est surtout actif à Aschaffenbourg, où il travaille pour le cardinal Albert de Brandenbourg, archevêque de Mayence.

Vers les années 1511-1526 il exécute pour Guido Reni, supérieur des Antonites d'Issenheim, un retable connu sous le nom de "Retable d'Issenheim" (Musée d'Unterlinden à Colmar), sans conteste un des chefs d'oeuvre de la peinture mondiale, oeuvre expressionniste et visionnaire d'une extraordinaire intensité (Crucifixion, résurrection...). Vers la fin de sa vie, attiré par l'esprit de la Réforme, Grünewald se brouille avec son protecteur et meurt appauvri à Halle.

Né à Schaffhouse Geiler est recueilli en 1148 par son grand père de Kaysersberg après que son père, notaire impérial à Ammerschwihr, eut été tué dans les vignes par un ours. Il fait ses études à Fribourg en Brisgau et à Bâle. Humaniste, il devient prédicateur en 1478 à la cathédrale de Strasbourg.

Rapidement ses talents d'orateur attirent les foules; utilisant un style imagé et savoureux, agrémenté d'exemples des plus concrets, il lutte contre les abus de l'église, l'indignité des évêque et autres dignitaires ecclésiastiques, la violence de l'époque... "C'est mon rôle de crier au feu, et je crie puisque je vois l'incendie" (De arbore humana, 1521). Il préconise le retour à une Eglise humble et servante des pauvres. Il ne se fit pas que des amis, mais son immense popularité lui permit de se faire entendre jusqu'au bout. Il possède une telle autorité que pour lui est sculptée la célèbre chaire de la cathédrale.

Il meurt en 1510, pessimiste et déçu de l'immobilisme ecclésiastique. Ses sermons seront publiés après sa mort et exerceront une influence non négligeable sur la Réforme. Sa dénonciation des turpitudes des clercs et des moines, des curés avares et des nonnes libidineuses fera même inscrire ses oeuvres à l'index...

Né à Gmünd en Souabe (D'aucuns prétendent qu'il serait originaire de Weyersheim), Hans Baldung "Grien", peintre-graveur, travaille dans l'atelier de Dürer et devient son ami. En 1509 il s'installe à Strasbourg, en devient bourgeois et épouse la soeur d'un chanoine.

Auteur de nombreux dessins et gravures, il créé à Fribourg son chef d'oeuvre, le retable du maître-autel de la cathédrale. A Strasbourg, il réalise des peintures religieuses dont la "Vierge à l'Enfant" du musée de l'oeuvre Notre Dame. On lui doit de nombreux portraits, des peintures historiques et mythologiques, de dessins et de nombreuses gravures. Il associe souvent dans son oeuvre une sensualité tourmentée, un sens du macabre et du fantastique.

Baldung Grien est un des grands maîtres rhénans du XVIè.

Elève du grand humaniste Wimpfeling, disciple de Geiler et de Brant, Jacques Sturm est Stettmeistre (maire) de Strasbourg de 1524 à 1548. En 1529 il passe à la Réforme et entraîne la ville à sa suite. Il va pendant plus de 20 ans présider le destin de la ville, au moment où s'affrontent factions et ligues, ensanglantant toute l'Allemagne. Il saura naviguer avec maestria entre les divers écueils, particulièrement lorsque la ville, imprudemment aventurée dans la ligue protestante de Smalkade, essuie les foudres de Charles Quint qui veut durement punir la cité après avoir vaincu les Princes. Jacques Sturm apaise l'ire impériale et évite à la ville de sanglantes représailles.

En 1537 il appelle le pédagogue Jean Sturm, originaire de Scheiden dans l'Eifel et le fait introniser recteur du gymnase protestant de Strasbourg, donnant à la ville un rayonnement intellectuel et religieux peu égalé à l'époque, d'autant plus que le Stettmeistre n'a de cesse que de défendre la modération et la tolérance religieuse. Ce qui le perd, car bientôt, face à lui et à son ami Bucer se dresse l'orthodoxie luthérienne pure et dure et l'intolérance de Jean Marbach.

Victime d'un sombre complot, Jacques Sturm se retire en semi exil en son manoir de Breuschwickersheim, alors que Bucer puis Jean Sturm sont éloignés et que Calvinistes, Anabaptistes et autres Réformés non luthériens quittent la ville.

L'opulence de l'Alsace est telle en ce début de siècle que villes et villages cossus se dotent d'une infrastructure d'édifices publics, symboles de leur prospérité: c'est ici que se manifeste le mieux l'art de la Renaissance en Alsace.

Ainsi sont construits l'Hôtel de Ville de Strasbourg (actuelle Chambre de Commerce), celui de Mulhouse, celui d'Ensisheim (palais de la Régence), la Metzig de Molsheim, celle de Strasbourg (Musée Historique), la maison Vogelsberger de Wissembourg... sans compter les innombrables demeures privées dans le villes et villages.



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Message  Torchis Mar 14 Jan - 20:15

Tout au long du XVè, la situation des paysans s'aggrave. Les seigneurs augmentent taxes et corvées et exagèrent leurs droits et prérogatives, ce qui mécontente grandement la paysannerie. Ecrits prophétiques et incendiaires, comme "L'inconnu du Rhin supérieur", les poussent à l'action. Déjà en 1475 les paysans du Sundgau revendiquent leurs droits.

En 1493 naît à Sélestat le mouvement du "Bundschuh" symbole du soulier à lacets du paysan, par opposition à la botte seigneuriale. Ses chefs sont Hans Ulmann, ancien Stettmeistre de Sélestat, Jean Hanser de Blienschwiller, Nicolas Ziegler de Stotzheim, Ulric Schulte d'Andlau. Ils rallient beaucoup de partisans en moyenne Alsace et dressent le 23 mars 1493 au pied de l'Ungersberg un programme d'action et de revendications: abolition du tribunal de l'Evêque et de l'Empereur, chasse aux Juifs usuriers, abolition des impôts injustes.

Mis au courant de l'affaire, les autorités épiscopales les arrêtent. Condamnés à mort, ils sont exécutés à Bâle en avril.

Les thèses de Luther sont affichées par quelques Strasbourgeois dès le début de l'année 1519 aux portes des églises et couvents de Strasbourg, notamment pour protester contre le refus des chapitres et couvents de livrer leurs stocks de blé aux nécessiteux, face à la pénurie générale.

Entre 1520 et 1523, de nombreux ecclésiastiques sont démis de leurs fonctions par le Chapitre et les évêques, car ils professent les thèses de Luther: le premier est Pierre Philippe, prédicateur à Saint Pierre le Vieux. Ils deviennent aussitôt de fervents défenseurs et propagateurs de la Réforme, comme Mathieu Zell, archiprêtre de la cathédrale, Wickram (successeur de Geiler), Symphorien Pollio.

Ils sont soutenus par de grands humanistes, tels Wolfgang Capito de Haguenau, Martin Bucer de Sélestat, Caspar Hedio de Baden, qui rejoignent Strasbourg. Rapidement, la majorité des édiles de la "République libre", trop contente de contrarier l’évêque, est acquise aux nouvelles idées. Mulhouse et Bâle avaient donné l’exemple dès 1518.

Dans le monde paysan, Le mécontentement persiste et en 1517, les régions des deux côtés du Rhin se soulèvent avec à leur tête Jorg Fritz. Le mouvement, virulent en Allemagne du Sud, est rapidement réprimé. Il n'en devient que plus révolutionnaire. D'autant plus qu'il est au départ soutenu par tout le mouvement de la Réforme, Luther en tête.

Dès 1524, des soulèvements éclatent à Nuremberg, en Suisse et en Forêt Noire, soutenus par les prédicateurs luthériens. Aussi début avril 1525 de sévères mesures sont prises contre ces derniers. Soudain, la révolte éclate et s'étend comme traînée de poudre, laissant les autorités totalement paralysées. Du Sundgau à Sarreguemines les paysans se dressent contre les seigneurs; leur fureur se déchaîne contre couvents et abbayes, bourgs et petites villes, châteaux et demeures seigneuriales: Altorf, Truttenhausen, Hohenbourg (17 avril), Schoensteinbach, Ottmarsheim, Oelenberg, Lucelle, Saint Morand d’Altkirch, Haslach (18-23 avril), Ebersmünster, Pairis (25-26 avril), Wissembourg, Ribeauvillé, Bergheim, Guebwiller, Murbach (7 mai), Kaysersberg sont mis à sac... Seules les villes bien armées et les châteaux résistent.

Très vite, les paysans s'organisent en bandes ayant à leur tête un chef et un comité: Jörg Ittel, ex Stettmeister de Rosheim et ses lieutenants Erasme Gerber et Peter de Molsheim commandent la bande la plus importante autour de Molsheim; Mathieu Nithard d'Eschentzwiller et Jean Pflüm de Landser celle du Sundgau; Wolf Wagner de Rhinau celle du Ried; Fischbach de Wissembourg celle d'Outre Forêt... Ils revendiquent l'abolition du servage, la liberté de chasse et de pêche, la libre jouissance des communaux et forêts, la suppression des impôts injustes, la limitation des corvées, la répression contre les juifs usuriers... Les autorités ne bougent pas.

Mais les paysans sont de plus en plus isolés. Qui plus est, ils perdent le soutien de Luther et des chefs de la Réforme qui se rangent du côté des princes et des nobles.

Après des années de luttes religieuses, Charles Quint, par la Diète d'Augsbourg impose le principe de la religion du Prince, "Cujus regio, ejus religio". Si la Haute Alsace reste dans sa partie sundgauvienne et habsbourgeoises catholique, le reste de l'Alsace voit fleurir une mosaïque religieuse correspondant en gros aux possessions princières.

Ainsi passent à la Réforme la seigneurie de Ribeaupierre, les villes de Colmar, Munster, Wissembourg, Strasbourg, le comté de Hanau-Lichtenberg, de la Petite Pierre, le Palatinat, la baronnie de Fleckenstein, les fiefs des Zorn, Landsberg, d'Andlau...

Mulhouse opte pour le calvinisme, tout comme Bischwiller, possession des Deux Ponts...

Pour sceller l'entente entre Strasbourg et Zurich, des bateliers Zurichois effectuent en moins de 20 heures la jonction entre les deux villes par le fleuve, en apportant un chaudron de bouillie de mil encore chaud à l'arrivée. Le poète Jean Fischart glorifia l'événement.

En 1580 les Jésuites, soldats du pape et de la contre réforme catholique s'installent à Molsheim. Leur action symbolise l'effort réalisé par l'Eglise catholique pour contrer l'influence du protestantisme (Concile de Trente). Cette action est surtout marquée par la création de séminaires où sont formés les futurs prêtres.

Après Molsheim, les Jésuites s'installent à Haguenau (1604) puis à Ensisheim et Sélestat (1615). Ils enseignent, prêchent et surtout raniment les pratiques sacramentelles et la foi religieuses populaire. Ils développent le culte du Saint Sacrement et surtout de la Vierge, revivifiant d'anciens pèlerinages comme Marienthal, Wiwersheim, Neunkirch, Altbronn... Ils répandent dans la jeunesse le catéchisme de Canisius et appliquent de nouvelles méthodes pédagogiques. Rapidement, l’Eglise catholique redresse la tête et les positions de chaque camp se raidissent. L’intolérance est à l’ordre du jour…

A Strasbourg, la situation a bien changée: à l'époque de tolérance introduite par les penseurs humanistes comme Wimpheling, les Sturm et surtout Bucer succèdent des hommes beaucoup plus intolérants, dont l'objectif est d'imposer, fut-ce par la force, leurs idées...

Cette ère de l'intolérance et de la rigidité est symbolisée à Strasbourg par Marbach et Pappus qui obtiennent en 1581 l'exil de Jean Sturm, l'exclusion des Calvinistes et influent sur la politique de la République... Ils vont tout faire pour l'entraîner dans des conflits ravageurs entre les deux communautés... et réussir au delà de leurs espérances.

A Strasbourg éclate le Diebeskrieg ou guerre du Grand chapitre, entre catholiques et protestants du Chapitre, chaque faction étant soutenue par la soldatesque mercenaire...

Les possessions catholiques sont pillées par les lansquenets envoyés par le roi de France.

La tension entre catholiques et protestants gagne toute l'Alsace. Les hostilités, souvent larvées, vont éclater au grand jour lorsqu'en 1592 meurt l'évêque Jean de Manderscheid-Blanckenheim.

A la mort de l'évêque Jean IV de Manderscheid-Blanckenheim, la partie protestante du Chapitre élit évêque Jean Georges de Brandebourg, 15 ans. Les chanoines catholiques rétorquent en élisant l'évêque de Metz, Charles I de Lorraine, déjà cardinal, 25 ans.

Les armes parlent: alliée à l'évêque protestant la ville de Strasbourg prend la forteresse de Kochersberg et la ville épiscopale de Dachstein. Charles de Lorraine riposte en pillant les propriétés de la ville: Wasselonne (27 juin 1593), Barr (10 août), Wangen (27 octobre)... et menace Strasbourg en incendiant les villages alentour. Cette guerre ruine la ville.

Après 12 années d'hostilités, un compromis est trouvé avec l'appui d'Henri IV, roi de France: Charles de Lorraine devient évêque de Strasbourg et Jean Georges se retire avec une rente plus que confortable. Quant au chapitre, il ne sera désormais constitué que de catholiques et les protestants ne pourront plus participer à l'élection épiscopale. Le Chapitre se retire alors à Molsheim qui devient la capitale catholique du diocèse pour plus de 70 ans. L'Eglise catholique y gagne en cohésion et peut se lancer efficacement dans la "Contre-réforme".

1608 voit la Création de la Ligue Evangélique protestante par les princes allemands: l'électeur Palatin, l'électeur de Brandebourg, le margrave de Bade, le comte de Wurtemberg, les princes de Anhalt, Anspach et Oettingen. Strasbourg y adhère.

La réponse vient l'année suivante avec la Création de la Sainte Ligue Catholique par les Habsbourg, le duc de Wittelsbach Bavière, les évêques électeurs de Cologne, Mayence et Trèves, les évêques de Worms, Spire, Augsbourg, Constance, Ratisbonne et de Passau.

Entre temps, à Strasbourg ont eu lieu quelques grandes faillites qui voient le grand commerce décliner, car la ville, repliée sur elle-même, ruinée par la longue lutte religieuse n'a pas su profiter de la nouvelle redistribution du commerce mondial qui voit Portugal, Italie et Espagne devancer très nettement Anvers. La concurrence de Francfort, Bâle, Cologne, Hambourg, aux mieux avec Gènes, premier centre commercial d'Europe se révèle terrible pour Strasbourg qui ronronne sur ses acquis...


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Message  Torchis Mar 14 Jan - 20:23

Le 23 mai 1618, à Prague, suite à la fermeture d'un temple protestant, le palais royal est envahi et deux représentants de l'empereur Mathias sont proprement défenestrés. Incident mineur aux tragiques conséquences. Car lorsqu'en 1619 Ferdinand de Styrie, un Habsbourg, est élu empereur, la diète de Bohème proclame sa déchéance et désigne à sa place Frédéric V, comte Palatin.

C'est la guerre, pour l'instant localisée, car la ligue Evangélique dont Strasbourg fait partie, opte prudemment pour la neutralité. Mais lorsque le 20 novembre 1620 l'armée Bohémienne est mise en déroute par l'Empereur Habsbourg à la Montagne Blanche et que les troupes impériales envahissent le Palatinat, le fragile équilibre politique et religieux est totalement bouleversé. La menace catholique et impériale est intolérable pour l'Union Evangélique.... Strasbourg la couarde opte pour une totale neutralité et se retire de la Ligue.

Pendant plus de 60 ans, l'Alsace va connaître la plus terrible épreuve de son histoire et en sortir totalement bouleversée. La première phase est communément appelée "La guerre de Trente Ans".

Lieutenant du Palatin Ferdinand V, le comte Ernest de Mansfeld, un condottiere au service de l’Union Evangélique, envahit la Basse Alsace à la tête de 20 000 hommes et s'en prend aux possessions de l'épiscopat catholique après avoir pris Haguenau et en avoir fait sa capitale.

Mansfeld est un ancien capitaine de l’évêque Léopold et s’est distingué lors de la guerre des évêques en massacrant les protestants de Beinheim, Roppenheim et Oberseebach en 1610. La même année, il avait changé de camp pour offrir ses services à la Ligue protestante et pris pour son compte la ville de Pilsen en Bohème.

Avec le soutien tacite de la France, il pille l'abbaye de Marmoutier, assiège Saverne en vain, car bien défendue par Armand Adolphe de Salm-Reifferscheidt. De dépit, il ravage le Kochersberg et la vallée de la Zorn (janvier 1622), incendie Ingwiller la catholique (10 mai), et pendant 9 mois sème la terreur en Alsace: il effectue un raid dans le Sundgau (juin), pille Rosheim et Obernai (6-7 juillet), assiège à nouveau et vainement Saverne avant de s'éloigner en Lorraine. Ses terrifiants excès discréditent totalement la cause protestante.

Après son départ et les victoires du catholique Tilly en Allemagne (1624-1626), la réaction catholique et autrichienne se développe en Alsace. Ecrasés à Sélestat, les luthériens sont expulsés de Colmar et de Wissembourg. Strasbourg se sent menacée.
L'empereur, dont la cause catholique semble triompher partout, promulgue le 6 mars 1629 l'Edit de Restitution: les biens pris aux catholiques depuis 1522 doivent leur être rendus. L'inquiétude est grande dans les milieux luthériens d'Alsace.

La lutte religieuse se transforme peu à peu en lutte politique et l'intervention des puissances européennes devient d’autant plus inévitable que la France de Richelieu finance à tour de bras la cause protestante, voulant absolument contrer les Habsbourg.
En septembre 1630, Gustave Adolphe, roi de Suède, soutenu par la France, vole au secours de l'Union évangélique défaite par l'empereur, et écrase à Breitenfeld l'armée de la Sainte Ligue aux ordres de Tilly.

Pour les Protestants, l'heure de la revanche semble avoir sonné. En décembre, L'armée de Gustave Adolphe remonte le Rhin et son lieutenant, Gustave Horn établit son camp entre Niederroedern et Krautwiller. Il engage des pourparlers avec Strasbourg.

Le Magistrat rompt sa neutralité et se prononce pour l'Union évangélique contre l'empereur, le 5 juin 1632. La ville ouvre son pont au Suédois, lui prête son artillerie, lui envoie des mercenaires et lui avance un fonds de 50 000 florins. Le chancelier suédois Axel Oxenstiern fait don à la Ville des bailliages épiscopaux du Kochersberg et de la Wantzenau. Le 5 août, Les troupes de Horn et celles du Rhingrave Othon-Louis entrent et paradent à Strasbourg. Il leur reste à conquérir les possessions catholiques d'Alsace désorganisées par la mort de l'Archiduc Léopold.

Assiégée depuis le 17 septembre par les troupes de Horn, la ville de Benfeld, forteresse épiscopale défendue par Jean Louis Zorn de Bulach, se rend aux Suédois le 30 octobre. Horn établit son quartier général dans la ville qui restera suédoise pendant près de trente ans. De là, il conquiert tout le vignoble entre Obernai et Colmar qui lui ouvre les portes le 21 décembre. Puis les Suédois passent dans le Sundgau catholique, pillant, torturant et tuant. En février 1633, Les paysans du Sundgau se révoltent, massacrent plusieurs garnisons suédoises et tuent à Ferrette le gouverneur Hartmann d'Erlach, un mercenaire Suisse au service des Suédois et son neveu Burckard.

Une terrible répression s'abat sur eux, faisant des milliers de victimes ("Kuttelloch" de Landser, Hésingue, Leymen, pendaisons de Blotzheim...): des villages entiers sont systématiquement rayés de la carte. Le Sundgau gardera un souvenir indélébile de cet épisode.
16 novembre 1632: à Lützen, Gustave Adolphe remporte une brillante victoire sur les Impériaux. Mais il est tué. Il est remplacé par Bernhardt de Saxe Weimar et les généraux suédois Horn, et Banner.

Mais le 6 septembre 1634 les Impériaux de la Sainte Ligue écrasent les Suédois de Horn et les Protestants de Bernard de Saxe-Weimar à Nördlingen: La marée suédoise reflue. La France, par convention avec les Suédois, entre ouvertement dans le jeu et envoie des garnisons françaises à Haguenau et Saverne ainsi que dans les grandes places tenues par les Suédois, hormis Benfeld.

Le 27 octobre, au traité de Saint Germain en Laye, Richelieu engage Bernard de Saxe-Weimar de lui récupérer l'Alsace en échange du titre de Landgrave d'Alsace. Saxe Weimar entre en Alsace, occupe le pays et, point d'orgue de sa campagne, enlève Vieux Brisach aux Impériaux le 19 décembre 1638. Six mois plus tard, il meurt mystérieusement... Il est remplacé par le Duc de Longueville, venu de Paris, à la tête des armées weimariennes. Breisach devient le centre de la politique militaire française.

En 1640, les opérations sont achevées sur le territoire Alsacien. La France a mis la main sur les principales cités alsaciennes, hormis Strasbourg.
Traité de Munster, en Westphalie: le roi de France succède à l'empereur d'Autriche dans ses prérogatives de Landgrave d'Alsace. Le roi de France acquiert la propriété souveraine des anciennes possessions de la maison d'Autriche dans la province. La France s'installe en Alsace (elle y est d'ailleurs depuis 1640...), mais sans que le Roi puisse y exercer son pouvoir de souverain.

Ainsi le roi devient propriétaire de 432 localités sur les 1 110 que compte l'Alsace: le Comté de Ferrette (266 communes), la seigneurie de Landser (45), la seigneurie de Masevaux (16), l'avouerie de Cernay (2), l'avouerie d'Ensisheim (19), la seigneurie d'Issenheim (3), les fiefs de Bollwiller (6), Landsberg (8), Val de Villé (23), Koenigsbourg (1) et les 40 villages du Bailliage de Haguenau. De plus, en attendant la paix, la France occupe le val de Villé et Reichshoffen. Enfin, le roi obtient "droit de protection" sur la Décapole.

Le traité est assez flou pour laisser la place à la loi du plus fort... La République libre de Strasbourg, Mulhouse, les territoires épiscopaux et ceux de la noblesse immédiate d'empire restent exclus de la session. Aussitôt le conflit naît entre les villes de la Décapole, villes d'Empire, et le roi de France. Il ne sera tranché qu'en 1672 par la force.


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Message  Torchis Mar 14 Jan - 20:28

Profitant de la Fronde, le Grand Bailli et gouverneur d'Alsace Henri de Lorraine, comte d'Harcourt tente de créer en Alsace une principauté indépendante sous la protection de la Maison d’Autriche. Il faut deux années à Mazarin pour le mettre à raison, tout en le maintenant à son poste.

Cela est d’autant plus difficile que les armées du Duc de Lorraine, alliées de l'Empereur, investissent la vallée de Kaysersberg jusqu'à Ammerschwihr, puis prennent Ribeauvillé, Turckheim, Rouffach et Munster qu'elles ravagent. Elles réduisent Erstein et Rosheim, menacent Haguenau et le comté de Hanau.

La Fronde abattue, Mazarin révoque d'Harcourt et exerce les fonctions de Gouverneur et Grand Bailli d'Alsace. Mais la situation politique de l’Alsace reste extrêmement tendue. Le 19 janvier 1663 est élu au siège épiscopal de Strasbourg François Egon de Fürstenberg, l'homme de la France, contre l'archiduc Sigismond François d'Autriche, candidat de l'empereur.

Il va se montrer un excellent agent de la cause française.
Louis XIV engage la France dans la guerre de Hollande. L'intervention de l'Empire est inéluctable. Pour prévenir une guerre sur deux fronts, le roi couvre l'Alsace par l'armée de Condé. En novembre, par un audacieux coup de main, Condé fait détruire le pont de Strasbourg sur le Rhin. Ce coup déclenche une levée de boucliers générale des nobles et états alsaciens restés exclus du traité de Munster.

C'est l'occasion rêvée: rassuré par ses succès aux Pays Bas, le Roi décide en personne de réduire les villes de la Décapole alsacienne. En août, Les troupes françaises occupent Colmar et démantèlent de ses murailles. Les villes de la Décapole subissent un sort identique les jours suivants. L'Alsace est quasiment occupée par les troupes françaises, hormis Strasbourg, accrochée à sa neutralité. De son côté, l'évêque de Bâle fait allégeance au roi.
Louis XIV engage la France dans la guerre de Hollande. L'intervention de l'Empire est inéluctable. Pour prévenir une guerre sur deux fronts, le roi couvre l'Alsace par l'armée de Condé. En novembre, par un audacieux coup de main, Condé fait détruire le pont de Strasbourg sur le Rhin. Ce coup déclenche une levée de boucliers générale des nobles et états alsaciens restés exclus du traité de Munster.

C'est l'occasion rêvée: rassuré par ses succès aux Pays Bas, le Roi décide en personne de réduire les villes de la Décapole alsacienne. En août, Les troupes françaises occupent Colmar et démantèlent de ses murailles. Les villes de la Décapole subissent un sort identique les jours suivants. L'Alsace est quasiment occupée par les troupes françaises, hormis Strasbourg, accrochée à sa neutralité. De son côté, l'évêque de Bâle fait allégeance au roi.

En avril 1674, Turenne occupe Saverne. Il prépare sa campagne en faisant une reconnaissance en Haute Alsace, vivant sur l'habitant. Le maréchal de Vaubrun répare les murs démantelés de Haguenau. Les Impériaux veulent réagir, mais Strasbourg refuse de leur ouvrir ses portes. Les deux armées remontent le Rhin vers le nord de chaque côté du fleuve. Le 7 juin, elles se rencontrent à Seinsheim, dans le Palatinat. Aucune n'a l'avantage. Turenne ravage le Palatinat et revient en Alsace, suivi de l'autre coté par les Impériaux.

Pour éviter que l'ennemi ne franchisse le pont du Rhin à Strasbourg, Turenne occupe le terrain entre la ville et le Rhin. Mais Strasbourg refuse de lui livrer son pont. Le 25 septembre, Turenne ordonne d'investir la redoute de la Robertsau. La ville mobilise. Les Impériaux prennent le pont par surprise en envoient 500 hommes renforcer la garnison de Strasbourg qui use de son artillerie, obligeant Turenne à se replier sur la Wantzenau.

Le 28, Les troupes Impériales, plus de 35 000 hommes, pénètrent en Alsace par le pont de Strasbourg. Par Illkirch elles marchent vers Geispolsheim pour y établir leur campement en attendant les renforts de l'Electeur de Brandebourg. Turenne manoeuvre pour leur livrer bataille avant la jonction.

Le 4 octobre, Français et Impériaux se livrent bataille à Entzheim. Le sanglant combat reste indécis, mais Turenne se retire en Lorraine par le Kochersberg et le col de Saverne.

Le 14 octobre l'armée Brandebourgeoise, forte de 22 000 hommes, rejoint l'armée Impériale repliée sous les murs de Strasbourg. Mais de graves divergences apparaissent entre le Prince électeur de Brandebourg qui veut poursuivre Turenne dans sa retraite et le chef des Impériaux, Bournonville qui veut consolider ses conquêtes: toute l'Alsace est donc occupée et Breisach assiégée fin octobre. Pour bien faire, conjuguée avec la famine, une terrible épidémie de peste ravage le pays en décembre.
Le 28 décembre 1674, Turenne, qui a contourné l'Alsace par les Vosges lorraines, débouche dans le Sundgau par Belfort afin de libérer Breisach. Totalement surpris, les Impériaux décampent et remontent sur Colmar où viennent les rejoindre les autres coalisés pour barrer la route aux Français.

Le 5 janvier 1675 Turenne remporte à Turckheim une éclatante victoire sur les coalisés. Les Impériaux refluent sur Strasbourg et Turenne libère Breisach. Les Impériaux repassent le Rhin; les Français réduisent les dernières garnisons impériales en Alsace (Dachstein). Turenne offre la réconciliation à Strasbourg sous condition de sa neutralité. La ville accepte.

Le 22 mai, le nouveau général impérial Montecucculi ainsi que Turenne demandent à Strasbourg la disposition du pont pour franchir le Rhin. Strasbourg refuse. Turenne fait alors jeter un pont de bateaux sur le fleuve à hauteur de Plobsheim. Le 27 juillet, après avoir pénétré en Bade, il livre bataille à Sasbach. Il est tué par un boulet. L'armée Française reflue en Alsace et attend les renforts de Condé. Le 14 août, Strasbourg rompt sa neutralité et permet aux Impériaux de passer en Alsace par son pont. Les Français tiennent la Haute Alsace alors que les Impériaux tentent de prendre le col de Saverne. L'Alsace connaît un terrible hiver. Jusqu'au printemps 1676 les armées se contentent d'escarmouches, évitant le choc frontal et vivant sur le terrain.

En juin 1676, le Duc de Lorraine qui a remplacé Montecucculi échoue à nouveau au col de Saverne. Il se replie sur Strasbourg pour tenir le passage du Rhin avec ses alliés Brandebourgeois. De son côté le Maréchal de Luxembourg, généralissime français, se replie à Breisach. La campagne militaire pourrit, mais dévaste le pays. A nouveau, un terrible hiver sème son cortège de victimes dans tout le pays.

En 1677, instruction de Louvois au général Montclar: renforcer les principales villes - forteresses (Breisach, Belfort, Sélestat, Deux Ponts) et démanteler les autres villes fortes, ainsi que les châteaux forts sur le territoire alsacien. Haguenau est réduite au rang d'un bourg, ainsi que Wissembourg, Saverne, Bouxwiller et les châteaux des pitons vosgiens.

De mi septembre à mi novembre 1677, toute l’Alsace est embrasée par la guerre sans qu’aucun belligérant ne l’emporte. Le pays est plus désolé qu’aux heures les plus sombres de la guerre de Trente ans. Strasbourg, à l’abri de ses remparts, entretient des relations de plus en plus tendues avec le Roi – Soleil et le 11 août 1678 proclame officiellement son alliance avec l’Empereur après que le maréchal de Créqui eût incendié Kehl et pris le pont de la ville pour franchir le Rhin. Le 5 février 1679, la paix de Nimègue met fin aux hostilités.
En août 1680, Le Conseil Souverain d'Alsace réuni à Breisach entérine la "Réunion" de l'Alsace à la France, hormis Strasbourg et Mulhouse, et interdit à quiconque de disputer à la couronne de France la propriété de tous les fiefs, domaines, villes ou villages situés entre Vosges et Rhin.

En septembre 1681, le roi passe aux actes et assiège la ville. Bloquée par les 30 000 hommes de Montclar, la ville négocie un accord; Elle reconnaît la souveraineté du roi de France; en échange, elle conserve son pont et l'Université.

Le 23 octobre 1681, Le Roi fait son entrée dans Strasbourg et assiste dans la cathédrale rendue au culte catholique au Te Deum célébré par François Egon de Fürstenberg. Toute l'Alsace, sauf Mulhouse et ses communes d'Illzach et de Moderne, est rattachée à la France, mais avec un statut spécial, celui d'une "Province administrée à l'instar de l'étranger effectif": elle reste tournée économiquement et culturellement vers l'est. A sa tête est nommé un intendant: le premier est La Grange. Les mots d'ordre sont "Suivre autant qu'il se pourra l'exemple des Archiducs...", "Ne point toucher aux usages de l'Alsace". Mais aussi, "En Alsace, le Saint Esprit est aux ordres du Roi"...
Le roi ordonne de transformer l'Alsace à un "glacis" bien défendu. Il charge donc le maréchal de Vauban de la fortification de l'Alsace. Aidé par Tarare, Vauban érige une série de villes fortes le long du Rhin, de Wissembourg à Bâle: Nouveau Landau, Lansdskron, Fort Louis, Neuf Brisach, Huningue, Belfort, Strasbourg...

L'Alsace se redresse assez rapidement, et retrouve vite un taux de croissance important, alors que la démographie repart, grâce à une forte immigration Suisse et Tyrolienne, favorisée par de nombreuses exonérations. De 270 000 habitants, la population passe en un siècle à 650 000. Strasbourg passe dans le même laps de temps de 28 000 à 50 000 âmes.

Parallèlement, la prospérité agricole revient: la culture de la pomme de terre, introduite dès 1620 par le strasbourgeois Robert Koenigsmann fait disparaître la hantise des famines. De nouvelles cultures apparaissent qui vont révolutionner l'élevage et la production agricole: tabac, trèfle, betterave fourragère, garance pour l'industrie textile naissante.
Le traité de Ryswick met fin à la guerre de la Ligue d'Augsbourg et reconnaît à la France la possession de l'Alsace, hormis les villes de Breisach, Fribourg en Brisgau, Kehl et Philippsbourg.

Le roi admet le particularisme alsacien mais ne renonce pas aux brimades contre les protestants. Ceux qui se convertissent obtiennent, sur ordre de La Grange, une prime à la conversion. Quant aux catholiques, il leur est interdit de se convertir. Dans les paroisses où cohabitent les deux religions, le Simultaneum prescrit le partage des églises en deux parties: le choeur passe aux catholiques dès qu'ils sont 7 familles, la nef restant aux luthériens.

Le XVIIIè est par excellence le siècle de la maison alsacienne traditionnelle à pan de bois. Après les désastres des guerres de Trente Ans et de Hollande, le pays est ruiné mais se relève rapidement.

Aussi l'Alsace se couvre de constructions nouvelles et les villages se reconstruisent selon les techniques de l'époque, améliorées par les apports des nombreux émigrants étrangers, principalement Suisses et Austro - allemands. De cette époque se perfectionnent les méthodes de construction de maisons à colombages dont on peut admirer dans tous les villages de superbes exemplaires, aujourd'hui patiemment entretenus ou restaurés.
Le renouveau économique s'accompagne d'un renouveau artistique et le catholicisme triomphant marque de son empreinte le pays. On fait appel à quelques grands architectes baroques dont un autrichien du Vorarlberg, Peter Thumb. Il travaille à Thierenbach (1731), au château du Neuenbourg de Guebwiller (1715-1718), réalise la tour - porche de l'église d'Erstein (1715-1716) et surtout son chef d'oeuvre, l'abbatiale d'Ebersmünster (1720-1733).

Dynastie de faïenciers originaire des Pays Bas les Hannong s'installent à Strasbourg et y créent une faïencerie, la seule de Strasbourg. Ils y travaillent sur trois générations au XVIIIè. C'est Charles Hannong (1669-1739) qui créé la faïencerie en 1720-1721. Paul (1700-1760) lui succède de 1732 à 1760 et Pierre Antoine jusqu'en 1784. Paul fabrique en 1752 la première porcelaine dure en France, mais face au monopole royal, transfère son affaire dans le Palatinat.

Joseph reprend la production à Strasbourg entre 1773 et 1784. Mais la faillite survient à cause d'énormes taxes et l'intransigeance des Rohan réclamant le remboursement anticipé d'un prêt fait aux Hannong; les deux manufactures de Strasbourg et Frankenthal cessent leur activité.

Aujourd’hui, les porcelaines Hannong sont très rares.

Dans le mouvement général de reconstruction du pays, princes et évêques ne tiennent pas à être en reste. La mode architecturale est alors au goût dominant de l'époque, le goût classique français.

C'est donc dans ce style que sont édifiés quelques grands monuments, symboles éclatants de la francisation de la province: au premier chef le Palais des Rohan à Strasbourg.

Mais aussi celui des Rohan à Saverne, l'Hôtel de Ville de Wissembourg, le palais du prêteur royale Klinglin (actuel hôtel de la Préfecture) et l’Hôtel du gouverneur militaire Strasbourg...
Dans le cadre de la guerre de succession d'Autriche, les forces Impériales refoulent les troupes franco prussiennes en Alsace du Nord: Précédée des terribles avant-gardes slaves, les Pandours du Baron François de Trenck, l'armée autrichienne ravage pendant 55 jours l'Alsace du Nord.

Les Pandours pillent et massacrent dans les régions de Lauterbourg, Wissembourg, Haguenau, Bischwiller, Drusenheim, la vallée de la Zorn. Prise et reprise, la ville de Saverne est dévastée. Finalement, le 20 août l'armée autrichienne quitte le pays en repassant le Rhin à Beinheim.

Jean Jacques Schmaltzer, Samuel Koechlin et Jean Henri Dolfuss fondent à Mulhouse une fabrique de toiles peintes, les Indiennes.

Cette industrie prend rapidement un essor considérable et d'autres manufactures sont créées à Logelbach (1775), Munster, Ribeauvillé, Sainte Marie aux Mines, Thann, Wesserling, Willer, Sierentz, Kingersheim, Ensisheim.

La renommée de ces Indiennes va gagner toute l'Europe et faire la fortune de Mulhouse, ville suisse qui n'a pas à craindre le Monopole de la Compagnie des Indes...


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Message  Torchis Mar 14 Jan - 20:33

Louis René de Rohan-Guéméné accède au trône épiscopal de Strasbourg. Le "Cardinal Collier" s'occupe plus de sa carrière parisienne et de ses histoires de coeur que de ses ouailles de Basse Alsace. En août 1785, l'affaire du Collier de la Reine éclate au grand jour.

Le cardinal de Rohan Guéméné est arrêté le 15 août. Le scandale sera immense et discréditera la Royauté. A la Révolution, le Cardinal émigrera et mourra en pays de Bade.
Le 22 juin 1787, est créée l'assemblée provinciale d'Alsace, "Parlement" alsacien. C'est une tentative de réforme devant les problèmes qui s'accumulent: stagnation du commerce et de l'industrie, pression démographique importante, variation des prix considérable, crise de la viticulture, conditions sociales difficiles...
Le Roi Louis XVI convoque pour le 5 mai les Etats Généraux du Royaume. 24 députés alsaciens représentent la Province à Paris. En même temps villes, villages et corporations rédigent les cahiers de doléances.

Suite aux événements de juillet à Paris, l'hôtel de ville de Strasbourg est livré au pillage le 20 juillet. Dans les campagnes, la colère populaire éclate contre les contrôleurs du fisc et les Juifs dans le Sundgau; des émeutes ont lieu dans les vallées de la Thur et de la Lauch, à Ensisheim, Turckheim, Munster, Bergheim... les riches abbayes d'Andlau, Marmoutier, Neubourg sont pillées. La révolte gagne Haguenau et l'Outre-Forêt. Le 5 août, les privilèges sont abolis.

Le 14, Strasbourg lève une Garde Nationale chargée du maintien de l'ordre public. En novembre, Les biens de l'Eglise catholique d'Alsace sont nationalisés, ce qui réjouit et enrichit la bourgeoisie protestante. Ils représentent en effet 25% du territoire de la Basse Alsace et 17% du territoire de Haute Alsace. Le 30 décembre par décret de la Constituante, l'Alsace forme deux départements, le Haut Rhin et le Bas Rhin.
La Fête de la Fédération à Strasbourg se passe bien, car la Révolution à d'ardents défenseurs, quoique modérés: Frédéric de Dietrich (élu maire de Strasbourg en février 1790), beaucoup d'artisans et de bourgeois, les administrateurs civils et militaires "de l'intérieur"... mais aussi nombre de paysans qui accèdent souvent à la propriété grâce à la vente des biens du clergé...

Jusqu'en 1792, la Révolution est bien acceptée en Alsace. Les réserves sont le fait d'une petite minorité. La sécularisation des biens du clergé catholique dans le cadre de la Constitution civile du clergé du 12 juillet 1790 est à l'origine d'une refonte totale de l'Eglise. Le diocèse de Strasbourg couvre désormais les deux départements, et les ordres religieux disparaissent. Les barrières douanières sont reculées jusqu'au Rhin et l'Alsace est intégrée totalement au système économique français, ce qui ne va pas sans inquiéter les grands commerçants...
Dans le salon du Maire de Dietrich, six jours après la déclaration de guerre de la France à l'Autriche, le capitaine du Génie Claude-Joseph Rouget de l'Isle compose et exécute le "Chant de Guerre de l'Armée du Rhin", inspiré de slogans patriotiques. La Marseillaise est née.

La guerre contre l'Europe devient pour l'Alsace source de difficultés: les levées en masse, les réquisitions de moyens de transports, de denrées alimentaires pour la constitution de stocks tiédissent fortement l'enthousiasme des débuts... En septembre, Le maréchal Adam-Philippe, ci-devant comte de Custine, mène l'offensive sur le Rhin à partir de Landau: il prend Spire, Worms, Mayence (21 octobre) et pousse jusqu'à Francfort. Mais menacé sur son flanc belge par la retraite des Austro -prussiens battus à Valmy, il se replie sur Mayence.

Le 12 décembre est arrêté le maire de Strasbourg, Frédéric Dietrich, accusé de tiédeur par les extrémistes dont le chef de file est Euloge Schneider, le plus fougueux des "Jacobins".
En mars 1793, la contre-offensive des armées austro prussiennes oblige Custine à battre en retraite, laissant Mayence encerclée avec 15 000 hommes aux ordres de Kléber. Custine part sur le front des Flandres mais échoue à Condé sur Escaut et est arrêté le 22 juillet. Le lendemain, Kléber se rend à Mayence avec les honneurs. La levée en masse est décrétée et la guillotine fonctionne pour la première fois le 29 mars à Molsheim où trois jeunes gens sont exécutés pour avoir manifesté contre le recrutement forcé.

En octobre, les Austro - prussiens prennent Wissembourg, puis Woerth, Haguenau, Fort-Louis et arrivent à La Wantzenau. En même temps, la terreur s'installe pour galvaniser la Révolution. L'Alsace est particulièrement soupçonnée de tiédeur et de "germanisme"... Saint Just et Le Bras arrivent à Strasbourg; ils nomment Euloge Schneider accusateur public et Hoche, Pichegru et Desaix à la tête de l'armée. Schneider promène pendant deux mois la guillotine dans la région. Il y envoie 31 victimes, avant d'être arrêté le 15 décembre, envoyé à Paris et y être guillotiné le 10 avril 1794. Le 29 décembre, Frédéric Dietrich est exécuté à Paris pour "tentative d'émigration".
La terreur bat son plein: particulièrement visés seront les prêtres réfractaires et toutes les personnes qui leur viennent en aide. Les églises sont attaquées, certaines fermées ou vendues; la cathédrale voit des dizaines de statues martelées et ne doit qu'à des difficultés techniques l'abandon du projet de raser sa flèche.

La terreur cesse en septembre 1974. Elle aura guillotiné plus de 120 personnes et emprisonné quelque 8 000 citoyens.

L'année 1795 marque le retour à une situation meilleure. La terreur a disparu, une nouvelle constitution a été votée, et les églises sont rouvertes progressivement au culte.

Cependant la vie matérielle est devenue pénible, conséquence des troubles révolutionnaires. Les spéculateurs des biens nationaux, en général des bourgeois, s'enrichissent au dépens des paysans: dans le bas Rhin, ils accaparent les 4/5è des biens nationaux vendus...

Les prêtres restent menacés (Bochelen, curé de Seppois), mais le culte révolutionnaire est totalement désaffecté au bénéfice d'un retour à la foi religieuse. Le sentiment dominant devient l'indifférence.
En février 1796, l'armée française du Rhin commandée par Moreau en Allemagne du sud se replie en Alsace. Les avant-postes du fort de Huningue sur la rive droite du Rhin sont abandonnés après de rudes combats où le général corse Abbatucci trouve la mort le 30 novembre 1796.

Mais cette défense sauve la situation, car elle fixe les armées autrichiennes, permettant les célèbres victoires de Napoléon en Italie.
Après 6 années de blocus économique par la Révolution, la ville de Mulhouse est rattachée à la France.

L'apport industriel de la ville sera déterminant pour le développement futur de l'Alsace.

Le rattachement sera officialisé le 28 mars 1798.
La prise de pouvoir de Bonaparte ouvre une nouvelle ère pour l'Alsace: elle est marquée par quelques grands apports à la formation de l'Alsace contemporaine: l'intégration à la France, la paix religieuse, la restauration de l'influence de l'Eglise catholique, la restructuration de l'administration, l'accroissement du pouvoir de la bourgeoisie d'affaire et d'industrie, l'enrichissement de la paysannerie.

Militairement, l'Alsace donne à la Révolution et à l'empire sa fougue patriotique... et 70 généraux dont les plus illustres sont Kléber, Kellermann, Lefèbvre, Rapp, Louis Jacques de Coehorn... Adrien Lezay Marnésia est nommé préfet du Bas Rhin en 1801. Le "Préfet des paysans" sera le promoteur de la réforme napoléonienne dans le Bas Rhin, jusqu'à sa mort accidentelle en 1814.

Suite aux conquêtes Napoléoniennes, le département du Haut Rhin se voit augmenté de territoires suisses du Jura: la Principauté de Montbéliard, l'Ajoie (Porrentruy), le Jura (Délémont) et une portion des terres d'empire de l'évêché de Bâle (Laufen)... ce jusqu'en 1815.
Assiégée depuis le 26 juin 1815 par les 2 000 Autrichiens de l’archiduc Jean, la garnison napoléonienne de Huningue, 135 hommes aux ordres du commandant Joseph Barbanègre se rend le 28 août, en recevant les honneurs de l'ennemi. Huningue sera démantelée.

Le département du Haut Rhin retrouve ses frontières d'avant la Révolution. Dans le Bas Rhin, Landau est définitivement perdu.

Le second traité de Paris confirme l'appartenance de l'Alsace à la France, mais la région sera occupée jusqu'en novembre 1818 par les Austro prussiens, les Russes et les Hongrois.
1820 marque le début de l'action des grands industriels et commerçants à Strasbourg, qui créent une société d'actionnaires: Humann, Saglio, Renouard, De Bussière... En 1822 c'est le début du creusement du "canal Monsieur" reliant le Rhône au Rhin. Il sera terminé en 1832. En 1825 naît à Mulhouse la "Société industrielle" avec Isaac Schlumberger, le docteur Penot de Nîmes, Koechlin, Mantz, Ziegler, Hartmann. Cette société devient le moteur de la révolution industrielle dans la région en créant des écoles (dessin industriel 1830), des comités (de mécanique, de chimie), en organisant des expositions et en publiant des ouvrages.

Dès 1830 démarrent un peu partout les activités industrielles: à Niederbronn, les Forges du Bas Rhin avec De Dietrich, à Mutzig avec la manufacture d'armes Coulaux, à Molsheim avec les quincailleries Goldenberg; Schwilgué fabrique des horloges à Strasbourg puis absorbe une fabrique de matériel ferroviaire à Graffenstaden; à Bitschwiller, Masevaux et Oberbrück Stehelin et Huber fabriquent des locomotives, ainsi que Koechlin à Mulhouse... 1839 voit l'inauguration de la première voie de chemin de fer en Alsace, reliant Mulhouse à Thann. Deux ans plus tard est ouverte la ligne Strasbourg - Bâle. Ces initiatives sont dues principalement aux industriels mulhousiens.



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Message  Torchis Mar 14 Jan - 20:34

Politiquement, l'Alsace est une région stable. Le scrutin censitaire (671 électeurs dans le Bas Rhin et 587 dans le Haut Rhin) fait la part belle aux "Dynasties notables": les Turckheim (Bernard et son fils), Renouard, Bussière (Paul et Alfred), Humman, Koechlin (Jacques, Nicolas, André), Dolfuss.

L'opposition existe, mais est très minoritaire et n'a aucune base populaire. Elle ne se réveillera vraiment qu'après 1848 avec l'introduction de la démocratisation et le suffrage universel.
Aux nouvelles de la révolution de Paris, la Garde Nationale se reconstitue à Strasbourg; quelques troubles éclatent, particulièrement vis-à-vis des Juifs (Marmoutier, Haguenau et surtout Durmenach). Louis Lichtenberger, leader du parti républicain, devient commissaire de la République à Strasbourg et Struch, son homologue dans le Haut Rhin.

Le parti républicain réalise une percée dans les deux départements en avril 1848. Mais il reste très modéré. Trois partis se partagent l'Alsace: les "Bleus", modérés de Lichtenberger; les "Blancs", conservateurs de Zorn de Bulach, Berckheim, Sengenwald, Wangen, d'Anthès, la majorité du clergé; les "Rouges", radicaux avec Juss, Jaenger, Jules Erckmann, Ennery, mouvement qui éclatera plus tard. Chaque parti possède ses organes de presse, comme la Voix du Peuple ou l'Alsacien (Blanc), le Démocrate du Rhin (Rouge), le courrier du Bas Rhin (Blanc)...
1849: Après avoir plébiscité le 10 décembre 1848 Louis Napoléon Bonaparte pour la présidence de la République, l'Alsace vote pour les "Rouges" aux consultations électorales de 1849 et 1850. Mais cette envolée de gauche est brutalement démentie lorsque Louis Napoléon réussit son coup de force le 2 décembre 1851: le plébiscite qui l'approuve donne 199 562 voix pour et 18 435 voix contre...

Sous l'empire autoritaire de Napoléon III la vie politique s'endort pour environ 10 ans. Les cléricaux ont le vent en poupe, soutenant la stabilité et l'ordre établi. Peu à peu, trois nouvelles formations politiques se font jour en Alsace: le parti catholique conservateur, première racine du Centre, qui s'est notablement renforcé, appuyé sur ses journaux; le parti Républicain libéral, parti de Dolfuss et de Boersch; le Parti démocratique de Tachard dans lequel Jean Macé milite pour la séparation de l'Eglise et de l'Etat.
L'inquiétude pèse sur l'Alsace: depuis 1867: les salaires ont baissé et les prix des denrées augmenté. Le travail à la tâche tend à se généraliser, baissant encore les salaires.

En mai 1870 un mouvement de grève sans précédent déferle sur l’Alsace à partir des ateliers métallurgiques de Mulhouse: il y a plus de 15 000 grévistes. La grève cesse grâce à la conciliation de l'autorité politique.

Au plébiscite de mai 1870 pour un empire plus libéral destiné à barrer la route aux républicains, l'Alsace vote massivement oui (178 000 voix sur un total de 220 000).


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Message  Torchis Mar 14 Jan - 20:44

Le 19 juillet, La France déclare officiellement la guerre à la Prusse. Le 4 août l'offensive prussienne est lancée sur Wissembourg: Les 50 000 Allemands anéantissent les 7 000 hommes division du général Abel Douay qui est tué. Le 6 août, c'est la bataille de Froeschwiller: Mac Mahon est défait. Les charges des cuirassiers de Michel à Morsbronn et de Bonnemain et Elsassenhausen ne procurent qu'un répit passager pour favoriser la retraite des Français.

Le 12 août, La citadelle de Strasbourg est investie. Devant le refus de la ville de se rendre, le bombardement commence le 18 août. Dans la nuit du 24 août, la Bibliothèque s'enflamme. L'Hortus Deliciarum et d'autres trésors incomparables s'envolent en fumée. L'Aubette, le Gymnase, le Temple Neuf, le Musée de peintures et de sculptures, puis la Cathédrale sont la proie des flammes.

Le 1 septembre l'armée impériale est défaite à Sedan et Empereur fait prisonnier. Le 4, un gouvernement provisoire proclame la IIIè République et poursuit la guerre. Le 27 septembre le général Uhrich, commandant de la place de Strasbourg, se rend. Les Prussiens entrent dans la ville. Le 20 octobre Sélestat est investie, bombardée et prise en quatre jours. Le 11 novembre Neuf Brisach se rend après 33 jours de siège et de bombardement.

Le 18 février 1871, sur ordre du gouvernement de la Défense Nationale, le commandant de la place de Belfort Denfert Rochererau se rend aux Prussiens. Sa résistance sauve Belfort de l'annexion allemande et Keller, député de Belfort, reste la seule voix de l'Alsace au Parlement français.
Les Alsaciens déjà occupés sont autorisés, car encore Français, à élire la nouvelle assemblée nationale française siégeant à Bordeaux. Ils élisent en masse des "Gambettistes", favorables à la continuation de la lutte et au maintien de l'Alsace dans le giron français, au delà des clivages politiques qui séparent ces hommes: le clérical Keller, le démocrate Kuss, Gambetta, Jules Favre, Denfert, le préfet Grosjean...

En pleine négociation de paix, Keller proteste contre la volonté du gouvernement français de "Lâcher" l'Alsace-Lorraine, "comme Alsacien et comme Français, contre un traité qui est... une injustice, un mensonge et un déshonneur". Il réitère sa protestation le 1 mars.

Mais Thiers est intraitable. Même la mort subite de Kuss, terrassé par une crise cardiaque ainsi que les grandioses funérailles que lui font les Strasbourgeois n'y changent rien.
Le traité de Francfort du 10 mai 1871 cède aux vainqueurs la totalité de l'Alsace (Hors Belfort) et un fragment de la Lorraine... "La France renonce en faveur de l'Empire allemand à tous ses droits et titres sur les territoires situés à l'est de la frontière ci-après désignée... et marquée en vert sur deux exemplaires conformes à la carte du territoire formé par le gouvernement général d'Alsace, et publiée à Berlin en septembre 1870 par la division géopolitique et statistique de l'Etat-major allemand...".

Thiers a lâché les Alsaciens. Le seul député qui siège à l'Assemblées reste Keller, élu de Belfort... Le 9 juin 1871, Bismarck fait voter une loi déterminant le statut de l'Alsace au sein de l'Empire: juridiquement l'Alsace est un "Reichsland", une terre d'empire et non un membre à part entière de la fédération qui vient de naître en Allemagne. Elle n'aura de représentation ni au Reichstag ni au Bundesrat. Elle aura un président supérieur, Von Moeller qui avait réussi l'assimilation de la Hesse, et des "Kreisdirektöre", équivalents des sous-préfets, tous allemands. Les professeurs de l'enseignement secondaire seront tous allemands, chargés de germaniser à tour de bras, comme devra le faire l'université "impériale" établie en 1872. La "clause de la dictature" permet de prendre toute mesure d'exception "en cas de danger pour la sécurité publique". Enfin, tout fonctionnaire aura l'obligation de prêter serment au Reich.

En juillet, Les élections municipales portent à la tête de la mairie de Strasbourg Lauth et à celle de Colmar Peyrimhoff, candidats de la "Ligue d'Alsace" fondée par Lalance et Haeffely refusant l'annexion: Lauth est démis de ses fonctions et de son mandat de conseiller général début 1873, car il refuse de prêter serment au Reich. En même temps, naît le "Parti alsacien", issu de la "Ligue d'Alsace". C'est le parti de la "Protestation" qui va s'appuyer sur la bourgeoisie, surtout dans le Haut Rhin, très lié à la République française. En face, naît un parti (ou mouvement, état d'esprit) du "Sauvetage" qui tente de maintenir, dans le cadre de l'annexion, l'esprit français. Entre ces deux termes, la vie publique et politique va s'animer pendant toute la durée de la domination allemande. Jusqu'en 1887, le débat, une des plus intéressant de la vie politique alsacienne va se situer entre "Protestation" et "Acceptation", avant que ne faiblisse le mouvement protestataire devant les raidissements de la politique prussienne.
L'article 2 du traité de Francfort de 1870, donne aux Alsaciens le choix de rester ou de garder la nationalité française et donc de quitter le territoire annexé.

Ce choix devait être fait avant le 30 septembre 1872. Ils sont 132 239 au total qui habitent alors en Alsace (12,5% de la population): 39 130 Bas-Rhinois (6,05%) et 93 109 Haut-Rhinois (20,1%) particulièrement nombreux à Colmar, Mulhouse et dans les cantons catholiques. Parmi eux, un certain Alfred Dreyfus...

Dans les faits, 50 000 personnes partent effectivement, principalement des jeunes voulant échapper au service militaire.
Otto von Bismarck déclare que l'Alsace Lorraine ne pourra jamais bénéficier de l'autonomie interne dont jouissent les 25 autres Länder du IIè Reich: ces provinces annexées constituent plutôt un "Glacis" nécessaire à la sécurité de l'Allemagne face à la France, dont le redressement économique inquiète le chancelier.

Après trois années de tutelle politique, le gouvernement allemand autorise l'élection de 15 députés appelés à siéger au Reichstag, mais uniquement avec voix consultative. Les candidats autochtones protestataires sont tous élus et se font remarquer dès la première séance au Reichstag, le 18 février: Edouard Teutsch, député de Saverne, réclame le retour à la France; Mgr Raess, plus nuancé, réclame l'autonomie.

Sont aussi élus Lauth à Strasbourg, Haeffely à Mulhouse, Guerber, Simonis...
Le "Reichsland Alsace-Lorraine" est doté d'une nouvelle organisation administrative: le gouvernement de ce qui reste une terre d'empire est transféré à Strasbourg et un "Statthalter" est nommé, qui remplace et cumule les fonctions de l'ancien président supérieur.

Le Statthalter est assisté de deux assemblées, l'une élue, l'autre nommée: la "Délégation d'Alsace Lorraine" (58 membres) et le Conseil d'Etat. Mais le paragraphe de la dictature est maintenu.

Le premier Statthalter est Edwin von Manteuffel; il le restera jusqu'à sa mort en 1885. Il sera le partisan d'une politique de conciliation, mais sans compromis sur le fond.
Début des grands travaux de l'aménagement de nouveaux quartiers de Strasbourg dans le style "Wilhelminien": nouvelle gare, université (Palais universitaire), bâtiments officiels autour de l’actuelle place de la République, nouvelle poste, église saint Thomas, église saint Maurice, palais de justice...

Le symbole de cette nouvelle ville «à l’allemande» devait être le palais impérial, l’actuel Palais du Rhin. Dès 1873 l’empereur voulut qu’on lui édifiât une résidence pour ses séjours dans la capitale du Reichsland Elsass-Lothringen. Acte politique éminent, car il fallait montrer à l'Alsace-Lorraine que l'empire allemand n'avait pas l'intention de rétrocéder ces provinces à la France, contrairement à ce qu'écrivaient les journaux français, et que, par l'édification du palais, le rattachement de l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne prenait un caractère définitif. Enfin l'édification de bâtiments officiels devait amorcer la construction de la ville nouvelle. Hermann Eggert en fut l’architecte. En 1914 il était considéré comme l'un des architectes les plus éminents de son époque.

Les travaux du palais débutent fin de 1883 et s’achèvent en 1888. Mais Guillaume Ier manifesta fort peu d'enthousiasme pour le bâtiment qu'il aurait qualifié de "gare". Il mourut avant son achèvement. Son fils, Frédéric III, partageait l'opinion de son père et demanda en 1888 au Statthalter d'aménager le château de Saverne en résidence impériale, le nouveau palais devant devenir un musée. Mais il décéda au bout de quelques mois de règne, et c'est finalement son fils Guillaume II, accompagné de l'impératrice Augusta, qui vint inaugurer l'édifice entre le 20 et le 23 août 1889. L'empereur y revint pratiquement chaque année jusqu'en 1914.

L’autre grand moment de cette campagne sera la reconstruction du château du Haut Koenigsbourg. Guillaume II se consacre à sa restauration pour en faire l'un des symboles des dynasties impériales Hohenzollern et Habsbourg. Confié à l'architecte Bodo Ebhardt, en 1901, le chantier s'échelonne sur sept ans et reste relativement fidèle à son ancêtre médiéval.

Strasbourg est la seule ville actuelle qui ait gardé les plus belles traces de cette architecture du second Reich... les autres réalisations significatives ayant disparu en Allemagne du fait des destructions de la seconde guerre mondiale.


En même temps, le ministère de la guerre du Reich fait ériger autour de Strasbourg une série de forts, ouvrages de défense de la ville pour la protéger lors d’un éventuel conflit contre la France, l’Alsace-Lorraine devait servir de «glacis défensif»: ainsi 14 forts et 8 ouvrages intermédiaires vont ceindre la ville, dont le fort Podbielski (Mundolsheim), le fort Prince Royal (Niederhausbergen), le fort Grand Duc de Bade (Mittelhausbergen), le fort Rapp (Reichstett)… De plus, les Allemands renforcèrent la ceinture de fortifications de la ville elle-même.

Enfin, au débouché de la vallée de la Bruche, sur la colline dominant Mutzig, les Allemands construisirent un des plus grands forts du Second Reich: la Kaiser Wilhelm Feste, énorme ensemble défensif qui jouera un rôle non négligeable lors de la première guerre mondiale.
Succédant en octobre au maréchal von Manteuffel, le Statthalter Chlodwig von Hohenlohe-Schilligsfürst, ancien ambassadeur en France, prend ses fonctions. Il inaugure une période de véritable répression, particulièrement active à partir de 1887: actions de police, expulsions, procès politiques, dissolution des associations n'acceptant pas d'allemands comme les chorales, la société de Gymnastique, les fanfares, imposition de passeports étrangers pour les sortants et les rentrants sur le territoire.

En février 1887, aux élections du Reichstag dissout pour insubordination, victoire des protestataires et des champions de l'opposition contre les candidats gouvernementaux: Kablé est élu à Saverne, Lalance bat Jean Dolfuss à Mulhouse, Siffermann remplace Zorn de Bulach à Benfeld...

Mais cette élection marque le chant du cygne de la protestation. Kablé meurt en août 1887 et de nouvelles élections ramènent Petri et Zorn de Bulach, députés gouvernementaux.
Aux élections, net recul des protestataires qui n'obtiennent que 4 sièges: les abbés Landolin Winterer et Ignace Simonis, Joseph Guerber et Jacques Preiss; les socialistes obtiennent deux sièges avec Bueb et Bebel; les "gouvernementaux" en obtiennent cinq: Zorn de Bulach à Erstein, Hoeffel à Saverne, Bostetter à Strasbourg campagne, Poehlmann à Sélestat et Alexandre de Hohenlohe-Schillingsfürst à Haguenau, ces deux derniers étant allemands.

La chancellerie qualifie cette élection de "Bonne". Mais le mouvement protestataire n'est par mort pour autant: il reçoit le renfort d'un militant de premier ordre: l'abbé Wetterlé.
Une nouvelle génération d'hommes politiques apparaît, tenants de l'autonomisme alsacien: ce sont les Preiss, Hauss, Ricklin, Charles Spindler, Laugel, Stoskopf dont les idées trouvent un formidable écho beaucoup plus dans l'opinion que dans les arènes politiques.

Hormis Wetterlé qui reste indéracinablement français, ces hommes vont accentuer le côté alsacien de la région pour mieux se détacher de l'emprise allemande, ne pouvant pas réellement s'exprimer en français.

Le théâtre alsacien, "D'r Herr Maire", "l'Ami Fritz", le "Hans im Schnokeloch" devient une arme protestataire et forge la mentalité alsacienne d'opposition...
D'une famille d'Obernai parlant français, le jeune René Schickele apprend l'Alsacien dans la rue. Il s'impose ensuite comme écrivain de langue allemande. Il est partisan d'une "Alsace libre d'esprit libre".

En 1902 il fonde avec Ernst Stadler la revue "Der Stürmer" pour la renaissance de la culture Alsacienne. Se voulant au dessus des nations, il se réfugie en Suisse durant le premier conflit mondial tout en travaillant à la promotion du dialecte alsacien...

Il s'installe ensuite à Badenweiler et se veut "Européen". Il publie contes, romans et drames comme "Das Erbe am Rhein", "Die Grenze". Il est élu à l'Académie allemande bien que de nationalité française.

En 1932 il fuit le nazisme et se réfugie à Vence où il écrit "Die Flaschenpost", oeuvre antifasciste. Il y meurt en 1940. En 1968 est fondé le "cercle René Schickelé" (Schickelekreis!) destiné à promouvoir la culture populaire alsacienne et le bilinguisme.

Amélie Zurcher naît à Bollwiller d'une famille d'industriels du textile. Pour continuer à parler français, elle fait ses études à Nancy. Sa famille, qui avait investit dans un domaine agricole sur l'Ochsenfeld, entre Cernay et Wittelsheim, est acculée à la ruine par la sécheresse de 1893. Amélie contacte alors Joseph Vogt, spécialisé dans les forage, convaincue que le sous sol de l'Ochsenfeld renferme des richesses minérales.

Il lui faut 11 ans pour convaincre Vogt qui, de guerre lasse, fore en 1904. Après des premiers essais décevants, ils finissent par trouver le fabuleux gisement de potasse. Devant les hésitations des banquiers locaux, Amélie s'adresse à contre coeur aux allemands qui financent la Gewerbeschaft Amélie... mais dès qu'elle en a les moyens, en 1910, elle créé la « Kali Sainte Thérèse », indépendante, qui va totalement bouleverser le paysage économique du département.
Après avoir abrogé en 1902 l'article de l'état de siège permanent concernant la dictature en Alsace Lorraine (le Statthalter se voit retirer ses pouvoirs illimités), La Diète fédérale et le Parlement de Berlin votent le 31 mai une nouvelle constitution pour l'Alsace Lorraine qui se traduit par un régime de "liberté surveillée": un Landtag remplace la "Délégation d'Alsace-Lorraine": l'Alsace reste "Terre d'Empire" sur laquelle l'Empereur exerce l'autorité suprême au nom du Reich.

Mais les deux assemblées de Berlin perdent leur tutelle et le pouvoir législatif est transféré à un Landtag formé de deux chambres. La première comporte 42 membres: 18 nommés par l'Empereur, 18 nommés par les corps constitués professionnels et 6 élus. La seconde comporte 60 membres élus au suffrage universel.

Les deux Chambres peuvent légiférer, mais les décisions doivent être prises à l'unanimité et obtenir l'aval de l'Empereur. L'Alsace Lorraine sera représentée à la Diète de Berlin par trois délégués désignés par le Statthalter. Pour Wetterlé et son mouvement, "Nous sommes roulés...". Pour les autonomistes centristes de l'abbé Haegy, c'est une semi-liberté perfectible. Pour les Allemands, c'est un cadeau princier...

Aux élections d'octobre de cette diète, Il y a 184 candidats pour 60 sièges: La participation est de plus de 80%. L'Alsace désigne 40 délégués: C'est une victoire pour les centristes de Haegy avec 19 élus; les sociaux démocrates ont 11 élus, les libéraux 9. L'Union Nationale des Alsaciens-lorrains, mouvement protestataire créé par Wetterlé le 29 juin, subit un cuisant échec avec un seul élu de justesse au second tour, l'abbé Wetterlé. Le docteur Ricklin est élu président de la chambre.

Né à Cologne, Johann Knauth devient architecte de l'oeuvre Notre Dame en 1891.

C'est à lui que l'on doit le sauvetage de la flèche de la cathédrale, le pilier nord menaçant de s'affaisser suite à l'assèchement progressif de la nappe phréatique dans laquelle les piliers de chêne soutenant la tour "trempaient" depuis des siècles et résistaient donc à la putréfaction. Il travaille à la consolidation du pilier de 1903 à 1920 et sauve l'édifice de l'écroulement.

Knauth sera maintenu à son poste par les Français après 1918, preuve de son talent s'il en fut, mais préfère repartir en Allemagne. Tombé dans l'oubli et la disgrâce de la mémoire, il retrouve aujourd'hui une considération des plus méritées.

Le lieutenant baron von Forstner du 99è régiment de Grenadiers stationné au château Rohan de Saverne avait l'habitude de traiter les recrues alsaciennes du régiment de "Wackes" (Voyou, vaurien, filou...) et d'insulter le drapeau français. L'affaire est ébruitée et très rapidement elle s'empare de l'opinion publique, cristallisant non seulement la colère des Savernois, mais celle des Alsaciens et des Français.

A Saverne la tension monte entre Allemands et Alsaciens, d'autant plus que Reuter, commandant militaire fait tout pour la maintenir. Finalement le Kaiser lui-même s'en mêle et pour calmer tout le monde fait muter le 99è grenadier à Bitche.

Cette affaire est révélatrice de la tension qui subitement monte entre Alsaciens et occupants, alors que s'approche le spectre de la guerre.



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Message  Torchis Mar 14 Jan - 20:47

Le 3 août, l'Allemagne déclare la guerre à la France. 220 000 Alsaciens Lorrains sont mobilisés dans l'armée allemande. La plupart ira se battre sur le front de l’Est. La loi sur la dictature est rétablie, donnant tout pouvoir au Statthalter le comte Karl von Wedel, en poste depuis 1907.

Dès le 5 août, déboulant par la vallée de la Thur, l'armée Française de Bonneau se rue sur Mulhouse, prise le 8 août, malgré un semi échec sur Altkirch où l'artillerie allemande arrête une division de cavalerie progressant vers Huningue. Les Allemands de Diemling contre-attaquent, reprennent Mulhouse le 10 août, obligeant Bonneau à se retirer sur Thann. Le 13 août, Bonneau est limogé.

Le 14 août, le général Pau lance simultanément deux offensives sur l'Alsace: la première par la trouée de Belfort, la seconde par les principales vallées Vosgiennes: Thann, Guebwiller, Munster, Sainte Marie, Urbès, Steige, Schirmeck. Dès le 14, les Allemands sont défaits à Saint Blaise et évacuent la vallée de Schirmeck. Le 19 les combats font rage à Altkirch où tombe Plessier, le premier général français tué au combat, à Dornach, Flaxlanden, Luemschwiller. Les Allemands reculent et Pau entre à Mulhouse puis à Colmar. Mais la bataille de Sarrebourg est perdue par le Général Castelnau. Pau fait évacuer la Haute Alsace le 24 août. Les Allemands reviennent sur leurs positions antérieures, mais la vallée de Thann reste aux Français. Thann est déclarée capitale provisoire de l'Alsace française.

A l'automne, une terrible bataille est déclenchée au col du Bonhomme, objet de l'attention du haut Etat Major Français... et de l'artillerie allemande. C'est la bataille de la Tête des Faux.
5 janvier 1915: Bataille de Steinbach: Le 152è RI enlève le village de Steinbach, près de Cernay, pour assurer le contrôle de Thann. La bataille fait 1 500 victimes, dont 800 fantassins français.

18 janvier 1915: Début de la bataille du Vieil Armand ou Hartmanswillerkopf (HWK), petit poste d'observation des chasseurs alpins que les Allemands veulent contrôler. D'un intérêt stratégique relatif, le HWK va devenir une sinistre boucherie par pur prestige militaire. Pendant un an ce champ de bataille relativement étriqué (6km2) va voir attaques et contre-attaques se succéder (particulièrement fin mars et fin décembre) sans aucun gain stratégique. Le front ne se stabilise qu'en janvier 1916. La bataille aura couté la vie d’au moins 15 000 jeunes gens.

Avril 1915: Voulant prendre Munster en tenaille, Joffre ordonne la prise de trois sommets charnière défendant le vallée: le Lingekopf, le Schratzmaennelé, le Barrenkopf, particulièrement bien fortifiés par les Allemands. Jusqu'à octobre vont se succéder attaques et contre-attaques, particulièrement en juillet et en août. La journée du 4 août verra 40 000 obus allemands enterrer morts et vivants... Le Linge sera le "cimetière des chasseur Alpins". En octobre les Allemands reprennent ce qu'avaient conquis les français et le front se stabilise. 30 000 soldats ont payé de leur vie la tragique erreur et l’obstination du haut commandement français. Jusqu'en 1918, le front de la "ligne bleue de Vosges" restera stabilisé.
Le 10 novembre 1918, alors que le front allemand s'écroule, arrive au petit matin à Strasbourg un train de matelots venat de Kiel. Des conseils de soldats se forment, les prisons sont ouvertes. Le conseil municipal réuni en session extraordinaire élit Jacques Peirotes comme maire à la place de Schwander, le Stadthalter. Rebholz, élu président du conseil des soldats, et Peirotes proclament la République sur la place Kléber.

Le 11 novembre les députés du Landtag se proclament conseil national, présidé par Eugène Ricklin. Le 12, démission de Schwander, de Stadthalter et de Hauss, chef du gouvernement alsacien. Peirotes remplace Ricklin à la tête du gouvernement. Le lendemain, le drapeau rouge est hissé sur la cathédrale et trois jours plus tard arrive à Strasbourg un nombre important de marins révoltés.

La situation se tend, et le 17, à l'initiative du conseil de soldats et d'ouvriers se tiennent des réunions publiques sous le mot d'ordre "Vive l'internationalisme socialiste" et le conseil de soldats se dissout dans le conseil d'ouvriers. A la demande de Peirotes, des émissaires du Grand quartier général français font savoir au conseil de Strasbourg que l'armée française ne saurait le reconnaître.
Après la libération, la scène politique alsacienne est partagée entre trois formations politiques: l'UPR (Union Populaire Républicaine), résurgence de l'ancien Zentrum catholique veut défendre les intérêts régionaux alsaciens (Election d'une assemblée régionale, décentralisation, bilinguisme, écoles confessionnelles, maintien du droit local); les leaders en sont le Comte de Leusse, l'abbé Eugène Muller, Thomas Seltz, Camille Bilger, Joseph Pfleger.

Le PRD (Parti Républicain Démocratique) est une émanation des démocrates libéraux protestants (décentralisation administrative, bilinguisme, enseignement interconfessionnel, maintien du statut concordataire; les leaders en sont Charles Altorffer, Charles Frey, René Baradé.

La SFIO, socialiste, est affiliée à la SFIO nationale (Assimilation rapide et totale, introduction intégrale de la législation française, séparation de l'Eglise et de l'Etat, laïcisation de l'enseignement, pas de bilinguisme scolaire).

Fédéralistes et Autonomistes restent des mouvements très minoritaires.

Ce clivage politique reflète le "Malaise" alsacien: française de coeur, la région tient fermement à ses acquis et privilèges, d'autant plus qu'une politique maladroite de l'administration "parisienne" accumule erreurs et vexations à l'endroit des Alsaciens, imposant souvent à la hussarde un retour forcené à la "culture" française...

Amené au pouvoir par le Cartel des Gauches, Edouard Herriot déclare introduire en Alsace-Lorraine l'ensemble de la législation républicaine, signifiant l'abandon du Concordat Napoléonien de 1801: séparation de l'Eglise et de l'Etat, application de la Loi Combe contre les ordres religieux, promulgation de l'école publique et laïque.

Aussitôt Mgr Ruch (évêque de Strasbourg de 1919 à 1945) mobilise les catholiques et l'UPR et toutes les communes à majorité catholique se prononcent contre le projet alors que les conseils municipaux de Strasbourg, Colmar, Mulhouse, Riquewihr, Beblenheim, Bischheim, Bouxwiller, où dominent les protestants, se prononcent pour. Pendant 6 mois se succèdent meetings, manifestations, campagnes de signatures...

Herriot ajourne le projet en février 1925 mais relance une seconde bataille le même mois, celui de l'introduction de l'école interconfessionnelle, rencontrant la même opposition. Painlevé qui lui succède enterre le projet.
Remis en selle par la politique Herriot, le mouvement autonomiste lance un tonitruant manifeste en faveur d'une autonomie législative et administrative de l'Alsace Lorraine "dans le cadre de la France". Partisans du maintien du Concordat et du système scolaire, les 100 signataires (56 Bas- Rhinois, 27 Mosellans, 17 Haut - Rhinois) exigent le retour à l'allemand, une administration dirigée uniquement par des autochtones, le développement de la législation sociale de l'ancien occupant... Occasion pour l'ancien président autonomiste du "Landtag d'Alsace-Lorraine", Eugène Ricklin, de refaire surface et de fonder la "Heimatbewegung" qui rédige le manifeste.

Rapidement l'UPR prend ses distances vis-à-vis du Heimatbund, d'autant plus que de nombreux signataires sont des anciens de l'aile autonomiste de l'UPR: les abbés Xavier Haegy, Fashauer et Gromer, Joseph Rossé, Herbert de Wissembourg, Michel Walter... Le garde des Sceaux, Pierre Laval, prend des sanctions contre les signataires qui sont fonctionnaires.

En septembre 1927 est créé le parti autonomiste d'Alsace-Lorraine à Strasbourg, dont le secrétaire général est Karl Roos. En novembre, le parti fusionne avec le "Bloc de l'opposition" du Baron Claus Zorn de Bulach, violemment anti-français et donne naissance au "Parti régional indépendant" qui dispose de deux organes de presse, la "Volksstimme" et la "Wahrheit". Ces journaux sont rapidement interdits. En décembre, La police arrête une certain nombre de militants autonomistes: l'abbé Fashauer, Paul Schall, René Schlaegel, Charles Philippe Heil, Conrad Schneider, Thomann, Hertling, Joseph Rossé, le baron Zorn de Bulach...

Peintre, sculpteur, décorateur et poète né à Strasbourg, élève des Arts décoratifs de Strasbourg, Hans Arp (1887-1966) étudie ensuite à Weimar. Ami de Kandinsky, il expose au Blaue Reiter et est un des fondateurs du mouvement dada à Cologne et Zürich.

En, 1921, il épouse le peintre abstrait Sophie Taüber (1889-1943) et s'installe à partir de 1926 à Meudon. A Strasbourg, il créé plusieurs oeuvres de sculpture et décore l'Aubette avec son épouse et Théo Van Doesbourg. Cette oeuvre sera détruite par les nazis, qualifiée d'art dégénéré.

En avril 1928, Les élections législatives donnent les résultais suivants: 10 UPR dont Rossé en prison; 2 socialistes (dont Peirotes), 1 communiste (Mourer), 1 démocrate, 1 autonomiste radical-socialiste, 1 autonomiste (Ricklin, en prison).

Le 1 mai s'ouvre à Colmar le procès des autonomistes: ils sont 21, dont sept sont en fuite. Le procès est d'ampleur nationale, l'accusation défendant la thèse du complot et soupçonnant les autonomistes de vouloir à terme rattacher l'Alsace à l'Allemagne. Le 28 mai, le verdict tombe: Ricklin, Rossé, Fashauer et Schall sont condamnés à 1 an de prison et à 5 ans d'interdiction de séjour. Les autres sont acquittés au bénéfice du doute. L'élection de Ricklin et Rossé est invalidée.

Le 23 juillet, Mr Gaston Doumergue gracie les quatre condamnés.

Quant aux sept accusés absents ou en fuite, il sont condamnés à de lourde peines: 20 ans pour René César Ley, 15 pour Karl Roos, Robert Ernst, Emile Pinck, 10 ans pour Schmidlin, le pasteur Hirtzel et Eugène Zadok. Roos vient se livrer, mais sera acquitté lors d'un second procès, le 22 juin 1929. Il finira fusillé à Nancy le 7 février 1940 en tant qu'agent travaillant pour la Gestapo.

Le ministre de la Guerre, André Maginot fait voter la loi prévoyant la construction d'une ligne de forts le long de la frontière franco-allemande.

En Alsace, le secteur des Vosges du Nord sera doté de deux énormes ouvrages de défense, véritables cuirassés, le Hochwald et le Schoenenbourg.

Mais tout le long du Rhin des centaines d’ouvrages, casemates, bunkers, observatoires, abris et forts seront construits, de Huningue à Fort Louis.

1932 marque la fin des travaux du grand canal d'Alsace. Ils débutent en 1928 avec la construction du bief de Kembs mais s'arrêteront en 1959 par celui de Vogelgrün. 52 Km auront été réalisés. Car l'eau du Rhin alimentant le canal a fait baisser la nappe phréatique, contrariant l'approvisionnement en eau des cités d'Alsace du sud, menaçant l'équilibre de la forêt rhénane, et fragilisant les fondations de la cathédrale de Strasbourg...

L'achèvement du Grand canal est abandonné et on créera simplement des biefs en feston permettant de rendre au fleuve en aval l'eau nécessaire pour la production hydroélectrique prélevée en amont. Ainsi sont créés les biefs de Marckolsheim, Rhinau, Gerstheim et Strasbourg, ce dernier achevé en 1970.

Le 10 octobre 1936, les lois Blum sur la scolarisation jettent le trouble en Alsace, déjà ébranlée par la montée du nazisme en Allemagne. Si la majorité du mouvement politique alsacien reste attaché à son statut religieux et scolaire (le décret d'octobre de Blum sera finalement retiré), elle reste divisée sur la question autonomiste.

En fait, fin des années 30 le mouvement autonomiste régresse et l'UPR est déchirée entre les radicaux de Rossé et les modérés, plus "régionalistes, mais nationaux". En 1938, une partie des autonomistes jette le masque en se déclarant ouvertement germanophiles, et bientôt nazie: les Roos, Bickler, Schall, Mourer, Hueber, Ernst...


Source : http://www.alsace.lib-expression.fr/histoire/histoire.php

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Message  Torchis Mar 14 Jan - 20:51

Le 2 septembre 1939, 374 000 Alsaciens habitant 172 communes sont évacués de la ligne Maginot: les habitants des 106 communes du Bas Rhin se retrouvent en Dordogne, Haute Vienne et Indre; ceux des 66 communes du Haut Rhin en Landes, Gers et Lot et Garonne. La plupart (320 000) reviendront à partir d'août 1940.

Au même moment, 17 autonomistes alsaciens et lorrains sont arrêtés et emprisonnés à Nancy, soupçonnés de connivence politique avec l'Allemagne hitlérienne. Ils rejoignent Karl Roos, arrêté depuis le 4 février, et qui sera fusillé pour haute trahison.

Transférés dans le sud de la France, ils seront recherchés après la défaite par l’Abwehr, hébergés dans un hôtel aux Trois Epis et fêtés comme "Martyrs de Nancy": parmi eux Marcel Sturmel, député d'Altkirch, J.P. Mourer, député, l'abbé Brauner, directeur des Archives municipales de Strasbourg, Joseph Oster, directeur des Hospices civils, René Hauss, ancien député de Haguenau, Paul Schall, René Schlegel, Hermann Bickler, Rudi Lang, Edmond Nussbaum, Pierre Bieber, Jean Keppi, Joseph Rossé, Camille Meyer...

Ils deviennent d'inconditionnels nazis et réclame au Fuhrer l’annexion pure et simple.

15 juin 1940: opération "Kleinbär" ou Petit Ours: des détachements de la VIIè armée Allemande franchissent le Rhin en quatre endroits: Schönau, Marckolsheim, Neuf Brisach et Geiswasser. Le 16, les 15 000 défenseurs français ont ordre de décrocher, laissant l'Alsace sans défense. Seuls résistent avec succès les ouvrages de la ligne Maginot du côté de Wissembourg.

Le 4 juillet, L'ancienne frontière de 1871 est rétablie. Robert Wagner, un compagnon d'armes de première heure de Hitler, est nommé Gauleiter de Bade-Alsace. Robert Ernst, l'ancien autonomiste est l'adjoint de Wagner et devient maire de Strasbourg. Le concordat est aboli, la cathédrale n'est plus affectée au culte catholique (ni protestant), l'allemand est seule langue autorisée en public et privé. La presse est mise au pas, l’abonnement à un journal national - socialiste est obligatoire.

Bon nombre d'Alsaciens "Indésirables" sont expulsés sans ménagement en France. Parmi eux: 22 000 juifs alsaciens (Les 16 000 juifs évacués en septembre 1939 n'ont plus le droit de revenir), les Français immigrés d'autres départements depuis 1918, les Alsaciens francophiles militants de mouvements patriotiques, les anciens des Brigades Rouges, les Alsaciens ayant combattu par presse et radio les nazis et les autonomistes, les déserteurs de l'armée allemande de 14-18, les personnes de race étrangère, les droit communs, les gitans et romanichels...

Le 5 septembre 1940, les nazis ouvrent à Schirmeck-Vorbrück un camp d'internement et de rééducation politique pour les Alsaciens récalcitrants et peu sûrs. Le camp est tenu non par la SS, mais par la police politique. En septembre 1942, il y aura 1400 détenus dans le camp.

Sur demande de Himmler, les SS aménagent le camp de concentration de Natzwiller-Struthof, avec régime de type "Nacht und Nebel", régime qui doit faire disparaître dans "La nuit et le Brouillard" tout opposant au nazisme. Il est prévu pour héberger 6000 prisonniers: prisonniers de guerre soviétiques, résistants de tous les pays occupés, particulièrement polonais et français.

Les bagnards fournissent la main d'oeuvre à l'entreprise nazie "Deutsche Erd-und Steinwerke" et travaillent à une carrière proche. En 1942 le camp est doté d'un crématoire et en 1943 d'une chambre à gaz, ainsi qu'un laboratoire d'expériences médicales.

Le camp comporte de nombreux petits Kommandos extérieurs en Alsace et dans le pays de Bade, qui travaillent dans des usines pour le compte du Reich. Entre 40 et 45 000 personnes seront internées dans ce camp.

Le Gauleiter Robert Wagner introduit en Alsace-Lorraine le service militaire obligatoire dans l'armée allemande. Cette mesure concerne tous les Alsaciens de 17 à 38 ans. Ceux qui refusent sont considérés comme déserteurs, voient leur famille déportée et sont passés par les armes.

Il y aura pour l'Alsace-Lorraine 130 000 mobilisés, les « Malgré Nous ». 25 000 seront tués et 22 000 portés disparus, surtout sur le front Est. 40 000 réussissent à déserter, soit avant l'incorporation, soit durant leurs campagnes au front. Un certain nombre d'Alsaciens seront plus tard enrôlés de force dans les Waffen SS. Quelques-uns dans la division SS "Das Reich" commandée par Lammerding, qui se rendra tristement célèbre à Tulle et Oradour sur Glâne...

Beaucoup d’entre eux seront fait prisonniers sur le front de l’est par l’Armée Rouge, et se retrouveront dans des camps d’internement en Union Soviétique, dont le plus célèbre est celui de Tambow, où la vie leur sera rendue très dure…

Wagner fera aussi mobiliser 3 000 femmes « Malgré Elles » pour travailler dans des usines d’armement et servir dans la DCA… 1 000 d’entre elles ne reviendront pas.

A Strasbourg, Le SS Hauptsturmführer August Hirt, directeur de l'Institut anatomique est chargé par l'Ahnenerbe des recherches sur la race, alors très en vogue. Il veut réunir une "collection de crânes de commissaires bolcheviks juifs". Il s'en ouvre à Sievers, chef de l'Ahnenerbe, qui s'adresse à l'Obersturmbannführer SS Brandt de l'Etat major de Himmler. Ordre est donné le 21 août 1943 à Eichmann de transférer d'Auschwitz à Natzwiller-Struthof les "spécimens" sélectionnés. Entre temps, en été 1943, au Struthof est aménagée une chambre à gaz.

Début août 1943, 80 internés arrivent d'Auschwitz. Joseph Kramer, commandant du camp se charge lui-même de les gazer. Le lendemain, les cadavres sont conduits à Strasbourg, à l'institut d'anatomie du docteur Hirt. Kramer refait deux fois encore la même opération quelques jours plus tard. Les cadavres servent donc aux médecins SS pour finir dans la collection de l'Ahnenerbe. Mais tous ne seront pas "traités": à leur arrivée les troupes alliées trouvent dans l'institut une cuve d'alcool remplie de 17 cadavres (dont ceux de 3 femmes)...

En août 1944, des convois venant des prisons d'Epinal, Nancy, Belfort et Rennes arrivent au camp. Le KZ, prévu pour 4 000 prisonniers en contient 7 000. Les SS commencent systématiquement à massacrer les détenus, particulièrement les résistants français: ainsi en 3 jours ils assassinent 250 personnes du Groupement Alliance, résistants de la région pris quelques jours auparavant, internés à Schirmeck et envoyés au KZ. Le 31 août, 2 000 détenus sont évacués sur Dachau. Les autres suivent. Darnand et ses miliciens en fuite logent au Struthof du 2 au 24 septembre. Lorsque les Américains libèrent le camp le 23 novembre 44, celui-ci est vide.

Avec les kommandos extérieurs, l'effectif du camp avoisinait les 22 000. Celui du camp lui même variait entre 5 000 et 7 000 (les derniers mois). En tout, 45 000 personnes sont passées par Natzweiler-Struthof. Le nombre de victimes avoisine les 13 000: Français (4 471), Polonais (4 500), Hollandais (508), Luxembourgeois (353), Belges (307), Norvégiens, Danois, Italiens... Il faut y ajouter un nombre important de prisonniers Soviétiques.
Le corps d'Armée de Béthouard, de l'armée De Lattre, perce le long de la frontière Suisse, prend Delle et fonce en direction de Bâle. Le 19, le Rhin est atteint à Rosenau et Mulhouse le 21. Mais les Allemands résistent du côté de Seppois, dans les Hautes Vosges et la Hardt; ils tiennent les faubourgs de Mulhouse. La bataille "de la poche de Colmar" s'embourbe dans un hiver rigoureux.

De son côté, la 2è DB de Leclerc, intégrée dans l'armée US de Patch traverse les Vosges par Cirey, suit les petites routes, surprend les Allemands à Saverne le 22 novembre, et entre dans Strasbourg le 23 à 11 heures, quasiment sans combattre.

Dans le cadre de la contre-attaque des Ardennes, Hitler déclenche l'opération "Nordwind". Objectif: la reprise de Strasbourg. Il renforce la XIXè armée qui se cramponne en Alsace moyenne autour de Colmar, jusqu'à Kembs et Erstein. Il lance six divisions parties du Palatinat vers Haguenau, fait traverser le Rhin à Gambsheim par la division Von Maur afin de prendre Strasbourg par le Nord, alors que d'Erstein la Brigade Blindée SS "Feldherrnhalle" tente de foncer sur la capitale alsacienne.

Les Alliés sont surpris et reculent. Eisenhower pense abandonner le terrain et se replier sur les Vosges, mais se heurte à la fermeté de De Gaulle. Il cède et engage des forces supplémentaires. La bataille fait rage du 7 au 23 janvier. Von Maur est dans les faubourgs de Strasbourg, mais épuisé, renonce le 25. Au Nord de Strasbourg, la bataille est terrible de la Wantzenau à Wingen, particulièrement à Hatten-Rittershoffen où une gigantesque bataille de blindés oppose les belligérants du 8 au 25 janvier, avant que les Allemands ne décrochent et ne repassent le Rhin.

Le 20 janvier 1945, la bataille de la Poche de Colmar entre dans sa dernière phase avec l'offensive générale de la première armée française soutenue de la 2è DB de Leclerc et du corps d'armée US de Milburn.

Autour de Colmar, dans la vallée de Munster, jusqu'à Rhinau au nord et Chalampé au Sud, on se bat, village après village, dans un froid glacial. C'est la désolation totale. Le 2 février la poche est enfin crevée. La Wehrmacht reflue en Allemagne par Chalampé. Le 8 février les combats cessent sur les ruines des villes et villages. Seule la ville de Colmar n'aura pas souffert.



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Message  Torchis Mar 14 Jan - 20:56

Le retour à la France ne se fait pas sans difficultés. Le gouvernement provisoire prend de sages mesures, alliant à la fois la fermeté dans l'épuration nécessaire à la sagesse par la nomination d'hommes capables de mener à bien des retrouvailles difficiles. Ce fut la tâche de Blondel et Haelling, l'un catholique, l'autre protestant, respectivement commissaire de la République et Préfet.

La vie politique renaît avec la création en mars 1945 d'un "Parti républicain populaire" résurgence de l'UPR qui, sous l'action de Henri Meck décide dès juillet d'adhérer au M.R.P. Aux élections, le MRP présente des hommes nouveaux qui vont marquer la vie politique alsacienne pour les décennies à venir: Henri Meck, Pierre Pflimlin, Michel Walter... Quant à la SFIO, son déclin s'amorce en 1946 sauf dans sa "forteresse" de Mulhouse.

La vie politique alsacienne va, jusque dans les années 1970, osciller entre deux partis: le Parti Gaulliste (RPF) et le Parti Centriste (MRP), le second étant toujours majoritaire jusqu'en 1968 où il cède du terrain au mouvement gaulliste, pour le lui reprendre par la suite et grâce à l'action d'un homme politique d'envergure, Pierre Pflimlin.

A Strasbourg est fondé la Conseil de l'Europe. Il regroupe 39 pays d'Europe et se fixe comme objectifs la promotion des droits de l'Homme, les échanges culturels intereuropéens, une meilleure connaissance mutuelle des divers pays... Cette institution à but essentiellement judiciaire, culturel et éducatif est à ne pas à confondre avec le "Parlement Européen" qui lui aussi siège à Strasbourg.

Strasbourg accueillera d'autres institutions européennes comme le Parlement Européen, la Cour Européenne des Droits de l'Homme, le Centre Européen de la Jeunesse, la Fondation Européenne de la Science... ainsi que l'embryon de l'armée européenne, l'Eurocorps.


LES « PERES DE L’EUROPE »

Robert Schuman

Né à Clausen (Luxembourg), le 29 juin 1886, d'une mère luxembourgeoise et d'un père lorrain devenu allemand après la guerre de 1870, Robert Schuman fut élu député de la Moselle en 1919. Réélu député après la seconde guerre mondiale, il devint ministre des Finances puis président du Conseil en novembre 1947 et enfin ministre des Affaires étrangères de juillet 1948 à décembre 1952. C'est durant cette période que sera réalisé l'acte fondateur de la construction européenne le 9 mai 1950


Jean Monnet :

Né en 1888 à Cognac, au cœur de la Charente, Jean Monnet consacra sa jeunesse à parcourir le monde. A Londres, au cœur de la City, il découvrit le dynamisme et l'esprit d'entreprise. En 1919, alors qu'il n'avait que trente ans, Clemenceau et Balfour le proposèrent comme Secrétaire général adjoint de la SDN. En 1946, De Gaulle le chargea de mettre en œuvre un plan de modernisation de l'économie française. En 1950, à un moment crucial pour l'Europe, il sera nommé Commissaire général au Plan. Dans le cadre de cette fonction, il prépara la déclaration qui annonçait que le gouvernement français choisissait de placer l'ensemble de la production européenne du Charbon et de l'acier sous "une autorité commune". Il joua un rôle fondamental d'inspirateur dans la construction européenne
En 1953 s'ouvre à Bordeaux le procès des crimes SS perpétrés à Tulle et à Oradour: 12 Alsaciens, dont 10 ont été incorporés de force dans la division SS "Das Reich". La sentence condamne à tort la plupart des Alsaciens et soulève en Alsace une vague de protestation que le pouvoir parisien aura du mal à brider.

Le calme revient peu à peu, car avec la terrible épreuve subie par les Alsaciens sous la botte nazie, la "Question d'Alsace" ne se pose pratiquement plus, sauf en ce qui concerne le statut concordataire, statut d'ailleurs maintenu avec sagesse par les divers gouvernements se succédant en France.

Le sorcier de Lambaréné obtient le prix Nobel de la Paix pour son combat contre la misère et en faveur de la réconciliation entre les peuples.

L'Alsace fournira encore à la science deux autres prix Nobel: Alfred Kastler, prix Nobel de Physique en 1966 et Jean Marie Lehn, Nobel de Chimie en 1987.

Pierre Pflimlin (1907-2000) est élu maire de Strasbourg. Il le restera jusqu'en 1983. Il joue un rôle politique non négligeable lors de la crise algérienne. Il est quelques jours président du Conseil de la IVè république et soutient l'arrivée au pouvoir de De Gaulle en 1958.

Il est ministre du premier cabinet de Gaulle puis du premier cabinet Pompidou. De 1963 à 1966, il préside l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe.

En 1984 il est élu président de l'Assemblée européenne et le reste jusqu'en 1987.

Suite aux lois de Régionalisation, le premier conseil régional est élu en Alsace. En 1986, il sera élu au suffrage universel. Son premier président est Daniel Hoeffel. En 1996 Adrien Zeller, maire de Saverne lui succède.

LE CONSEIL REGIONAL :
Après de nombreuses étapes, la constitution d'une collectivité territoriale à l'échelle régionale aboutit, le 2 mars 1982, grâce à la loi dite de décentralisation. Chacune des 22 Régions (dont le territoire est délimité depuis 1956) est administrée par un Conseil Régional, ayant pour exécutif le Président du Conseil Régional.

Les citoyens ont élu pour la première fois, en mars 1986, leurs Conseillers Régionaux, au scrutin proportionnel, pour une durée de 6 ans.

A l'occasion de la loi de décentralisation, différentes compétences ont été attribuées par l'Etat aux Régions. Il s'agit principalement des lycées, de l'apprentissage, de la formation professionnelle, de l'aménagement du territoire, des transports ferroviaires, des transports publics routiers interdépartementaux. Toutefois, l'Etat partage certaines de ses propres compétences avec les différentes collectivités territoriales et particulièrement avec les Régions. Le partenariat intervient notamment dans le cadre de la planification nationale et régionale et dans l'élaboration et la réalisation du Contrat de Plan, qui programme en terme de coût et de temps la réalisation d'infrastructures importantes sur l'ensemble du territoire national (TGV, Universités, autoroutes, …) .

Le Conseil Régional d'Alsace est constitué de 47 élus (27 pour le Bas-Rhin et 20 pour leHaut-Rhin). L'ensemble des Conseillers Régionaux, réunis en Assemblée Plénière, votent une fois par an le budget de la Région, qui détermine les grands axes de l'action régionale. Ils se réunissent, par ailleurs, plusieurs fois dans l'année pour examiner et affiner les orientations de ce budget.

Différentes commissions sont mises en place afin d'instruire les dossiers relevant des différentes compétences régionales et de proposer un avis au Président de Région. La Région Alsace compte 8 commissions.

Etant donné le nombre important de décisions à adopter, le Conseil Régional délègue une partie de ses attributions à la Commission Permanente. Cette commission est élue par l'ensemble des Conseillers Régionaux. Composée du Président de Conseil Régional et d'un certain nombre de Conseillers Régionaux représentatifs de l'ensemble de l'Assemblée Régionale, elle se réunit une fois par mois et assure la permanence du Conseil Régional. Elle délibère régulièrement sur toutes les questions soumises par le Président et individualise les crédits inscrits au budget.

Une assemblée consultative assurant la représentation socio-professionnelle régionale est désignée pour 6 ans. Il s'agit du Conseil Economique et Social d'Alsace. Il émet des avis sur toute question relevant des compétences de la Région et concourt par ses réflexions à l'administration de la Région.

1989, Aux élections municipales, Strasbourg, Mulhouse et d'autres petites villes d'Alsace basculent à gauche. A Strasbourg, Catherine Trautmamn succède à Marcel Rudloff qui lui même avait succédé à Pierre Pflimlin en 1983, alors qu’à Mulhouse le socialiste Jean Marie Bockel accède à la mairie. La principale réalisation de l'équipe Trautmann sera la création à Strasbourg d'un moyen de transport en commun moderne, le Tram, dont la réalisation fait l'objet de nombreuses querelles et controverses politiques.

Mme Trautmann sera réélue pour un second mandat municipal en 1995, tout comme Mr Bockel à Mulhouse. Mais en 2001, Mme Trautmann, usée par le pouvoir et discréditée dans une grande partie de l’opinion, sera lourdement battue par une autre femme, l'UDF Fabienne Keller, alors que Mr Bockel entame un troisième mandat à Mulhouse.

Alsace - Europe : Le 10 septembre 1952 se réunit pour la première fois l'Assemblée commune de la Communauté européenne du charbon et de l'acier.

Depuis, les compétences de ce premier parlement européen ont été considérablement élargies et en juin 1979 ses membres sont élus au suffrage universel.

Depuis l'acte unique européen en 1986 et le traité de Maastricht ses pouvoirs se trouvent encore renforcés.

Aussi en 1992 les chefs d'Etats et de Gouvernement de l'Union européenne confirment Strasbourg comme siège du Parlement européen et lieu d'accueil des douze sessions annuelles de l'assemblée. Le chantier de ce nouveau parlement débute en 1994 et les travaux s'achèvent en 1999.




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Message  pekser Jeu 8 Mai - 18:41

Ta mémoire historique vaut le détour, mais l'histoire n'est pas exactement celle que tu racontes.

Au départ, il faut faire la différence entre " Alasace-Lorraine " et " Alsace-Moselle "; ce n'est pas pareil.

Le " Concordat " de 1801 mis en application par Napoléon le spécifie. Je reconnais qu'entre-temps les choses ont évoluées, mais il n'empêche que le statut particulier concerne l'Alsace et la Moselle ( et non pas la Lorraine ).

A l'heure où il est question de réduire les régions, il n'est pas inutile de rappeler certaines " vérités ".

Je suis d'autant plus concerné que mes parents étaient de " nationalité différente " ( mosellan pour l'un et alsacienne de l'autre ).

L' origine de la " langue alsacienne " mérite qu'on la prenne en compte. Elle n'est pas loin de celle que je cultive, le " francique ".

" L'alémanique " est l'émanation de " notre langue ", mais le " francique " est l'expression de notre pratimoine linguistisque, notamment local.

" s'krumme elsass " , de Sarre-union à la Petite Pierre en passant par Saverne, était lorraine avant de devenir alsacienne.

Vaste débat.


PS : j'en profite pour faire de la pub à un resto sarralbigeois, " fleur de sel " dont les grands-parents du chef tiennent
" le caveau " à Bichstroff. Comme quoi, les frontières sont minces.

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Message  67120 Jeu 8 Mai - 18:58

pekser a écrit:

Je suis d'autant plus concerné que mes parents étaient de " nationalité différente " ( mosellan pour l'un et alsacienne de l'autre ).

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Message  Torchis Ven 9 Mai - 17:12

pekser a écrit:Ta mémoire historique vaut le détour, mais l'histoire n'est pas exactement celle que tu racontes.

Au départ, il faut faire la différence entre " Alasace-Lorraine " et " Alsace-Moselle "; ce n'est pas pareil.

Le " Concordat " de 1801 mis en application par Napoléon le spécifie. Je reconnais qu'entre-temps les choses ont évoluées, mais il n'empêche que le statut particulier concerne l'Alsace et la Moselle ( et non pas la Lorraine ).

A l'heure où il est question de réduire les régions, il n'est pas inutile de rappeler certaines " vérités ".

Je suis d'autant plus concerné que mes parents étaient de " nationalité différente " ( mosellan pour l'un et alsacienne de l'autre ).

L' origine de la " langue alsacienne " mérite qu'on la prenne en compte. Elle n'est pas loin de celle que je cultive, le " francique ".

" L'alémanique " est l'émanation de " notre langue ", mais le " francique " est l'expression de notre pratimoine linguistisque, notamment local.

" s'krumme elsass " , de Sarre-union à la Petite Pierre en passant par Saverne, était lorraine avant de devenir alsacienne.

Vaste débat.


PS : j'en profite pour faire de la pub à un resto sarralbigeois, " fleur de sel " dont les grands-parents du chef tiennent
" le caveau " à Bichstroff. Comme quoi, les frontières sont minces.

Je crois que tu as déjà eu ce débat sous d'autres cieux. On ne va pas repartir dans ce sens ! Ce n'est pas le leitmotiv d'Elsassnews, forum réservé à ce qui est ALSACIEN !
Tu y seras le bienvenu tant que tu respecteras ce postulat.
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Message  Torchis Ven 9 Mai - 18:01

67120 a écrit:juste pour Pekser , j'avais pendant quelques Année un copine d'Asswiller
Salut 67120, pour ne pas polluer le forum et pour le garder lisible pour le bien de tous, passez en mode "MP" pour ce genre de discussion.
Merci pour votre compréhension !
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Message  67120 Ven 9 Mai - 18:09

Torchis a écrit:
67120 a écrit:juste pour Pekser , j'avais pendant quelques Année un copine d'Asswiller
Salut 67120, pour ne pas polluer le forum et pour le garder lisible pour le bien de tous, passez en mode "MP" pour ce genre de discussion.
Merci pour votre compréhension !
Bonne continuation.
OK
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