Oradour sur Glane - Juin 1944

Un homme de 88 ans a été inculpé pour meurtre et complicité de meurtre lors du massacre d’Oradour-sur-Glane en France, au cours duquel 642 personnes ont été tuées en juin 1944, a indiqué mercredi le parquet de Cologne (ouest de l’Allemagne).
L’octogénaire est accusé d’avoir personnellement tué 25 personnes et d’être «complice du meurtre de plusieurs centaines» d’autres lors des exactions commises par des SS dans la petite commune du Limousin (centre de la France) durant la Seconde Guerre mondiale, a précisé le tribunal de Cologne dans un communiqué.

Source L'Alsace.

Le  Parquet de Dortmund vient de signifier son inculpation à un retraité de 88 ans originaire de Cologne. Membre de la 3 ° Compagnie du premier bataillon des SS Panzergrenadier du Régiment 4 der Führer. Il aurait participé le 10 juin 1944 au massacre d’Oradour sur Glane.

L’homme aurait participé, avec d'autres membres de sa compagnie, tout d’abord aux faits qui se sont passés dans la grange « Denis » dans laquelle 25 hommes ont été tués, avant de participer aux actes qui ont eu lieu dans l’église  dans laquelle ont péri plusieurs centaines de femmes et d’enfants .
Le parquet de Dortmund avait lancé l’enquête en 2010, après avoir identifié 6 personnes impliquées dans le drame d'Oradour qui, il y a 70 ans, a causé la mort de 642 habitants de la petite commune du Limousin.

Fin 2011 , les 6 anciens soldats avaient été entendus , leurs maisons fouillées, mais selon les enquêteurs que nous avions rencontrés fin mai à Düsseldorf trois des suspects encore en vie , tous âgés de plus de 85 ans ne pouvaient plus être poursuivis en raison de leur  état de santé.
Il  était incertain dans l'immédiat qu'un procès puisse avoir lieu, a-t-on par ailleurs souligné de source judiciaire allemande. L'homme,aujourd'hui inculpé pour meurtre et complicité de meurtre, avait 19 ans au moment des faits.

13 Alsaciens enrôlés de force dans l'armée allemande et un volontaire avaient participé au massacre. Les incorporés de force alsaciens avaient été condamnés puis amnistiés au lendemain du procès de Bordeaux en 1953. Les enquêteurs allemands de l'office central chargé d'enquêter sur les crimes nazis, situé à Dortmund en Allemagne ont entendu cet été trois d'entre eux .




Source FR3 Alsace.

Il y a encore quelques jours, Werner C. vivait paisiblement dans la banlieue de Cologne. Mercredi, cet Allemand de 88 ans a été inculpé par le parquet de Dortmund pour sa participation présumée au massacre d'Oradour-sur-Glane, pendant la Seconde Guerre mondiale. Âgé de 19 ans au moment des faits, il aurait abattu à la mitrailleuse 25 hommes rassemblés dans une grange. Il aurait ensuite aidé à mettre le feu à l'église du village, où étaient rassemblés plus de 450 femmes et enfants. Le quotidien allemand Bild affirme avoir retrouvé l'inculpé. L'un des derniers survivants du régiment SS Der Führer ne nie pas sa présence dans le village du Limousin. Il se défend toutefois de toute implication dans l'assassinat planifié de 642 habitants.
«Oui, j'étais là. Mais je n'ai pas tiré», affirme Werner au journaliste de Bild qui l'attendait jeudi à la sortie d'un supermarché. Un bob vissé sur la tête, des lunettes sur le bout du nez: rien ne laisserait suspecter ce passé trouble dans l'allure du vieillard, qui se déplace à l'aide d'un déambulateur. Après-guerre, l'octogénaire a fait carrière dans le bâtiment. Il touche aujourd'hui une retraite en tant qu'ancien contremaître de chantier. L'homme est veuf depuis cinq ans et affirme vivre chichement.

Werner C. raconte s'être tenu à l'écart le 10 juin 1944. «Je suis innocent, plaide-t-il. Je n'étais pas dans la grange. Je montais la garde près des véhicules.» L'ancien membre de la Waffen SS affirme même avoir sauvé la vie de deux villageoises. «Pendant qu'on rassemblait les habitants du village sur la place du marché, ces femmes sont sorties de la forêt. Je leur ai dit de retourner dans les bois. Ce qu'elles ont d'ailleurs fait», relate-t-il. Seules six personnes ont échappé à la tuerie. Le parquet de Dortmund ne voit pas tout ça du même œil. «Nous avons d'autres informations», commente sobrement le procureur Andreas Brendel de l'Office central allemand, chargé d'enquêter sur les crimes du nazisme. L'octogénaire explique, lui, avoir déjà été lavé de tout soupçon devant la justice: «J'ai été interrogé par trois procureurs au tribunal de Cologne depuis 1978. Ils m'ont dit que j'étais innocent».



Six personnes dans le viseur de la justice

À ce jour, plusieurs affaires concernant Oradour-sur-Glane ont été classées sans suites outre-Rhin, faute de preuves. C'est une archive tirée d'une enquête de la Stasi, exhumée en 2010 par un historien, qui serait à l'origine de ce revirement tardif. «Mon nom n'apparaît nulle part», rétorque l'inculpé. Werner aurait mitraillé avec un autre soldat 25 hommes rassemblés dans une grange, affirme le tribunal de Cologne dans son acte d'accusation. Les survivants ont été achevés d'une balle dans la tête, et le bâtiment a été incendié. Werner se serait ensuite rendu à l'église du village. Des centaines de femmes et d'enfants étaient regroupés à l'intérieur. L'officier aurait monté la garde à proximité de l'édifice, voire aidé à transporter le combustible qui a servi à y mettre le feu.
Soixante-dix ans après les faits, l'ancien SS n'est pas le seul à être dans le viseur de la justice. Cinq autres personnes sont inquiétées, même si aucune d'entre elles n'a été officiellement inculpée pour le moment. «Beaucoup de soldats embrigadés dans les troupes SS à Oradour n'avaient alors que 18, 19 ou 20 ans. Ils se sont retrouvés dans un système très strict et n'avaient qu'une influence très faible sur les événements», justifie dans Le Parisien l'avocat de Werner C., qui dispose de trois mois pour contester l'inculpation de son client. Ce dernier raconte par la voix de son avocat être encore taraudé par ses souvenirs: «J'ai entendu des tirs, j'ai vu des gens crier, j'ai vu le village brûler. C'était terrible. C'était absolument horrible.»

C'est l'un des épisodes les plus tragiques de la Seconde Guerre mondiale en France. Le massacre d'Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) est dans toutes les mémoires alors que le président François Hollande, accompagné de son homologue allemand Joachim Gauck, doivent se rendre dans le village martyr mercredi 4 septembre. Une visite où l'on rendra hommage aux 642 civils, hommes femmes et enfants, massacrés par la division SS "Das Reich", le 10 juin 1944.

Mais les raisons de ce massacre sont encore difficiles à comprendre. Car Oradour-sur-Glane, village paisible, n'avait rien d'un objectif militaire. Comme l'expliquent les historiens interrogés par Anne Guery pour France 2, c'est justement l'absence de résistance dans la population qui a incité les soldats allemands à la massacrer. Les SS voulaient obliger la population à se couper de la Résistance, en répandant la terreur. Un village sans défense, facile à maîtriser et rapide à rayer de la carte, apparaît alors comme une cible idéale.

http://www.francetvinfo.fr/societe/video-oradour-sur-glane-les-raisons-du-massacre_403481.html