3 ème journée : Strasbourg - Reims saison 2022/2023

Dimanche le 21/08/2022 à 13h

Du Champagne au goût amer pour le Racing
Le Stade de Reims est l’une des bêtes noires du Racing depuis la remontée de ce dernier en Ligue 2 en 2016. Échaudés, les Bleus ne prennent surtout pas à la légère la venue d’une lanterne rouge champenoise qui leur a souvent laissé un vilain arrière-goût en bouche.
Depuis son retour dans le monde professionnel il y a six ans, le Racing a croisé le fer avec Reims à dix reprises en championnat, mais ne s’est imposé que deux fois, contre quatre nuls et quatre défaites. Deux succès certes tonitruants, mais moins aisés que ne l’indiquent les scores (4-0 le 3 avril 2019 et 3-0 le 9 février 2020, juste avant l’arrêt de la saison en raison du Covid).

Les Strasbourgeois se sont inclinés à quatre reprises par un but d’écart, sans parler de leur élimination en quarts de finale de la Coupe de la Ligue 2019-2020 au stade Auguste-Delaune (0-0, 4-2 tab) alors qu’ils étaient tenants du titre.

Puis pour la première année de Julien Stéphan, ils ont évité de justesse en 2021-2022 un échec à la Meinau (1-1), avant d’être tout près de l’emporter en Champagne (1-1). Retour en quelques dates clefs sur ces six années de joutes alsaco-marnaises.

❏ 8 avril 2017, 32e journée de Ligue 2 (1-1 à Reims). Promu de National, le Racing est en course pour une deuxième accession de suite, calé au 2e rang avec deux points d’avance sur Reims, 4e. En cas de succès chez eux, les partenaires du natif de Strasbourg Anthony Weber peuvent lui passer devant.

À la 90e +3, ils obtiennent un penalty que l’attaquant Grejohn Kyei catapulte sur la barre. Les Racingmen préservent ainsi sur le gong un point précieux qui leur permettra d’être sacrés champions de L2.

❏ 3 avril 2019, 30e journée de Ligue 1 (4-0 à la Meinau). Après leur qualification contre Bordeaux (3-2 le 30 janvier) pour la finale de la Coupe de la Ligue qu’ils s’adjugeront fin mars face à Guingamp à Lille (0-0, 4-1 aux tirs au but), les Bleus ont dévissé. La punition infligée à Reims quatre jours après leur couronnement sera l’unique éclaircie d’une série noire de quinze rencontres de L1 (8 nuls, 6 défaites).

❏ 2020-2021 (défaites 2-1 à Reims le 1er  novembre et 0-1 à la Meinau le 31 janvier). Au cours d’une saison pénible et usante, Dimitri Liénard et ses coéquipiers abandonnent six points à un concurrent direct dans la tristesse de deux rencontres à huis clos. Ils finiront par sauver leur peau grâce à un nul lors de l’ultime journée contre Lorient à la Meinau (1-1) et termineront 15es , avec le même nombre de points (42) que des Champenois 14es à la différence de buts.

Quand Le Marchand a sauté de sa chaise
❏   21 novembre 2021, 14e journée de L1 (1-1 à la Meinau). Après une entame cahin-caha, le club strasbourgeois a haussé le rythme. Mais il ne va pas moins éviter de justesse son 6e gadin de la saison contre Reims. Mené 1-0 dès la 22e , il rate l’égalisation sur un penalty manqué par Kévin Gameiro juste avant la mi-temps.

Il court vainement après le score quand, au bout du temps additionnel, Nordine Kandil, entré quelques minutes plus tôt pour sa deuxième apparition avec les pros, slalome entre les Rémois avant d’être fauché, à 25 mètres plein axe, par leur capitaine Yunis Abdelhamid.

D’un maître coup franc direct, Jeanricner Bellegarde envoie Rajkovic aux pâquerettes dans un stade en fusion. « Il m’a fait sauter de mon siège, comme tout le monde, se marre le défenseur Maxime Le Marchand, blessé à l’époque et relégué en tribune. On vit les émotions encore plus fort quand on est à l’extérieur du terrain parce qu’on prend les choses plus à cœur. »

Julien Stéphan exulte aussi : « Quand tu n’as pas de capacités de dribbles et d’élimination dans le un-contre-un, il faut avoir beaucoup d’idées collectives pour déséquilibrer ce type de bloc défensif. Sur ce match, c’est par des dribbleurs qu’on avait gagné des coups francs et deux-trois situations très favorables. Mais on n’aura pas ces dribbleurs-là dimanche (Kandil est blessé). Il faudra donc trouver autre chose. »

❏ 6 mars 2022, 27e journée (1-1 à Delaune). Le Racing prend cette fois les devants, grâce, de nouveau, à Bellegarde (0-1, 69e ). Mais à la 84e , le Suédois Jens Cajuste égalise de près, tapi au 2e poteau sur un coup franc d’Arber Zeneli.

« On a eu l’occasion de mener 2-0, on ne l’a pas saisie et on est resté à la merci de cette équipe qui peut être dangereuse sur pas grand-chose », se souvient le coach alsacien. C’est précisément ce « pas grand-chose » dont devront se prémunir ses joueurs dimanche.
dna

Racing : la vie sans “Gerzi”

Comment pallier le forfait de Gerzino Nymasi, homme de base du système défensif du Racing blessé depuis mercredi à la hanche ? C’est cet épineux dilemme que Julien Stéphan cherchera à résoudre avant dimanche (13h) et la venue de Reims.
Jamais blessé, jamais malade, pas même une fois suspendu. Depuis la fin du dernier mercato d’été et son arrivée en provenance du Stade rennais, Gerzino Nyamsi, vingt-cinq ans, est devenu indispensable au Racing.

Lancé en fin de match le 12 septembre à Lyon au soir d’une défaite sévère, mais juste (3-1), il n’a ensuite plus manqué la moindre minute.

Trente-cinq titularisations de suite
Sous le maillot bleu, le natif de Saint-Brieuc a enchaîné trente-cinq titularisations en Ligue 1, lui qui n’avait jamais démarré plus de trois rencontres de rang en Bretagne.

Du savoureux derby contre Metz (3-0) au valeureux nul à Nice (1-1), dimanche dernier, “Gerzi” a contribué à solidifier l’édifice. Du haut de son presque double mètre (1,95m), il s’est imposé en pointe centrale du trident défensif, la plupart du temps avec Lucas Perrin et Alexander Djiku comme lieutenants à ses côtés.

En ce début de nouvelle saison, bien que le roc ait paru dans le dur physiquement – pris de vitesse contre Monaco (1-2), il avait provoqué le penalty à Nice (1-1) –, Julien Stéphan n’a pas pu se résoudre à se passer de lui.

Mais depuis le milieu de semaine, le technicien a compris qu’il lui faudrait pour la première fois trouver un plan B.

« Mercredi, j’ai dû l’arrêter avant la fin de la séance d’entraînement, précise le coach. Il était moins bien et ressentait une petite gêne. On a bien fait de ne pas insister car ça aurait pu s’aggraver. »

Après un examen poussé, il s’est avéré que le problème se situe au niveau d’un muscle de la hanche. « C’est une blessure très rare qui arrive malheureusement maintenant, déplore Julien Stéphan. La durée de son indisponibilité n’est pas déterminée. Il faudra voir en fonction de la vitesse de récupération et de son ressenti. La seule certitude, c’est qu’il sera absent contre Reims. »

Dans les rangs alsaciens, on cherche à dédramatiser. « Pour moi, ça ne change pas grand-chose, assure ainsi Maxime Le Marchand, le “bras gauche” de Nyamsi. Bien sûr, “Gerzi” est un élément important, mais on est plusieurs défenseurs concernés. Dès qu’il y a un absent, un autre peut très bien le remplacer. Lucas (Perrin) peut apporter dans l’axe, “Isma” (Doukouré) est prêt… »

« C’est particulier, une modification de poste »
Le problème, c’est que ni l’un, ni l’autre n’ont jusque-là disputé un match à ce poste clef. La saison dernière, Perrin s’était imposé à la pointe droite du trio, jamais dans l’axe où son manque de vitesse est un handicap.

Quant au jeune Doukouré (19 ans), il a pu se montrer en préparation mais ne compte que seize minutes de jeu en Ligue 1 – la saison dernière à Brest (succès 1-0) – et aucune sur les deux premières journées.

« Ça va nous obliger à nous réajuster, j’y réfléchis depuis vingt-quatre heures, reconnaît l’entraîneur. On a dû s’adapter depuis le début de la préparation dans ce secteur, à nous de travailler pour trouver la meilleure solution. »

Jusque-là, Stéphan avait surtout dû faire preuve d’imagination pour remplumer les ailes. Entre les blessures (Karol Fila, Colin Dagba) et le retard pris en préparation (Ronaël Pierre-Gabriel), les couloirs avaient été dépeuplés.

À gauche, le grognard “Dim” Liénard a serré les dents pour faire le métier. À droite, c’est le gaucher Thomas Delaine qui s’y est collé.

Ce dimanche, une option supplémentaire devrait être proposée avec le retour de l’ex-Brestois Pierre-Gabriel, celui du Parisien Dagba étant encore repoussé d’une semaine.

Reste donc à trouver le bon équilibre dans l’axe, où la moindre erreur débouche généralement sur une sanction immédiate.

« Lucas Perrin est une option, mais il y en a plusieurs, indique Julien Stéphan. À l’entraînement, on essaye d’anticiper la problématique des blessures en testant différentes associations. Honnêtement, je n’ai pas encore décidé. Il faudra discuter avec le staff, échanger avec les joueurs parce que c’est particulier, une modification de poste. Dans les repères, il faut bien se sentir… »

En tenant pour acquise la titularisation de Le Marchand à gauche du trident, on peut aussi imaginer que l’expérience d’un Alex Djiku soit plus sécurisante pour se placer au milieu et laisser ainsi Perrin à droite.

« Bien défendre, ça concerne tout le groupe »
Mais au final, peu importe la solution retenue. Pour espérer décrocher son premier succès de la saison, le Racing devra faire bloc, et pas uniquement devant le but de Matz Sels.

« Bien défendre, ça concerne tout le groupe, confirme Maxime Le Marchand. Quand je vois à Nice le boulot qu’a abattu Kévin Gameiro en revenant récupérer des ballons dans notre camp, ça nous a fait un bien fou. »

Des tribunes d’une Meinau à guichets fermés, Gerzino Nyamsi pourra constater si l’effort défensif se conjugue au pluriel. Il le faudra bien…
dna

Jouer à 13 h, ça change quoi ?
Programmé à 13h ce dimanche pour intéresser le marché asiatique, le coup d’envoi de Racing-Reims nécessite quelques ajustements. « C’est l’heure où l’on pique du nez pour la sieste », se marre Maxime Le Marchand, pour qui l’horaire « ne change pas grand-chose une fois que le match est lancé ».

Le staff veille toutefois à ce que les joueurs soient dans les meilleures dispositions. « On leur demande de s’y préparer en brunchant à neuf heures et demie et en se conditionnant à J-2 et J-1, indique Julien Stéphan. C’est aussi pour cela que l’on s’entraîne vendredi et samedi à l’heure du coup d’envoi. »

Plus que l’horaire, c’est surtout la météo qui pose problème. « En été à cette heure-là, les températures ne sont pas toujours clémentes, dit l’entraîneur. Jouer en pleine chaleur a un impact sur les organismes. En période estivale, je préférerais jouer le soir, et même tard. Mais on n’a pas le choix, c’est comme ça. »

La seule fois où le Racing était tombé dans la case du dimanche 13h la saison dernière, c’était le 3 avril contre Lens. Avec un succès à la clé (1-0).
dna